Cheick Soufi Bilal Diallo à propos de la crise actuelle : "J'ai honte que les Maliens ne se donnent pas la main pour sauver le pays"

Peut 22, 2012 - 22:02
Peut 23, 2012 - 15:22
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Dans un entretien exclusif qu'il nous a accordé hier, mardi 22 mai, le grand Guide de la communauté des soufis du Mali, Cheick Soufi Bilal Diallo, a condamné avec la dernière énergie l'agression du président de la République par intérim par des manifestants proches du CNRDRE, le lundi 21 mai 2012. Le chef spirituel du soufisme malien exprime sa honte de constater que ses compatriotes n'arrivent pas à se donner la main pour sauver le pays. [caption id="attachment_66221" align="alignleft" width="250" caption="Soufi Bilal"][/caption] Pour Cheick Soufi Bilal, la crise que le Mali traverse n'est pas insurmontable. Il est important que les Maliens s'assèyent et se parlent. Il est nécessaire que tous les acteurs politiques et ceux de la société civile, notamment les organisations religieuses, se concertent et fassent des concessions, se donnent la main pour sortir le pays de l'ornière. "J'ai honte pour les Maliens qui n'arrivent pas à aller à un sursaut patriotique pour sauver notre pays. Je tiens à souligner avec force que je ne suis ni du MP22 ni de la COPAM, ni du FDR. Je ne suis membre ou proche d'aucun parti.  Je suis simplement pour le Mali. Je profite de cette occasion pour préciser que si j'ai assisté à la convention nationale hier, c'est que nous, les chefs religieux avons convenus de participer à toute initiative de dialogue ou de concertation des forces vives du pays. Mais, j'ai été surpris de constater que les autres leaders religieux n'étaient pas venus ; alors que des responsables politiques et des organisations religieuses du Mali étaient attendus… ", a-t-il déclaré. Le guide des soufis du Mali a expliqué qu'il avait été chargé, au titre des confessions religieuses, à faire des "propositions pour une concertation nationale sur le processus de la transition". Il a pris une part active à ce travail de concert avec les représentants du Haut conseil islamique, de l'église chrétienne, de l'église protestante, des partenaires du secteur privé, des intellectuels et d'autres organisations. "Il avait été précisé que les discussions concernant le chef de la transition ne devrait pas figurer à l'ordre du jour de cette concertation. Ou elles devraient être analysées à partir de quatre options. Option 1 : le président intérimaire continue la transition ; option 2 : le président du CNRDRE devient président de la transition ; option 3 : le Premier ministre cumule les deux fonctions ; option 4 : une personnalité consensuelle est identifiée ". Et le soufi d'avouer que lui, personnellement, était favorable à la première option. Par ailleurs, Cheick Soufi Bilal lève toute équivoque par rapport à de récents propos qu'il a tenus au cours d'une rencontre de la société civile. Propos selon lesquels " a question du nord est un petit problème ". Il a indiqué qu'il n'a pas voulu minimiser ce qui arrive au nord ; mais il voulait souligner la nécessité pour tous les Maliens de s'entendre. Lorsque cette union sacrée sera réalisée, assure-t-il, la reconquête du Nord sera une petite affaire, très facile à gérer. «Je mesure le drame que nos parents vivent dans le septentrion. Je ne sous-estime pas leurs souffrances, comme certains le pensent. J'ai été un des leaders religieux qui a offert des dons dont des vivres, des médicaments et une enveloppe financière à l'association Cri de cœur pour aider les populations», a-t-il conclu. Bruno Djito SEGBEDJI

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