C’est à la nation malienne de pardonner !

Octobre 17, 2012 - 08:32
Octobre 17, 2012 - 09:47
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La position algérienne sur la crise du Nord malien gagne de plus en plus en clarté : il n’y aucun doute, selon Alger que les terroristes doivent être combattus. Et à cet égard, Aqmi comme Mujao sont considérés comme terroristes. Là où plus de lisibilité est attendue d’Alger, c’est d’abord sur son jugement d’Ansardine et ensuite sur sa position définitive par rapport à une intervention militaire pas que malienne contre justement ceux qu’ils qualifient de terroristes. Car une intervention sous la bannière des Nations-Unies ou de la Cedeao peut-elle être qualifiée d’étrangère ? [caption id="attachment_58574" align="alignleft" width="250"] Adam Thiam[/caption] S’agissant d’Ansardine, ce mouvement  s’affiche comme jihadiste, il compagnonne avec Aqmi-Mujao qui n’étaient jamais venus auparavant à visage découvert et pour longtemps dans les villes de Gao et Tombouctou qu’ils colonisent aujourd’hui. Et l’Etat malien comme peut-être la Cpi demain tient ce mouvement pour coresponsable des atrocités d’Aguel Hok ou plusieurs dizaines de soldats loyalistes auraient été froidement exécutés en janvier. Or parce qu’Ansardine est composé de Touareg Maliens qu’il ne peut pas être qualifié de mouvement terroriste. Alger devra déployer toute sa capacité de persuasion  pour expliquer pourquoi son armée a tué, depuis 1990, de centaines de jihadistes algériens. Il devra nous dire pourquoi des Algériens dont l’emblématique El Para sont en prison, à moins que ce ne soit pas le cas comme le soutient l’opposant Zitouni qui réclame à cor et à cri un procès international équitable de l’ère plus que controversée du Gia-Gspc. Et même si ce simple problème éthique est résolu, il est important de savoir comment Ansardine peut se repentir sans encourir les foudres de la seule puissance du milieu : Aqmi. Les voies de la diplomatie sont insondables, il est vrai. Là où Alger peut avoir raison, c’est que Hollande ne peut pas paraître plaider pour l’absolution des indépendantistes et la guillotine pour les Islamistes. Ces fauteurs de troubles sont logés à la même enseigne. Tous les deux ont sorti le sabre contre la constitution du Mali qui consacre l’indivisibilité du territoire national et la laïcité. Les griefs politiques formulés par le Mnla peuvent être fondés. Mais ils ne justifient le coup porté à la nation. C’est donc la nation malienne qui doit être entendue plutôt qu’Alger ou Paris. Or  ce pays sait pardonner à condition qu’on ne cherche pas à le mener en bateau mais qu’on lui demande humblement pardon. Adam Thiam

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