Cheikh Omar Sacko, président du Synacodem : ‘’ Nous allons poursuivre nos revendications ‘’

Nous nous sommes entretenus, hier, avec le président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem), Cheikh Omar Sacko, au siège dudit syndicat, sis au Centre commercial. Au cours de cette interview, il explique comment ils entendent poursuivre leurs revendications, suite à la décision de la justice d’expulser certains commerçants détaillants des magasins mis en location par Babou Yara.

Le Républicain : A la suite de votre assemblée générale, où il a été question de s’opposer à la décision du tribunal du commerce d’expulser 24 commerçants détaillants, quelles sont aujourd’hui les décisions prises par le Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem) ?

Cheikh Omar Sacko : Je remercie Le Républicain et ses lecteurs. Nous avons tenu une assemblée générale d’information. Aujourd’hui, les contacts et médiations continuent et on attend. Nous n’avons pas encore eu de réactions. Nous avons pris un avocat qui attend que la grosse du jugement soit délivrée pour qu’on puisse faire appel.

Quels sont les problèmes soulevés par la décision du tribunal du commerce ?

Cette décision est contestée. Nous ne pouvons pas être d’accord. Il y a des gens qui ont une caution de 5 millions et d’autres de 3 millions, si ces gens là ont des arriérés de non paiement de 1 million ou 700.000 Fcfa, est-ce qu’on peut les expulser ? Nous pensons que c’est impossible.

Au cours de votre assemblée générale, vous avez parlé d’un expert qui a changé de décision et des augmentations démesurées de prix de location décidées par le tribunal du commerce. Quel est aujourd’hui votre sentiment face à la justice ?

C’est incroyable ! Si nous prenons l’exemple, en matière de commerce, de quelqu’un qui veut vendre son produit à un consommateur à 1000 Fcfa et que le consommateur lui dise c’est trop, il faut me l’accorder à 750 Fcfa. Et par la suite on appelle quelqu’un pour qu’il fasse l’arbitrage pour que le propriétaire diminue le prix, mais l’arbitre dit que ce n’est plus à 1000 F qu’il faut vendre, mais à 2000 F. Cela est incroyable ! Babou Yara avait proposé des augmentations de 40 et 50%, mais la justice a augmenté ces taux de 150 à 200%. Je me demande si c’est pour une recherche d’apaisement ou au contraire de révolte.

Les commerçants avaient proféré des menaces de fermeture de magasins, des marches et meetings. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous, au Synacodem, nous avons connu Babou Yara avant que ces problèmes ne surviennent et nous pensons toujours à ces relations. C’est pourquoi nous faisons tout pour sensibiliser les gens. Nous avons pris des contacts avec le président de la République, des ministres, des imams, les familles fondatrices de Bamako, les griots, les bonnes volontés. Donc, nous n’avons pas de raison d’aller à la révolte tant que les résultats de ces médiations ne sont pas définitivement tombés.

Propos recueillis par Baba Dembélé