Campagne contre campagne contre les réformes constitutionnelles : Dioncounda, Me Tall et IBK désavoués par leurs camarades
En joignant leurs voix à celle de la coordination dénommée « Touche pas à ma constitution » qui revendique plus de 24 organisations issues de partis politiques, associations politiques et structures de la société civile qui est montée mercredi dernier au créneau pour dénoncer la réforme constitutionnelle, des leaders de l’Adéma/PASJ, du RPM et du Cnid Faso Yiriwa Ton ont décidé d’aller contre la position de leurs partis respectifs. Il s’agit ni plus ni moins d’un désaveu pour leurs présidents.
La Bourse du travail a servi de cadre le mercredi dernier à une conférence de presse des représentants de la coordination « Touche pas à ma constitution ». Il s’agit de l’Adj, Sadi, le Forum des OSC, Cnas-faso Here, le HCI du Mali, l’UNTM, la CSTM, l’AMDH, le CNSC, Sylma, la Comode, Fad, Fosc, Ajcd, Wildaf, Modem, les boucliers de la démocratie. Ils soutiennent surtout que « les réformes consistent une remise en cause des acquis du 26 mars 1991, en ce qu’elles introduisent l’inégalité entre les citoyens, l’exclusion des binationaux de la candidature à la présidentielle, le renforcement excessif des pouvoirs du président de la République , induisent un accroissement exponentiel et injustifié des dépenses publiques, allège dangereusement la procédure de réforme constitutionnelle, laquelle pourrait se faire désormais au niveau du parlement, excepté celles touchant à la limitation et à la durée du mandat du président de la République ». Ils ont alors décidé de « mobiliser le peuple contre ces réformes ».
Cette prise de position constitue un cinglant désaveu pour les partis politiques en général et certains leaders politiques en particulier, dont Dioncounda Traoré, Me Mountaga Tall, Ibrahim Boubacar Keïta respectivement président de l’Abeille, du Cnid et du RPM qui ont tous voté le projet de reforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale. Ce dernier fut longuement cuisiné lors d’une réunion récente de son parti, le RPM. Ce qui le pousse à se justifier à tout de bout de chance. Quant à l’Adema et au CNID, ils sont aussi fragilisés par les agissements de certains camarades dont le professeur Ali Nouhoum Diallo, le Pr. Diop ainsi que M Touré. Comme quoi, on va devant de crises internes graves car il fallait un moment ou un autre sévir contre ces « cas d’indisciplines » même si les intéressés prétendent agir au nom et au compte du mouvement démocratique. Une affaire véritablement à suivre.
La conférence de presse de mercredi dernier à la Bourse du Travail a vite levé le voile sur les menaces qui pèsent sur la cohésion et l’unité des membres de la Coordination « Touche Pas à Ma Constitution ». L’appel à la paix entre l’UNTM et sa grande rivale la CSTM de l’ancien président de l’Assemblée nationale et principal instigateur de ce mouvement, Amy Nouhoun Diallo a provoqué une réaction violente de son hôte Siaka Diakité. Ce dernier a rejeté toute initiative de réconciliation avec ses anciens camarades qui auraient quitté la centrale syndicale illégalement et évolueraient toujours illégalement. Malgré cette violente sortie, Aly Nouhoun Diallo a tenu à justifier sa prise de position en rappelant que la convergence de vue entre les deux organisations aujourd’hui contre la reforme constitutionnelle et surtout les bienfaits en 1991 de l’unité d’action des travailleurs qui a eu raison du régime de Moussa Traoré. Mais, il est peu probable que la coordination Touche pas à Ma constitution résiste aux dissensions entre les leaders des deux centrales syndicales.
Abdoul Karim Maïga
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