CFAO Motors : les travailleurs sur les dents

La contestation a été, vite, contenue, grâce à l’intervention du Directeur général de CFAO- Motors, Philippe Touze. Mais rien n’indique la fin de la grogne des travailleurs, décidés à aller jusqu’au bout de leur lagique : la satisfaction de leurs revendications.

Le travail s’est, le temps d’un sit–in mouvementé, arrêté à CFAO- Motors, lundi dernier, dans la matinée. Un groupe de travailleurs, rassemblé devant l’entreprise, a exprimé son mécontentement contre ce qu’il appelle l’injustice de la Direction générale de l’entreprise à l’égard d’une certaine catégorie de travailleurs. Ce mouvement d’humeur, qui semble avoir pris de court, le syndicat de l’entreprise, sera vite contenu grâce à l’intervention du Directeur général, Philippe Touze.

A notre passage, aux environs de 8h30mn, les trois parties (la Direction, le syndicat et les travailleurs), étaient en pleines négociations, dans le hall de l’entreprise. Au bout de quelques heures, chacune des parties rejoint son poste de travail.

Le syndicat des travailleurs que nous avons rencontré, dit ne pas se reconnaître dans ce mouvement d’humeur, œuvre de certains travailleurs qui, dit –il, ne voulaient pas attendre la fin des négociations engagées avec la direction de l’entreprise. Selon Abdoulaye Kéita, secrétaire à l’organisation du Syndicat des travailleurs de CFAO- Motors, la Direction fait beaucoup pour les travailleurs de l’entreprise. Sur les 13 revendications du syndicat, 10 ont trouvé satisfaction. Parmi lesquelles, il cite, l’installation d’une cantine qui propose un plat par jour à chaque employé et dont les frais sont supportés à 50% par l’entreprise ; la création d’une infirmerie ; le réajustement des salaires avec une hausse de 25% ; la création d’un fonds social, etc. Les discussions sont menées autour des primes de transport, dit-il. A ce niveau, la direction est d’accord avec le principe ;  mais elle pose quelques conditions, légitimes, dit-il. Il s’agit de traiter les dossiers au cas par cas. Afin de faire le distingo entre ceux qui méritent la prime et ceux qui ne la méritent pas. Parmi ces derniers, il y a les travailleurs qui bénéficient déjà de cette prime de monture. C’est-à-dire, ceux qui ont des motos ou véhicules de service, et dont la dotation en carburant, est assurée par l’entreprise. Les propos du secrétaire à l’organisation du comité syndical sont confirmés par le PDG de l’entreprise, Philippe Touze. Lequel s’est dit surpris par le mouvement de contestation. Pour lui, cela est à mettre au compte d’un déficit de communication au sein du syndicat des travailleurs.

Pour les travailleurs, l’augmentation des salaires, qui se fait chaque année, est trop insignifiante pour qu’elle ait un impact réel sur leurs conditions de vie. Entre 2000 et 3000 CFA, ajoutent-ils. Pire, disent-ils, la direction a réduit, voire couper, certains avantages accordés aux travailleurs. Pour le représentant du syndicat, cette augmentation se fait au cas par cas et suivant le rendement de l’employé. « Plus tu es performant, plus tu reçois plus », explique Abdoulaye Kéita, selon lequel, un employé peut recevoir sur son salaire 50 000 CFA tout comme il peut recevoir moins. C’est selon, dit-il.

A en croire Philippe Touze, PDG de l’entreprise, arrivé aux commandes de CFAO –Motors en 2007, son équipe et lui, font tout pour que chaque employé soit bien traité. Cela va du réajustement de son salaire à la régularisation de sa situation à l’INPS, en passant par l’octroi de certains avantages liés à son rendement. C’est pourquoi, dit-il, dès son arrivée, il a engagé un vaste programme social, qui tient compte de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs de l’entreprise, ainsi que de leur famille. En plus, les techniciens de l’entreprise bénéficient, régulièrement, de formations à l’extérieur. Les enfants des travailleurs, de bourses scolaires par voie de concours interne. Mais pour Philippe Touze, dans toute entreprise, il y a des travailleurs qui bénéficient plus que d’autres des avantages de l’entreprise. Cela est dû à la performance de chacun au poste qu’il occupe.

C’est en 2005, que CFAO -Motors a inauguré sa filiale, au Mali. Elle est la plus moderne d’Afrique de l’Ouest au Mali, disent ses responsables. CFAO -Motors emploie, plus de 86 travailleurs et réalise d’énormes bénéfices par an.

Rodrigue

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