Chapeau confrère ! Edito - Nous ne serons pas les boucs émissaires

Juillet 23, 2012 - 18:55
Juillet 24, 2012 - 00:42
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Chaque jour, nos confrères publient des articles pertinents, et constructifs.

Afin de leur rendre un hommage mérité, tous les lundis, nous reprendrons dans cette rubrique "chapeau confrère", un de ces articles. [caption id="attachment_81815" align="alignleft" width="350"] Alexy Kalambry, Dirpub "Les Echos"[/caption]

Depuis un certain temps, des individus encagoulés (quel courage !) et armés jusqu’aux dents s’en prennent nuitamment et à plusieurs, à des journalistes. Ils arrivent dans des véhicules non identifiables, enlèvent le journaliste, le tabassent, souvent le laissant pour mort avant de disparaître.

Le mode opératoire est toujours le même. Nous connaissons également ceux qui agissent de cette façon. Demain, il fera jour. Ils auront individuellement à répondre de leurs actes. Aujourd’hui, le constat est là : le Premier ministre, le ministre de la Communication et le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile ont failli. Le premier pour s’être montré incapable de s’occuper de ses deux missions : la reconquête du Nord et l’organisation des élections, en faisant croire que c’est la presse qui l’empêche d’atteindre ses objectifs. Le second, ministre de tutelle, pour avoir été incapable de protéger ceux qu’il représente dans le gouvernement. Ils sont connus et les communiqués laconiques ne font qu’agacer une corporation qui fait déjà de son mieux pour ne pas gêner. Sinon, il y a tant à dire et à redire ! Enfin, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile est responsable des violences perpétrées contre les journalistes. Soit il connaît les auteurs et les couvre, auquel cas il est complice, soit il ne sait pas, auquel cas il est un pantin, juste pour occuper une place. Dans tous les cas, il est blâmable. Abdrahamane Keïta du journal "Aurore", Saouti Labass Haïdara de "L’indépendant" n’ont pas d’armes, n’ont pas occupé le Nord, ne sont pas bérets rouges, n’ont aucun lien avec les militaires gardés au Camp I et dont on ne parle plus. Les violenter rapporte quoi à qui ? Le cœur du métier de journaliste est la rédaction d’articles. Son rôle est de retransmettre les informations de  manière objective. Pour étayer ses productions, le travail en amont de collecte d’informations, d’analyse et de vérification constitue une partie importante de son activité. Le Mali est en crise. Cette crise n’est pas de notre fait. Nous refusons le rôle de l’agneau sacrificiel, du bouc émissaire. Nous ne saurons porter les péchés d’Israël au moment où nous étions les seuls à "garder notre tête quand tout le monde la perdait". Que chacun joue sa partition. Pour ce qui nous concerne, ni les menaces, ni la violence, ni les intimidations ne nous feront avoir la haine, encore moins nous dérouter de nos missions. Alexy KALAMBRY Les Echos du 16 juillet 2012

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