Pour l’annonce du tiers des résultats partiels de la présidentielle, le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly s’est livré à un spectacle inédit le mardi 30 juillet. Dans les locaux de son département, il a annoncé que si les premières tendances venaient à être confirmées, il n’y aura pas de second tour. Comme pour dire que les 2/3 restants ne valent rien.
Au lendemain du premier tour de la présidentielle, tous les observateurs nationaux et internationaux ont félicité le climat de paix et la transparence dans lesquels le scrutin s’est déroulé. Mais, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly a failli gâcher la fête par une sortie hasardeuse avec des propos partisans en faveur d’un des favoris. En effet, le mardi 30 juillet, il a convoqué toute la presse nationale et internationale pour l’annonce d’1/3 des résultats partiels de la présidentielle prévue à 15heures. Après 1h 30mn d’attente, le directeur de campagne d’IBK, pardon, le Ministre Coulibaly a fait son apparition dans une petite salle de son Département où plus d’une centaine de journalistes entassés l’attendaient impatiemment. Dans sa déclaration, il a indiqué qu’ils ont travaillé à ce que les résultats soient transparents et crédibles avant d’annoncer le taux de participation national au scrutin estimé à 53,5% et environ 60% pour Bamako. Il a déploré le faible taux de participation à l’extérieur qui se situe autour de 10%. Mais à la grande surprise générale des hommes de médias, le Ministre Coulibaly a déclaré ceci : «nous sommes au tiers du dépouillement de l’ensemble des résultats du processus électoral, nous espérons devoir terminer le dépouillement aujourd’hui, sinon au plus tard demain afin de communiquer les résultats définitifs. Mais déjà, à ce stade, il y a des tendances qui se dégagent. Il y a un candidat, en l’occurrence, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta qui a une large avance sur les autres candidats. Les écarts sont importants, si ces écarts sont confirmés, il y n’aura pas de deuxième tour à l’élection présidentielle du 28 juillet. Néanmoins, toutes les dispositions sont prises pour que si un deuxième tour s’impose nous soyons prêts pour le rendez-vous du 11 août». Ce commentaire du ministre qui ne relève pas de sa compétence fait dire à beaucoup d’analystes qu’il a fait un parti pris. D’autres vont jusqu’à le qualifier de directeur de campagne du candidat IBK.
Oumar KONATE