Le gouvernement aurait tort de s’inquiéter des pressions politiciennes plus que de l’agitation médiatique. C’est un débat qui n’est pas médiocre. Or ce même gouvernement continue sur des commentaires « minimalistes » au sortir de Ouaga I et de Ouaga II.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/06/gouvernements.jpg)
Le public n’en apprendra pas davantage. Au titre du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, le Conseil des ministres, qui s’est tenu en session ordinaire le mercredi 11 juillet, a été informé des conclusions de la 2è réunion du Groupe de contact de la CEDEAO à Ouagadougou le 7 juillet 2012. Des recommandations ont été formulées, mais le Conseil des ministres ne semble relayer certaines à travers son communiqué. L’information y est diluée. Parlons tout de suite de l’ouverture demandée pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Ouaga II aura été vue, du ciel de la salle du dernier Conseil des ministres, en un clic.
Le remaniement n’est plus la solution puisqu’il devient un problème
Un remaniement, c’est un peu faire dans la dévaluation du franc. Cela se prépare, mais ça ne se discute pas hors d’un petit cercle d’initiés, pour ce qui est des nouveaux entrants dans le gouvernement. La semaine qui s’achève le sera incontestablement sur les conclusions de Ouaga II. Les Conseils des ministres présidés jusqu’ici par le Dr. Cheick Modibo Diarra en l’absence du Président Dioncounda Traoré ressemblent à ce que ses détracteurs disent à des chausse-trapes. On s’écoute dans la salle tout en s’épiant. On rapporte que beaucoup de mini-coups de théâtre politiques s’y sont joués sans que personne au dehors n’en ait eu vent. La question qui taraude aujourd’hui les ministres présents dans le gouvernement vient précisément après ce mini-sommet de Ouagadougou. Il nous faut croire toujours à ce haut degré de collaboration entre les deux têtes de l’Exécutif, bien qu’on se soit posé, tout juste hier encore, la question d’une éventuelle répartition des pouvoirs entre eux. Il serait plus juste de dire plutôt qu’à l’avenir, il s’agira plus d’un partage des tâches. Ce qui nous ramène à la question du casting. La presse locale, toujours inspirée par Ouaga I et Ouaga II, s’est mise depuis à «
mouliner » sur la formation du prochain gouvernement d’union nationale. Ceux qui ont des sources ouvertes se mettent déjà à décrypter des manœuvres à la Primature de la même façon qu’ils surveillaient jadis les faits et les gestes du Pr. Dioncounda Traoré. Un ancien responsable nous disait ceci : «
Un ministre responsable ne doit pas parler de remaniement ». Aucun parmi les «
siégeants» dans le gouvernement actuel ne voudra entrer dans cette ronde. Pourtant, en commentant comme cela à chaud le communiqué du Conseil d’hier, nous pensons trouver l’écho de beaucoup de préoccupations. D’abord, ce fut une petite erreur de s’être laissé «
distancer » dans le compte rendu fait au Président Dioncounda Traoré à Paris par les émissaires de la CEDEAO. Ensuite, nous ne pouvons parler d’une «
insincérité » du gouvernement vis-à-vis de la CEDEAO avec ce projet de création d’un corps d’élite. Mieux, le Premier ministre n’a pas été taclé encore sur ses propos que d’aucuns auraient pris pour «
séditieux » à propos d’une république islamique. Ce qui préoccupe aujourd’hui, c’est l’insupportable silence sur un éventuel gouvernement d’union nationale qui va jouer au dynamiteur de langage pour tout le monde. Drôle de transition qui s’étire et qui emprunte déjà les apparences d’un chassé-croisé. Le Pr. Dioncounda Traoré et le Dr. Cheick Modibo Diarra ne peuvent mener de bataille à fronts renversés. Ce qu’il y a, c’est que dans les résolutions d’Ouaga II, ni l’un ni l’autre ne pourront se présenter au prochain suffrage des populations maliennes pour la première place.
S. Koné et M. Bellem