Conférence du parti Yéléma à Mopti : Une batterie de propositions pour la refondation de l’école malienne

Mar 19, 2012 - 02:29
Mar 19, 2012 - 02:29
 0  6
Le système éducatif malien, avec ses diverses expérimentations de programmes d’études, est en crise aiguë depuis déjà plus de trois décennies, compromettant ainsi, dangereusement, l’avenir des enfants et l’existence même de notre pays dans le concert des nations du futur. Moussa Mara, candidat du parti Yéléma à la présidentielle, égrène un chapelet de propositions pour sortir de la crise. L’éducation a été le sujet débattu lors de la 15e conférence initiée par le candidat du parti Yéléma, Moussa Mara.  A travers cette rencontre tenue le 17 mars 2012 dansla Venise malienne (Mopti) le candidat du parti Yéléma voulait partager avec les compatriotes ses propositions de société et plus particulièrement ses visions sur la brûlante question de l’éducation. Placée sous le thème « Education : rectifions énergiquement le tir pour donner un avenir au Mali», cette conférence a eu lieu dans une salle archicomble de l’Alliance franco-malienne. Le conférencier du jour, visiblement satisfait du déplacement de la population, a orienté sa communication sur deux axes. Le premier concerne les ambitions d’une éducation qui répond à nos attentes et le second évoque comment agir dans l’urgence sans obérer le futur (2012-2014). «L’éducation malienne est en crise profonde. Une crise proche du coma. En vingt ans, le niveau des étudiants a baissé de plus de 70%. On peut estimer, à environ dix ans, le retard que nous accusons par rapport au niveau souhaitable pour un étudiant malien. Même certains pays d’Afrique commencent à douter du niveau de l’enseignement de notre pays en faisant passer le Bac malien par leurs étudiants recalés et en obligeant nos bacheliers à faire une année préparatoire d’accès à leurs universités », a martelé le candidat du parti Yéléma. Selon lui, l’une des critiques importantes - et fondées- qui est faite à l’Etat, est la perte d’autorité sur l’école. Cette perte d’autorité va de la petite école dont l’espace n’est pas clôturé, à l’université où le campus est le lit de tous les trafics, de toutes les manœuvres frauduleuses et de toutes les dépravations possibles et imaginables. Pour le premier axe, Moussa Mara promet, s’il est élu, d’inculquer au Malien des valeurs, avant de lui donner des compétences. Au plan des moyens à mettre en œuvre, il s’engage à affecter à l’éducation 40% des ressources publiques propres, contre un peu moins de 37% aujourd’hui (environ 306 milliards de FCFA) ; en accompagnant ces orientations par une plus grande rationalisation des dépenses. Selon lui, cela dégagera environ au moins 50 milliards de FCFA sur une année et cela pourrait atteindre 75 milliards de FCFA si nos objectifs de croissance et d’amélioration de la pression fiscale étaient atteints, a-t-il souligné. Il promet d’assurer l’inviolabilité de nos écoles, de clôturer les établissements scolaires et les débarrasser des environnements malsains ou insalubres. Il prône aussi le retour de l’ordre et de la discipline, notamment avec l’obligation du port de la tenue scolaire, le respect strict des heures de travail, la levée des couleurs, la limitation de la mixité, même dans les écoles mixtes. Parlant du deuxième axe, le candidat du parti Yéléma (changement) atteste obtenir des partenaires de l’école une trêve des grèves, manifestations et autres blocages pour permettre un déroulement à peu près normal de l’année scolaire en cours dans les différents ordres d’enseignement, de généraliser les cantines scolaires et les renforcer par la qualité des repas en augmentant les budgets alloués à ce dispositif (5 milliards de FCFA chaque année contre moins de 2 milliards aujourd’hui). En plus, il prévoit, s’il est élu, de subventionner la rentrée scolaire par la distribution de fournitures scolaires aux enfants de parents démunis sous l’égide des collectivités territoriales (4 milliards de FCFA chaque année), d’étaler l’uniforme scolaire à travers les collectivités territoriales et subventionner 50% de son coût en privilégiant les enfants démunis (8 milliards de FCFA chaque année) et enfin de procéder à l’allégement des frais de scolarité jusqu’à la 6e année sur 5 ans, et jusqu’à la fin du cycle fondamental sur 10 ans (environ 10 milliards de FCFA par an). Destin GNIMADI Envoyé spécial à Mopti

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow