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Alpha Oumar Konaré[/caption]
Dans un communiqué daté du 2 juin dernier, la présidente de la Commission de l'Union Africaine, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, après un vibrant hommage rendu à Alpha Oumar Konaré "
pour avoir accepté d'assumer cette importante mission ", a indiqué que sa nomination comme Haut Représentant de l'UA vise à renforcer la contribution de l'Organisation continentale aux efforts visant à mettre un terme au conflit qui déchire le Soudan du Sud et aux souffrances indicibles qui en découlent pour les populations civiles.
La présidente de la Commission de l'UA a, d'autre part, souligné avoir procédé à cette nomination, tenant compte de "
l'expérience exceptionnelle " de l'ancien président du Mali qui fut, s'il est encore besoin de le rappeler, président de l'Union Africaine de 2003 à 2007.
Dr Nkosazana Dlamini-Zuma a aussi tenu à rappeler "
l'engagement panafricain de longue date" du Pr. Alpha Oumar Konaré. A ce poste, ce dernier aura comme entre autres responsabilités de "
maintenir un contact étroit avec les parties sud-soudanaises et d'autres acteurs concernés " en vue de la recherche d'une solution négociée. Il devra également œuvrer avec les partenaires internationaux concernés, y compris les Nations Unies, pour trouver une issue à cette crise qui n'a que trop duré.
L’appel de Alpha Condé
Comme on le voit, cette nomination en qualité de médiateur dans un conflit aussi profond et meurtrier que celui du Soudan du Sud apparaît comme une consécration supplémentaire des efforts que l'ancien chef de l'Etat du Mali déploie depuis son départ du pouvoir, en 2002, pour la cause de l'unité africaine et de la paix sur notre continent constamment en proie à des crises multiples.
Régulièrement sollicité à l'extérieur du pays, Alpha Oumar Konaré se fait toujours désiré au Mali même où son absence, lors de la cérémonie de signature de l'accord de paix et de réconciliation, le 15 mai dernier, a été tristement remarquée.
Le président guinéen, Pr. Alpha Condé, avait eu à en faire la remarque en ces termes : "
Nous sommes très heureux de l'esprit de tolérance du peuple malien qui fait que nous retrouvons aujourd'hui dans cette salle les présidents Moussa Traoré et Dioncounda Traoré. Nous aurions souhaité qu'il y ait aussi le président Amadou Toumani Touré et le président Alpha Oumar Konaré… ".
Une implication personnelle souhaitée
En effet, face à la crise qui secoue le nord du Mali, nombreux sont nos compatriotes qui réclament aujourd'hui une implication personnelle de l'ancien président Alpha Oumar Konaré en qualité de facilitateur auprès des responsables des groupes armés qu'il a eu à connaître voire à côtoyer au cours de la décennie passée au palais de Koulouba. Selon des sources concordantes, Alpha Oumar Konaré serait, d'ailleurs, l'une des rares personnalités envers lesquelles le leader du groupe terroriste Ançardine, Iyad Ag Ghaly éprouve du respect et de la considération. La célébration en 2002 de la fête de l'Armée à Kidal atteste de la qualité de ces relations quand on sait qu'Iyad Ag Ghaly a toujours eu une influence dans cette partie du territoire national qui, sous le régime d'Alpha Oumar Konaré, a connu une période d’accalmie relative.
Raison pour laquelle, l'absence quasi permanente de la scène nationale et l'omerta que l'ancien président Alpha Oumar Konaré, qualifié de sphinx tant par ses admirateurs que ses contradicteurs, s'est imposée depuis son départ du pouvoir en juin 2002, font l'objet de moult commentaires au sein de l'opinion publique.
S’investir pour la nation
Un silence de cimetière dont il ne s'est jamais départi même après l'arrestation par l'ex-junte putschiste de son fils, le colonel Mamadou Lamine Konaré, le 2 mai 2012, et l'attaque, le 5 avril 2014, de sa résidence par des hommes armés.
Il est maintenant souhaitable que ce médiateur international, expert de haut niveau dans la résolution des conflits, s'investisse aux côtés du Mali pour la résolution de la crise qui continue à secouer durablement sa partie septentrionale et à paralyser l'activité économique sur l'ensemble du territoire national.
C'est dire alors que les autorités actuelles doivent lui faire appel. Cela, même si la rumeur publique le dit en froid avec l'actuel locataire du palais de Koulouba qui fut, s'il est encore besoin de le rappeler, son Premier ministre durant six années sur les dix qu’il a passées au pouvoir. En tout cas, même pour l'homme de la rue, il est aujourd'hui souhaitable que le président Alpha Oumar Konaré s'investisse afin d'épauler IBK dans la résolution de la crise malienne.
Mamadou FOFANA