Commune IV du district de Bamako : L'élection de Moussa Mara définitivement annulée

Déc 22, 2009 - 18:30
Déc 22, 2009 - 18:30
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Le verdict est tombé hier  mardi 22 décembre. L'appel en révision introduit par Moussa Mara devant la Section administrative de la Cour Suprême,  suite à son arrêt du 26 novembre dernier  annulant les opérations électorales du 26 avril en commune IV du District de Bamako, a été rejeté par la même juridiction qui l'a jugé " mal fondé ". Conséquences : Moussa Mara n'est plus maire de la commune IV et, de façon  définitive. Une délégation spéciale sera mise en place et de nouvelles consultations seront organisées dans les prochains mois. Ce verdict,  qui ruine les espoirs du jeune et ambitieux maire , a été accueilli  avec consternation par ses partisans dont certains ont organisé hier une march spontanée pour soutenir leur idole et dire " non " à de nouvelles élections.

 

es adversaires politiques de Moussa Mara, à savoir le RPM, la liste indépendante Seydou Diarra, soutenue par le Mouvement citoyen, le CNID - FT qui avaient introduit des requêtes auprès du Tribunal administratif de Bamako aux fins d'annuler les élections du 26 avril 2009 en Commune IV pour fraudes massives ont eu gain de cause. Ainsi après huit mois de procédures judiciaires, le jugement de la Section administrative présidée par Yaya Doumbia, après un premier renvoi de l'affaire, a jugé l'appel en révision mal fondé. Faut-il signaler que pour cette affaire, le commissaire du gouvernement était assuré par Modibo Tabouré et la défense de Mara par Mes Mamadou Samaké et Wally Mamady Diawara. Selon les indiscrétions proches du dossier, ces deux avocats avaient même souhaité un nouveau renvoi de l'affaire. 

 

Ce verdict n'est pas d'ailleurs surprenant si l'on sait que de nouveaux éléments n'avaient pas été versés dans le dossier. En effet, le Tribunal administratif de Bamako, avait dans son arrêt du 30 juillet 2009 annulé les opérations électorales. Un jugement qui sera suivi d'un appel devant la Section administrative de la Cour suprême introduit par le camp Mara.

 

Cette juridiction suprême a rendu par la suite son arrêt le 26 novembre, dans lequel, elle a annulé le verdict du Tribunal administratif pour vice de forme avant de  rendre un arrêt qui allait dans le même sens que celui de l'instance inférieur. C'est-à-dire l'annulation des opérations électorales en commune IV. Devant cette décision, Moussa Mara avait usé de son droit d'introduire un appel en révision qui sera examiné par la même instance. Sans surprise donc, celle-ci a confirmé son premier jugement au grand dam du fils de Joseph Mara.

 

"Non à une délégation spéciale, non à de nouvelle élections

 

Si cet expert comptable de formation nourrissait de grandes ambitions pour sa commune, force est de reconnaître que le fait d'avoir sur sa liste, un conseiller  en la personne de Cheick Tidiane Kéïta, dont le nom ne figure pas sur la liste électorale en commune IV ne plaidait pas en sa faveur sans minimiser les cas de fraudes massives, d'achats de voix, de distribution de bulletins uniques à ses partisans avec la complicité du gouverneur, selon requérants les (RPM, CNID -FY et la liste Seydou Diarra).

 

Aussitôt à la tombée du verdict, les partisans irréductibles de Moussa Mara membres de ses coordinations de soutien, qui s'étaient donné rendez-vous à la Cour suprême sont retournés en commune IV les larmes aux yeux.

 

Cependant, ils ont décidé immédiatement de marcher de l'avenue Cheick Sayed à la mairie de la commune IV. De nombreux jeunes et femmes  et souvent des personnes d'âge avancé faisaient partie des manifestations. Ils scandaient des slogans hostiles à l'organisation de nouvelles élections et à une délégation spéciale. "Nous voulons Moussa Mara ! On a assez vu des voleurs et des corrompus à la mairie. Non à de nouvelles élections ! Non à une délégation spéciale ! " C'étaient entre autres des slogans lancés par la foule. Celle-ci fut arrêtée à son arrivé au niveau de la mairie de la commune IV par des éléments de la police du 14ème arrondissement renforcés par ceux du 5ème, du 9ème et de la garde nationale.

 

Le commissaire principal du 14ème, Mme Dombwa Celestine n'a eu aucune peine à obtenir la compréhension des responsables de la marche. Leur porte-parole Bakari Kéïta a expliqué que c'est une expression de leur mécontentement contre le verdict, sinon qu'il ne s'agit pas de casser. "Si le gouvernement s'entête dans l'organisation de nouvelles élections, il y aura un 26 mars en commune IV " a lancé un surexcité dont l'âge dépasse la quarantaine. " Il nous a tout fait à Djikoroni Flabougou " renchérit Minata Doumbia, une vielle de 55 ans.  Cheick Hamalla Konaté, un jeune de Lafiabougou s'interroge " pourquoi, on veut mettre le bâton dans les pieds de Mara qui est un maire qui veut travailler ? ". Alors que Falaye Kéïta, pense que " les partisans de Mara n'ont qu'à se remobiliser derrière leur idole pour les  prochaines élections ".

 

Celles-ci seront organisées par une délégation spéciale mise en place par le ministère de l'Administration territoriale et des collectivités locales.

Youssouf CAMARA

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