Bittar –Semega : qui tuera qui ?
Respectivement, président et premier vice –président du Parti pour le Développement Economique et
« Il ne peut pas y avoir de problème entre Jeamille Bittar et moi. C’est moi qui ai été le chercher pour qu’il vienne avec nous au PDES », répondait Ahmed Diane Séméga aux militants. C’était lors de sa fameuse rentré politique à Nioro.
Mais derrière ce ton consensuel et les sourires de circonstance que les deux hommes affichent devant les objectifs des cameras, se cache une lutte à mort pour le contrôle du parti.
On prête à l’un, comme l’autre, l’intention de se présenter à la présidentielle de 2012, prévue dans huit petits mois.
D’où la scission du parti en deux camps rivaux. Avec, au milieu, un troisième : il n’est ni pour la candidature de l’un, ni pour la candidature de l’autre.
Côté Ahmed Diane Séméga, on reproche à Jeamille Bittar de n’avoir pas, contrairement à la mission qui lui a été assignée par la direction du parti, recruté de nouveaux militants dans le monde des affaires. Mais surtout, de n’avoir pas pu cotiser plus que les 130 membres de la direction du parti. « C’est Ahmed Diane Séméga qui est allé chercher Bittar, espérant qu’il pourrait servir de trait d’union entre le parti et le monde des opérateurs économiques. Mais, nous sommes déçus, car non seulement, il n’a pas joué son rôle de recruteur de militants ; mais en plus il ne cotise pas plus que les 130 autres membres de la direction du parti… », déplore un militant du PDES, proche du président du PDES. Et de poursuivre, l’air sérieux : « En dépit de tout ça, Bittar se livre à des activités fractionnelles au sein du parti ».
Notre interlocuteur entend par « activités fractionnelles », les émissaires envoyés, selon lui, par Bittar dans les régions. Objectif : récupérer l’électorat du PDES.
Située sur l’avenue de l’OUA, la nouvelle gare routière de Bittar est devenue son « Q.G ». qui toujours selon les proches de Séméga, ne désemplit guère. Surtout, les dimanches.
Du coup, des voix s’élèvent, déjà, dans le cap Séméga pour demander l’exclusion, pure et simple, de Bittar et de son principal souteneur : Amadou Koïta, président de la jeunesse du PDES.
A l’issue de la réunion de la direction du parti, tenue mercredi dernier, dans l’après –midi, il a été décidé de traduire le président de la jeunesse du PDES devant le conseil de discipline pour « travail fractionnel » au profit de Bittar.
En effet, dans une interview diffusée par la presse, Amadou Koïta déclare : « la jeunesse du parti souhaite que le premier vice –président, Jeamille Bittar, soit le candidat du PDES à l’élection présidentielle de 2012 ».
Cette déclaration a retenti comme un coup de tonnerre dans le camp Séméga ; lequel s’apprête à prendre toutes les mesures nécessaires pour exclure Bittar du parti.
Le clan –Bittar contre –attaque
« Ahmed Diane Séméga ne peut plus être candidat du parti à la présidentielle de 2012. Surtout, après le fiasco de sa rentrée politique à Nioro, son prétendu fief électoral où, il ne dispose d’aucune base électorale. Mais aussi, après avoir décidé de rester au gouvernement », rétorque un militant du PDES proche de Bittar.
Au lendemain du remaniement ministériel, qui a porté Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé à
Et les partisans de Bittar de s’interroger, le sourire au coin de la bouche : « pourquoi Ahmed Diane Séméga est resté au gouvernement, s’il nourrissait l’espoir de se présenter à la présidentielle de 2012 ? ».
Autre reproche du camp Bittar à Séméga : son incapacité à mobiliser les militants, y compris dans son fief de Nioro.
Accusé d’être à l’origine du départ du Mouvement Citoyen de Ousmane Ben Fana Traoré, Modibo Doumbia, Djibril Tangara et autres Ousmane Thiam…, le « Griot d’A.T.T » -comme ils l’appellent –aura du mal à se défaire de cette image. Qui semble le poursuivre, comme son ombre. « Après avoir chassé du Mouvement Citoyen tous les compagnons de la première heure d’A.T.T, Ahmed Diane Séméga l’a transformé en parti politique. Avant de se maintenir à sa tête. Et comme vous le constatez, il est incapable de rassembler les militants autour des idéaux du parti », assure un ex –militant du Mouvement Citoyen, proche du PCR. Avant de conclure : « Ahmed Diane finira, tôt ou tard, comme le trophée de la guerre qu’il n’a cessée de nous livrer ».
Pendant que ces deux camps se livre une guerre sans merci, le parti est sur le point de voler en éclats. « Notre président et notre premier vice –président nous donnent, à travers ce duel qu’ils ne sont pas prêts à briguer la poste de président de
Reste, désormais, à savoir qui aura la peau de qui ?
Affaire à suivre, donc !
Oumar Babi
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