Samedi 10 novembre, à la Maison de la presse, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) a expliqué au cours d’une conférence de presse, les raisons de son refus de participer aux concertations nationales en préparation par le gouvernement de la transition. Le FDR y voit l’occasion pour ses organisateurs, de remettre en cause l’ordre constitutionnel, donc les acquis de 1991.
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Le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) qui a été créé au lendemain du coup d’Etat du 22 mars, pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel, regroupe les principaux partis politiques représentés à l’assemblée Nationale du Mali (120 députés sur 147),et plusieurs autres partis extraparlementaires, l’UNTM (la principale centrale syndicale), le Conseil National de la Jeunesse (CNJ), principale organisation de la jeunesse, trois principales organisations de femmes du Mali (APDF, FENACOF, AESF).
Après avoir émis des réserves sur la composition du Comité technique d’élaboration des termes de références, des suggestions sur lesdits termes de références, et sur la composition des concertations nationales, le FDR a tiré les conséquences du rejet de toutes ses propositions par les services de la primature. Selon les conférenciers, compte tenu du fait que les concertations nationales visent une remise en cause de l’ordre constitutionnel et des acquis du 26 mars 1991, le FDR a décidé de ne pas y prendre part. Les conférenciers étaient Ibrahima Ndiaye, Sidi Bocoum, Firhoun Maïga et Mme Coulibaly Kadiatou Samaké.
Pour le FDR en plus des institutions de la République, tous les partis politiques devraient être représentés car ceux-ci étant créés pour conquérir et exercer le pouvoir. Il serait difficilement compréhensible qu’un parti politique soit écarté pendant que des associations qui n’ont aucune existence officielle et point de représentativité soient retenues sans que l’on en sache les raisons profondes.
Le FDR décèle dans le projet une option pour la période exceptionnelle impliquant la dissolution des Institutions de la 3e République, la mise en place de nouveaux organes de la transition, l’adoption d’un nouvel Acte fondamental ayant pour objet l’organisation de nouveaux pouvoirs publics provisoires. Les inconvénients d’un tel projet de société n’échappent pas au FDR. Ils comportent la rupture de la légalité républicaine, la dissolution de la Constitution de 1992, donc la suspension des Institutions, la rupture de la démocratie constitutionnelle, l’avènement d’une situation d’exception. Avec de tels projets dans la besace des concertations nationales, le FDR alerte sur son exclusion par les services commis pour se faire.
Selon les conférenciers, le FDR est toujours disponible pour participer à d’éventuelles assises nationales qui ne remettraient pas en cause les institutions constitutionnelles: si les TDR sont définis avec la participation de tous les regroupements politiques, si la composition de la commission d’organisation est reprise, et enfin si la commission d’organisation est dirigée par une personnalité choisie de commun accord.
B. Daou