Choguel et la censure
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement avait cru que la communication gouvernementale était une course de vitesse. De nos jours, il brille par son absence. Il a oublié qu’il est le 6ème ministre de la Communication depuis la crise de 2012, le 3ème d’IBK, après Jean Marie Sangaré, Mahamadou Camara. Même le ministre Mahamane Baby a été porte-parole du gouvernement sans être ministre de la communication. Aujourd’hui, Choguel a tout fait, disons ce qu’il pouvait, et qu’il croit être bon pour la communication gouvernementale. Il avait disparu un moment. Certains membres de son cabinet avaient fait savoir qu’il était souffrant. Il ne l’est plus, mais il ne communique plus comme il faut. Il s’est trouvé un autre boulot : la censure de ses ennemis politiques et autres personnes qui s’attaquent à IBK ou à un autre membre de la famille. Aucune émission politique ne passe en direct, tout est enregistré. Les discours des hommes politiques sont «charcutés» par le ministre lui-même. Tout récemment, c’est Choguel qui a fait retarder la diffusion de la rencontre entre des partis politiques de l’opposition et de la majorité, la société civile, les syndicats, les groupes armés sur Kidal. Pour ne pas donner de la valeur à l'opposition. L’élément était prêt depuis dimanche, jour même de la rencontre. Choguel a cherché à connaître d’abord les intervenants avant d’autoriser sa diffusion. Une copie lui a été envoyée avant diffusion.
20 millions pour une mosquée
Quand la fin justifie les moyens, tous les moyens deviennent bons pour parvenir à ses fins. La preuve en a été encore donnée ce vendredi à la grande mosquée de la Gueule Tapée. À l’occasion de la prière hebdomadaire, une délégation de la présidence de la République s’y est rendue sous la conduite du ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, accompagné par l’un des chefs de la Collectivité léboue, El Hadj Ibrahima Diagne Bassirou. Le but de la visite ? Remettre aux dirigeants de la mosquée un chèque de 20 millions de francs Cfa comme don du président de la République en faveur de l’institution religieuse. Avant le sermon de l’imam, El Hadj Ibrahima Diagne, selon nos informations, a pris la parole pour magnifier le geste du chef de l’Etat. C’est au moment où il veut faire intervenir l’illustre hôte de la mosquée, le ministre d’Etat sans portefeuille, Mbaye Ndiaye, que les huées d’exaspérations auraient fusé dans l’assistance pour dénoncer cette «intrusion politicienne inopportune» dans la «Maison de Dieu». Néanmoins, selon une autre version tirée d’un proche collaborateur du dignitaire lébou que nous avons interrogé par téléphone, l’ex-ministre a bien pu prendre la parole pour «transmettre le message du chef de l’Etat», et ce sans avoir été hué. Si chaque mosquée devait recevoir une telle somme pour aider à la victoire du «Oui» le 20 mars, il y en a qui vont s’enrichir durant ce mois «béni» ! Un déluge d’argent dont personne ne va s’aventurer à chercher l’origine, et pour cause…
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