Chronique du vendredi : Sans doute comme une lettre à la poste

Peut 2, 2014 - 04:54
Peut 2, 2014 - 04:54
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[caption id="attachment_203091" align="alignleft" width="200"]Adam Thiam Adam Thiam[/caption] Moussa Mara peut-il s’attendre à un oui massif des députés aujourd’hui ?  Sans aucun doute : il sera plus difficile d’épuiser les débats ce vendredi que de plébisciter la Déclaration de Politique générale du Premier  ministre, trois semaines après sa nomination  -un record national, peut-être-.   D’abord, parce que  la majorité présidentielle est hégémonique. Ensuite, parce que profondément  renouvelé, le Parlement compte de nouveaux qui font leurs armes et qui préféreraient se faire la dent sur des enjeux bien moins importants.   Enfin, il sera difficile de faire au successeur de Oumar Tatam Ly le procès de l’omission. Au contraire, avec près de soixante dix pages, Moussa Mara bat un autre record : celui de la plus longue Dpg jamais présentée dans notre pays. Avec ses avantages dont l’exhaustivité. Et ses inconvénients dont la même exhaustivité hélas. Qui parce qu’elle ne peut pas prétendre à l’universalité.   Donc, tous les projets ne peuvent pas être énumérés dans chaque secteur comme ils l’ont été dans le secteur des infrastructures routières, par exemple où même la longueur des routes à entretenir a été annoncée. Même si un Lycée à Kamandapé ne peut pas avoir l’importance stratégique et économique d’une simple bretelle ente Dioura et Monimpé.   Mais c’est le risque pris par le Premier ministre. L’exhaustivité de son œuvre suscitera les réactions des députés qui plaideront ouvertement pour leur terroir, qu’on leur rappelle le caractère national de leur mandat ou pas. Et des commissions qui estimeront devoir réclamer plus de justice pour leur secteur s’inviteront également au débat.   Sans compter l’opposition qui, conformément à son destin cherchera la faille. Autre chose : alors qu’il aurait pu, le texte n’a pas eu pour charpente les cinq transitions citées par Moussa Mara lui-même intégrant alors les préalables du Mali émergent selon le Chef de l’Etat. Mais le Plan d’émergence exigé par Ibk ne sera pas oublié.   Et comme l’a vu notre confrère les Echos, l’expert comptable aura réussi un bon alliage entre le programme du candidat Ibk et celui du candidat Mara. C’est de bonne guère pour un politique qui s’assume et qui a su s’éloigner du manteau diffamant de technocrate.  Pas de soucis donc pour le Premier ministre du jour. Il n’a pas comme Chaban Delmas l’a fait avec Pompidou, il n’aura pas rendu furieux son patron. Et s’il la corruption n’a pas eu grâce à ses yeux, il aura évité, contrairement à Beregovoy, de venir brandir la liste des responsables corrompus.  Mara sera donc adoubé comme ses prédecesseurs : Younoussi Touré, Abdoulaye Sékou Sow, Ibrahim Boubacar Keita, Mandé Sidibé, Mohamed Ag Hamani, Ousmane Youssoufi Maiga, Modibo Sidibé, Mariam Kaidama Sidibé, Django Cissoko qui à défaut d’une Dpg conventionnelle a fait valider sa feuille de route durant la transition écoulée.   Au rituel auront échappé très peu de chefs de gouvernements : Modibo Keita  venu en 2002 pour moins d’un trimestre, Cheik Modibo Diarra mais c’était déjà d’autres temps, et Oumar Tatam Ly que tout prédisposait pourtant à l’exercice. Mais c’est déjà le passé. Adam Thiam  

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