Bocar Moussa Diarra à propos du 1er congrès ordinaire du parti : \" Mon élection à la tête de l'UM-RDA ne souffre d'aucune illégitimité\"

Juillet 17, 2011 - 18:30
Juillet 17, 2011 - 18:30
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Le premier congrès ordinaire de l'UM RDA, qui vient de se tenir et qui a vu l'élection de Bocar Moussa Diarra à la tête du parti, a mis au grand jour les rivalités entre les héritiers de Modibo Kéita et de Mamadou Konaté. Certains ont mis en cause la légitimé de la nouvelle équipe avant de reprocher à la commission d'investiture d'avoir présenté un bureau préfabriqué  et taillé sur mesure. Le nouveau président, Bocar Moussa Diarra, à travers un entretien qu'il nous a accordé s'en  est défendu avant d'affirmer à qui veut l'entendre que son élection à la tête de l'UM - RDA  ne souffre d'aucune illégitimité. 

L'Indépendant : Le dernier congrès ordinaire a mis à nu les grandes rivalités au sein de l'UM - RDA. Qu'est ce qui se passe réellement au sein de votre parti ?

Bocar Moussa Diarra : Je vous informe, à titre de rappel, que quand la réunification se faisait, j'étais le Secrétaire politique de l'US-RDA. Le Secrétaire général, Alou Badra Macalou, avait été déchargé de ses responsabilités au sein du parti. La conférence de section m'a confié toutes les prérogatives du Secrétaire général conformément à l'article 7 de notre statut et règlement. A la veille du congrès ordinaire, certains ont proposé que d'autres puissent diriger le parti. Parce que tout simplement le Bdia avait affirmé qu'il soutiendrait le candidat que l'Union soudanaise proposerait. Çela  n’a pas été facile. Il a fallu l'intervention de nos sages pour dire qu'on ne  peut pas changer la direction du parti du jour au lendemain et que les choses doivent se faire dans l'ordre. Et qu'après le congrès chacun devra se battre au sein du parti pour avoir une base  et justifier sa légitimité. Cela n'a pas été bien compris par tout le monde. C'est dans ces conditions que nous sommes allés aux élections. J'ai été investi président du nouveau parti UM RDA avec le soutien total de tout le Bdia. Cette situation a été mal digérée par certains et pendant toute l'année, ils m'ont rendu la tâche difficile. On était confronté à un travail de sabotage, un travail fractionnel.

L'Indép : Vous souffrez d'un sérieux problème de légitimité depuis cette époque ?

BMD: Je ne suis pas un novice en politique. J'ai 40 ans de militantisme au sein de l'Union soudanaise. Actuellement, je suis à mon troisième mandat consécutif dans le Mandé. Je me suis présenté cinq fois aux élections. J'ai gagné toutes les élections communales auxquelles je me suis présenté. Je me suis aussi présenté deux fois aux législatives dans le cercle de Kati. J'ai une base. Donc, j'ai la légitimité qu'il faut en politique. Nous avons implanté le même parti un peu partout. Pendant toute l'année, nous avons déploré l'introduction massive de l'argent. Ce qui est tout de même étranger au parti. Parce que l'US RDA a toujours géré ses rapports avec l'argent. Aujourd'hui, l'argent a fait son entrée avec des achats de militants dans la périphérie des structures du parti. On essaie d'influencer des sections.

L'Indép : Donc, c'est dans ces conditions que vous êtes allés au congrès ?

BMD : Il est vrai que, malgré toutes ces difficultés, nous avons convoqué le congrès ordinaire. Il y avait aussi des difficultés financières. Certains se sont engagés à soutenir le parti. Chose qu'ils n'auraient jamais fait avant. Mais leur participation financière était liée à la situation que leur offrait le congrès. A la veille de ce congrès, compte tenu de la situation qui prévalait, nous avons mis en place une commission pour proposer à la direction du parti un bureau consensuel comme c'est de tradition dans le parti. Cette commission a travaillé pendant trois jours et a dégagé des critères très difficiles. Elle a constitué un bureau. Quand le bureau a été présenté, onze délégués se sont retirés de la salle parce qu'il ne correspondait pas à leur attente. Deux ont voté non, un s'est abstenu et 27 ont voté pour. Ceux qui sont contre se sont retirés et ont prétexté que la commission qui avait présenté le bureau s'était réunie lors d'un diner avec un des candidats. Je tiens à préciser que cette commission a été choisie parce que nous avons confiance en elle. Tout le monde ne peut pas être corrompu. De tous les candidats, j'étais le moins riche. Donc, ils n'ont pas voulu le verdict de la majorité qui traditionnellement à la veille du congrès propose un bureau consensuel. Nous avons, de ce fait, poursuivi la bataille au niveau des sections. Une commission d'investiture a été mise en place dans laquelle chaque section avait droit à un représentant. Il s'agissait de s'entendre sur le mode d'adoption du nouveau bureau. Fallait-il une élection poste par poste ou bien voter le bureau sortant avec des amendements? La majorité s'est dégagée  en faveur du mode de vote sur le bureau proposé par le bureau exécutif. Le deuxième vote a concerné la validation du bureau proposé. Cela a réussi 27 pour et 22 contre. Cela veut dire que le bureau consensuel proposé par le bureau exécutif national avait été validé. Ensuite, les mécontents se sont retirés, ils ont fait du bruit et nous ont livré un spectacle indigne de notre parti. Quels que soient les moyens  mobilisés, si à la confrontation démocratique, vous perdez, il faut accepter. Tous nos délégués étaient là. Je ne vois pas donc où se situe le problème.

L'Indép : Il a aussi été reproché à la commission d'investiture de n'avoir pas accepté certains bureaux?

BMD : Il y a trois mois que nous étions dans la région de Gao à l'occasion de la conférence mixte Gao - Kidal. Les Secrétaires généraux qui prétendaient représenter la région de Kidal ne valaient rien du tout. On a mis de l'argent à la disposition de nos différentes sections pour la mise en place des bureaux. Toutes sont parvenues sauf Kidal. Ce n'est que le 4 juin dernier que Kidal a mis en place son bureau. Sur la liste que Kidal nous a envoyée aucun de ceux qui ont pris part à la conférence de section de Gao n'était pas représenté. Et ceux qui sont venus pour prendre part au congrès n'étaient pas non plus membres d'aucune section. Quand ils sont venus, le congrès les a acceptés en tant qu'observateurs. Ils ne pouvaient pas prendre part au vote comme les autres sections. Chacun doit mettre de l'eau dans son vin pour qu'on se retrouve et qu'on travaille, main dans la main.

Interview réalisée par Abdoulaye DIARRA

 

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