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Charles Blé Goudé, lors d'un meeting à Abidjan, décembre 2010. © REUTERS[/caption]
Charles Blé Goudé est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche dans la prison de Sheveningen, le centre de détention de la CPI à La Haye. Celui qu'on appelait le ministre de la rue, figure du régime de Laurent Gbagbo, est le deuxième Ivoirien transféré aux Pays-Bas après l'ancien président de Côte d'Ivoire.
A son arrivée au centre de détention des Nations unies, Charles Blé Goudé a été soumis aux procédures habituelles ici pour toute incarcération avec, en particulier, une visite médicale poussée.
Dans sa cellule de la prison de Sheveningen, il bénéficie, comme tous les autres détenus, d'une radio, d'une télévision satellite et surtout d'un ordinateur pour consulter son dossier devant la Cour pénale internationale.
Il n'est pas du tout abattu. Il n'est pas déprimé.
Me Félix BodreAvocat de Charles Blé Goudé23/03/2014 - par Christine Muratet
Charles Blé Goudé aura le temps de se familiariser avec les 10m2 de sa cellule puisque les sorties seront rares. Toutefois, dès cette semaine, il quittera la prison pour se rendre au tribunal à 7 kilomètres de là pour ce qu'on appelle l'audience de comparution initiale.
Elle sert uniquement à la Cour à établir de manière formelle l'identité de l'accusé, à lui donner lecture de ses accusations et à lui informer de ses droits.
Ensuite, ce sont plusieurs années que va passer Charles Blé Goudé dans sa cellule de Sheveningen.
En effet, il va d'abord s'écouler plusieurs mois avant que son procès puisse s'ouvrir. Une fois cela fait, les procédures sont très longues.
En particulier, à cause du fait que le système juridique, qui sert de base à la CPI, est la «
Common law » anglosaxonne, où l'intégralité de l'instruction est reprise pendant le procès.
■ ZOOM : Quel sort pour Simone Gbagbo ?
Charles Blé Goudé est arrivé hier dans la prison de Sheveningen, le centre de détention de la CPI à La Haye. Celui qu'on appelait le « ministre de la rue », figure du régime de Laurent Gbagbo, est le deuxième Ivoirien transféré aux Pays-Bas après l'ancien président de Côte d'Ivoire. Simone Gbagbo, elle aussi visée par un mandat d'arrêt international émis le 29 février 2012, semble elle devoir rester dans son pays.
Depuis l'émission du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre Simone Gbagbo, les autorités ivoiriennes multiplient les procédures pour prouver qu'elles sont capables de juger l'ancienne Première dame et donc éviter son transfèrement à La Haye. Encore aucune femme n'a été transférée devant la CPI - et dans ce cas il s'agirait même d'un couple.
A l'heure où les dirigeants africains ne prennent plus la peine de cacher leur méfiance à l'égard de la CPI, Alassane Ouattara semble ne pas avoir envie de créer un précédent.
Parité dans les poursuites
Une troisième personnalité pro-Gbagbo à La Haye pourrait aussi effrayer ceux qui ont pris les armes pour l'actuel président ivoirien, accusés par les défenseurs des droits de l'homme d'avoir commis de nombreux crimes pendant la crise post-électorale. L'ancien procureur de la CPI Luis-Moreno Ocampo avait assuré qu'il y aurait une parité dans les poursuites. Si cette promesse paraît avoir pris du plomb dans l'aile, elle a malgré tout été renouvelée samedi par celle qui lui a succédé : Fatou Bensouda assure que les enquêtes continuent, sans traitement de faveur.
par RFI