Conférence nationale : Et si IBK écoutait l’opposition…
Le bateau Mali tangue dangereusement, avec aux commandes un chef d’Etat coupé des réalités du pays et qui semble fermer les yeux sur les signaux de détresse qui émanent de partout. De la stabilisation du pays à la relance économique, en passant par la réconciliation (la vraie) entre les Maliens ; sont autant de problèmes qui interpellent le pouvoir en place. Au lieu de prendre conscience de la situation réelle du pays, IBK, depuis son arrivée au pouvoir, s’est enfermé dans une tour d’ivoire. Conséquence ? Le Mali est dans l’impasse. Afin de sauver la nation d’un naufrage (comme celui de 2012), des voix, notamment au sein de l’opposition, s’élèvent pour réclamer la tenue d’une conférence nationale.
« Si IBK écoutait les membres de l’opposition, on en serait peut-être pas là… », commente un observateur averti. Cependant, il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous enseigne un adage. Reste à savoir si IBK, certainement conscient des difficultés de sa gouvernance, prêtera désormais attention aux propositions des partis de l’opposition dont les ténors ont mis à profit leur cérémonie de présentation de vœux à la presse pour donner quelques pistes à explorer. Entres autres, ils conviennent de la nécessité d’organiser une conférence nationale afin d’offrir l’opportunité aux Maliens de penser le devenir du pays. La question est d’autant importante qu’aujourd’hui de nombreux citoyens se sentent exclus du processus de stabilisation et de réconciliation engagé par les autorités. Seule une rencontre d’envergure nationale est à même de dissiper ce sentiment. Et partant convaincre chaque Malien de la nécessité de son apport au relèvement du pays, à terre depuis les évènements de mars 2012.
Malheureusement, le régime n’est pas dans cette logique, pourtant prévue par l’accord d’Alger.
Prendre la mesure de la gravité de la situation
Le président du Parena, Tiébilé Dramé, ne rappelait-il pas, lors de la présentation des vœux de son parti à la presse, cette disposition de l’accord en ces termes : « Le Parena invite le président de la République à prendre la mesure de la gravité de la situation et engager des concertations nationales sur la restauration de la paix et de la sécurité. Il pourrait utiliser la disposition de l'Accord d'Alger relative à la Conférence d'entente nationale dont l'objet pourrait être élargi pour traiter les maux dont souffre le Mali… Aussi, la Conférence d'entente nationale est l'occasion de débattre de la nécessaire re-fondation de notre architecture institutionnelle globale… ».
Un argumentaire soutenu par Soumaïla Cissé, Président de l’Urd, et Modibo Sidibé, président des Fare. Le premier, invitant (lors de sa présentation de vœux à la presse) le Président de la République et son Gouvernement à mieux tenir le gouvernail du bateau Mali, a suggéré l’instauration d’un « véritable dialogue Républicain autour des sujets d'intérêt national ». Et le second, qui se dit non surpris des difficultés que l’Accord connaît dans sa mise en œuvre, maintien qu’une « paix juste et durable ne peut résulter que d’un véritable dialogue inter-malien, seul porteur d’une vision partagée… de ce que nous voulons devenir ». Aussi a-t-il préconisé de « reprendre là où notre pays a trébuché en donnant l’occasion à notre peuple de s’approprier véritablement les enjeux, les défis et les perspectives de notre devenir commun ».
C’est dire que les membres de l’opposition, furent-ils « petits », ont des idées pour sortir le pays de l’abîme. Cependant, ils ne sont pas écoutés, encore moins associés à la quête des voies et moyens susceptibles de relever le pays. Autant ces politiques sont ignorés, autant la société civile n’existe que de nom au Mali.
Issa B Dembélé
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