Capitaine Sanogo prétend reconstruire ce qu’il a cassé: Certains dégâts sont irréparables
Dans une interview accordée à notre confrère Youssouf Touré de l’Ortm, le dimanche 13 mai, Amadou Haya Sanogo a déclaré qu’il reconstruira ce qu’il a cassé. Mais cette déclaration semble être de la poudre aux yeux. Et d’ailleurs à quel titre le fera-t-il ?
[caption id="attachment_66548" align="aligncenter" width="610" caption="Capitaine Amadou Haya Sanogo prononçant son discours"]
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Depuis le coup de force du 22 mars 2012, le notre pays a été déchiré en plusieurs morceaux. La blessure est tellement profonde qu’il faudra des années pour la cicatriser. Certainement, ne comprenant rien de la situation, le « tout puissant » capitaine estime qu’il peut reconstruire ce qu’il a cassé.
La vérité est bonne à dire. Reconstruire tout ce qui a été cassé pendant bientôt deux mois, cela relèvera du miracle. Car le Mali a été déchiré et divisé à tous les niveaux. Jamais dans l’histoire, le peuple malien n’a jamais été autant divisé. Toutes les couches socioprofessionnelles ont été affectées. La société civile a été fragmentée en petites portions. Les deux centrales syndicales rivales ont saisi cette opportunité pour diriger les groupements des deux extrêmes. Il s’agit du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (Fdr), anti putsch, dirigé par Chiaka Diakité de l’Untm et la Copam pro junte, conduite par Amadoun Amion Guindo.
Parlant de la classe politique, le coup de Sanogo les a séparés par un océan. Les anti ont rejoint le Fdr et les pro ont regagné la Copam. Les formations politiques de ces deux groupements se regardent en chiens de faïence. D’autres, ont préféré se ranger tout simplement au milieu, faisant ressortir la notion de centriste pour la première fois dans l’histoire politique du Mali.
En ce qui concerne la Coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali, c’est le comble. Il y a un groupe dissident du bureau supposé soutenir le Cnrdre de Sanogo qui avait demandé la dissolution pure et simple de la Coordination. Les dissidents avaient même mis en place un Comité de crise pour le redressement de l’Aeem puisque, comme un effet de mode depuis l mise en place du Cnrdre, tout est à redresser. Du coup, le bureau en place ne voulait plus sentir ce groupe d’étudiants. Avec la mise en place du gouvernement, on a essayé de créer un rapprochement de façade entre les deux protagonistes.
Soulignons que même les confessions religieuses n’ont pas pu échapper à la casse du capitaine Sanogo. Les guides de certaines confréries accusaient le président du Haut conseil islamique de ne pas accomplir pleinement la mission qui lui a été confiée. Heureusement, ceux-ci ont, à travers une grande rencontre tenue le dimanche 12 mai, trouvé un terrain d’entente.
Chez le citoyen lambda, c’est lamentable. Les grins, les foyers et les amitiés sont disloqués. Du fait des disputes entre ceux qui soutiennent le Cnrdre et ceux qui s’y opposent.
S’agissant de ses frères d’armes, reconstruire ce qu’il a cassé est une mission qui s’annonce très difficile. Car après avoir tué plusieurs bérets rouges, la plupart des rescapés ne sont pas dans une logique de réconciliation. Malgré l’appel que le capitaine leur a lancé, ils sont nombreux dans la nature. Qui sait ce qu’ils sont en train de mijoter ? La déclaration du capitaine a déçue ceux qui ont répondu à l’appel. Car en annonçant la dissolution de cette unité d’élite, en qualifiant les bérets rouges de super hommes avec un tantinet d’humour cynique. En tout cas, ses propos ne sont pas conciliateurs. Et même s’il venait à gérer cette situation, il ne pourra pas ressouder les familles, foyers, grins et amitiés qu’il a ébranlés. Sans compter l’économie malienne qui a pris un coup de semonce qui risque de produire des effets gênants sur la population en général et les acteurs économiques en particulier. Pourra-t-il remettre à flots toutes les entreprises qui sont en train de mettre la clé sous le paillasson les unes après les autres ? Ou est-il lui-même un super homme à qui tout va réussir ?
Oumar KONATE
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Depuis le coup de force du 22 mars 2012, le notre pays a été déchiré en plusieurs morceaux. La blessure est tellement profonde qu’il faudra des années pour la cicatriser. Certainement, ne comprenant rien de la situation, le « tout puissant » capitaine estime qu’il peut reconstruire ce qu’il a cassé.
La vérité est bonne à dire. Reconstruire tout ce qui a été cassé pendant bientôt deux mois, cela relèvera du miracle. Car le Mali a été déchiré et divisé à tous les niveaux. Jamais dans l’histoire, le peuple malien n’a jamais été autant divisé. Toutes les couches socioprofessionnelles ont été affectées. La société civile a été fragmentée en petites portions. Les deux centrales syndicales rivales ont saisi cette opportunité pour diriger les groupements des deux extrêmes. Il s’agit du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (Fdr), anti putsch, dirigé par Chiaka Diakité de l’Untm et la Copam pro junte, conduite par Amadoun Amion Guindo.
Parlant de la classe politique, le coup de Sanogo les a séparés par un océan. Les anti ont rejoint le Fdr et les pro ont regagné la Copam. Les formations politiques de ces deux groupements se regardent en chiens de faïence. D’autres, ont préféré se ranger tout simplement au milieu, faisant ressortir la notion de centriste pour la première fois dans l’histoire politique du Mali.
En ce qui concerne la Coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali, c’est le comble. Il y a un groupe dissident du bureau supposé soutenir le Cnrdre de Sanogo qui avait demandé la dissolution pure et simple de la Coordination. Les dissidents avaient même mis en place un Comité de crise pour le redressement de l’Aeem puisque, comme un effet de mode depuis l mise en place du Cnrdre, tout est à redresser. Du coup, le bureau en place ne voulait plus sentir ce groupe d’étudiants. Avec la mise en place du gouvernement, on a essayé de créer un rapprochement de façade entre les deux protagonistes.
Soulignons que même les confessions religieuses n’ont pas pu échapper à la casse du capitaine Sanogo. Les guides de certaines confréries accusaient le président du Haut conseil islamique de ne pas accomplir pleinement la mission qui lui a été confiée. Heureusement, ceux-ci ont, à travers une grande rencontre tenue le dimanche 12 mai, trouvé un terrain d’entente.
Chez le citoyen lambda, c’est lamentable. Les grins, les foyers et les amitiés sont disloqués. Du fait des disputes entre ceux qui soutiennent le Cnrdre et ceux qui s’y opposent.
S’agissant de ses frères d’armes, reconstruire ce qu’il a cassé est une mission qui s’annonce très difficile. Car après avoir tué plusieurs bérets rouges, la plupart des rescapés ne sont pas dans une logique de réconciliation. Malgré l’appel que le capitaine leur a lancé, ils sont nombreux dans la nature. Qui sait ce qu’ils sont en train de mijoter ? La déclaration du capitaine a déçue ceux qui ont répondu à l’appel. Car en annonçant la dissolution de cette unité d’élite, en qualifiant les bérets rouges de super hommes avec un tantinet d’humour cynique. En tout cas, ses propos ne sont pas conciliateurs. Et même s’il venait à gérer cette situation, il ne pourra pas ressouder les familles, foyers, grins et amitiés qu’il a ébranlés. Sans compter l’économie malienne qui a pris un coup de semonce qui risque de produire des effets gênants sur la population en général et les acteurs économiques en particulier. Pourra-t-il remettre à flots toutes les entreprises qui sont en train de mettre la clé sous le paillasson les unes après les autres ? Ou est-il lui-même un super homme à qui tout va réussir ?
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