Avide d’argent (quelque soit sa provenance), le célèbre Chérif de Nioro parraine tous les "grands" événements du pays.
Pour le pays, ou, pour lui même
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Bouille, Chérif de Nioro[/caption]
C’est à Nioro en 2007, que le président de la République déchu, Amadou Toumani Touré, avait annoncé à la face du monde sa candidature pour son second mandat de cinq ans.
Le lieu et le jour, choisis pour cette annonce, n’étaient pas fortuits.
Il l’a fait en comptant sur le soutien effectif du Chérif.
S’était-il trompé de cible ? Absolument pas.
Un client, Président de la République ne se présente tous les jours. Le pari était bien jouable. ATT bouscula alors, le président du RPM Ibrahim Boubacar Kéïta, qui était l’un des fidèles et même le fils du terroir, Tiébilé Dramé.
Pourquoi le Chérif soutenait-il ATT, au détriment d’IBK et de Tiébilé Dramé ?
Parce que les deux n’étaient pas au pouvoir. Or, tant qu’ATT restait au pouvoir, lui Chérif de Nioro, continuerait à conserver tous ses privilèges. Pour ceux qu’il ne connaissent pas le Chérif de Nioro.l’homme est en effet un guide spirituel, descendant et continuateur des œuvres de l’Imam érudit Cheick Hamala, fondateur du Hamallisme dans le sahel occidental de notre pays.
Ce grand érudit musulman avait refusé toute compromission avec le colonisateur français. Sa foi et son honneur pour la dignité lui avaient valu la déportation. Il était alors le contraire de sa descendance.
Avide d’argent, surtout d’argent sale, le Chérif de Nioro, est le parrain de tous les grands vautours de notre système administratif et économique.
Plusieurs cadres niorois, comme l’ancien directeur administratif et financier du Ministère de l’Education national, Youba Ba, l’ex-président directeur général de la Sotelma, Cheik Hamala Nimaga (pour ne citer que ces deux) sont parmi ses protégés. À la différence du second, dont on sait très peu de choses sur sa fortune, mais le premier, Youba Ba, est très connu du milieu financier pour être un homme extrêmement riche de l’argent injustement subtilisé des fonds publics.
Le siège du hamallisme servant en même temps de résidences au guide à l’Hippodrome porte sa marque. D’ailleurs, selon des sources dignes de foi, c’est Youba Ba qui aurait entièrement financé sa réalisation. Et, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Avant d’être relevé, il faisait également parti de ses bras financiers.
Franchement, un homme « pieux » de la taille du Chérif, de surcroît héritier de l’érudit Cheick Hamala, a t-il le droit de porter à bout de bras des sangsues comme Youba Ba ?
Jugez en vous-même ! Tenez-vous bien : cet homme a passé dix-neuf ans de sa vie à la tête de la DAF du Ministère de l’Education nationale. Il n’a pu être relevé qu’à la faveur du vaste mouvement qui a évincé toutes les DAF, juste après la formation du gouvernement Mariam Kaïdama Sidibé. C’est le départ de ce super DAF de l’Education nationale qui est à l’origine de la brouille du Chérif avec ATT. Ce crime de lest majesté que ce dernier a commis après des années de fidèles et loyaux services rendus à cet homme avide d’argent. Pouvait-il en être autrement, puisque le Chérif n’aime que les gens du pouvoir. D’où son amitié avec le capitaine Amadou Haya Sanogo et Cheick Modibo Diarra. L’ancien Premier ministre et non moins ancien président de l’Assemblée nationale, le prince de Sébénikoro El hadj Ibrahim Boubacar Kéïta l’a appris à ses dépens. Tandis que du haut de sa gloire à la Primature, IBK n’a ménagé aucun effort pour satisfaire ses caprices. La nomination de Youba Ba à la DAF de l’Education date de son époque à la primature. Mais, il a fallu qu’il chute, pour qu’il tombe en disgrâce. Le même exercice n’attend t-il pas ces deux nouveaux élus ?
Sinon, le jour où ATT annonçait sa candidature à Nioro, c’est le Chérif lui-même qui a hébergé toute la délégation qui l’accompagnait dans ses nombreuses villas. Une occasion pour s’entretenir longuement avec le Président candidat, à sa propre succession. ATT et le Shérif sont restés en tête en tête jusque tard dans la nuit.
De quoi ont parlé les deux hommes ? Mystère, mais on n’a pas besoin d’être magicien pour savoir le sujet de discussion. Ils ont simplement signé des accords secrets, en plus du soutien divin, ATT sollicite des consignes de vote à ses milliers de disciples contre rémunération en espèces sonnante et trébuchante de services. En outre, ATT s’était engagé à placer ou à maintenir ses protégés dans des postes juteux. Sincèrement cet homme a t-il pitié de notre pauvre pays ? J’en doute. Mais, cela ne devra guère surprendre.
Avant ATT, c’est l’ancien président Moussa Traoré, qui s’est fait d’abord avoir par cet homme. Il doit sa gloire et sa notoriété actuelle au Général-Président. Celui-ci lui avait accordé tous les avantages fiscaux pour faire du commerce. Ses camions faisaient la navette entre la Mauritanie et le Mali en parcourant toute la zone sans être inquiété. Jusque-là, il conserve les avantages fiscaux. À présent, il n’y a pas de gendarme ou de douanier qui oserait siffler encore moins arrêter ses véhicules. Le contenu était ignoré de tout monde. Que cet homme mobilise ses disciples pour marcher contre la libération du pays, c’est de bonne guerre. Il n’a pas intérêt à ce que les choses soient tirées au clair au Mali. Car, la bande sahélo-saharienne, qui va du Mali, jusqu’au Soudan, dont parlait ATT prend son départ au bord du fleuve Sénégal à la frontière Maliano-Mauritanienne et Sénégalaise à l’extrême ouest de la région de Kayes. Administrativement, la zone relève de la sous-préfecture de Goudjoubé, un gros village-carrefour abritant un grand marché. Le commerce a essentiellement lieu à bord des pinasses venues des trois pays. On y échange toutes sortes de marchandises (drogue, arme à feu, munition, etc.). Réputé dangereux, le marché de Goudjoubé est connu de tous les agents de sécurité et de douanes de la 1
ère région (Kayes). Or, il se trouve que le Chérif est propriétaire de centaines de camions inaccessibles au contrôle.
A l’arrivée d’une force internationale ce qui va entrainer le renforcement de la présence militaire dans la zone, la surveillance de tous les mouvements par les Français et les Américains, le Chérif a de quoi s’inquiéter.
Et l’intérêt du Mali dans tout ça ? Celà n’a pas d’importance, business is business….
Wait and see.
Mohamed A Diakité