Moussa Ag Assarid – Assarid Ag Imbarcaouane ! Le rapprochement est sitôt fait pour peu qu’on tire partie ou non d’une intention d’entretenir la confusion autour des deux identités. Le premier (Moussa) portait naguère encore la seule casquette d’écrivain qui fascine le monde littéraire par ces récits exotiques sur le désert ; le second (Assarid) est un Honorable député de l’Assemblée Nationale du Mali et se singularise par une loyauté très gênante pour la fronde touarègue adepte de l’irrédentisme séparatiste.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/02/assaridXXXX.jpg)
Mais il se trouve que depuis quelques temps une certaine facilité à crédibiliser les rumeurs l’emporte largement sur l’effort pour distinguer la vérité de l’invraisemblable. Le véhicule du faux a ainsi pignon sur rue et fait parfois des grandes victimes. L’une d’entre elles n’est autre que le Député Assarid Ag Imbarcouane, un citoyen exemplaire devenu la cible d’une confusion manifestement entretenue aux fins probablement de règlements de compte politique. En clair, depuis que Moussa Assarid a officialisé ses fonctions de porte-parole du Mouvement National de Libération de l’Azawad, il est subitement devenu le fils-aîné d’Assarid Ag Imbarcaouane, simplement parce que son patronyme fait visiblement l’affaire de tous ceux qui veulent le prendre comme tel. Le colportage du faux sur les liens de parenté et de filiation entre les deux personnages a vite prospéré en gagnant considérablement en ampleur depuis que Moussa Ag Assarid n’est plus qu’un innocent écrivain. Telle une trainée de poudre, la fausse nouvelle a dépassé les frontières de la capitale et s’est propagée en semant le doute dans les esprits jusque-dans les confins du Nord-Mali, là où l’on est censé mieux connaître l’Elu parlementaire de Gao.
Vérification faite, toutefois, il a été définitivement établi qu’Assarid Ag Imbarcouane, non seulement n’est pas le père du célèbre Moussa Assarid mais n’a également aucun lien de parenté avec le porte-parole de MNLA. Le 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale ne dispose du reste, dans sa progéniture, d’aucun fils de même génération que celui dont on lui prête la paternité. Le député élu par quatre fois à Gao dispose en revanche d’une fille mariée en Arabie Saoudite mais aussi d’adversaires politiques pour lesquels il ne serait pas du tout gênant qu’il soit considéré dans l’opinion comme le père biologique non pas du jeune écrivain prodige mais plutôt du porte-parole de ceux qui trainent depuis quelques semaines la réputation de criminels de guerre.
En tout cas, s’il s’agit de confusion innocente, la plaisanterie tombe au très mauvais moment parce qu’elle intervient pendant que des soupçons d’appartenance ou de complicité avec le MNLA pèsent sur les personnalités au point d’obliger nombre d’entre elles à sécuriser leur famille dans les pays voisins, en vue pour éviter la vindicte populaire annoncée par les saccages au domicile de Zakiatou Walet Halatine à Kati. Parmi lesdites personnalités figurent l’ancien Premier Ministre Mohamed Ag Hamani, l’actuel président du Haut Conseil des Collectivités, Ag Mohamed Ibrahim, l’actuel ministre de l’Agriculture Ag Attam, entre autres, qui, comme Assarid Ag Imbarcaouane, font figure de loyaux serviteurs de la République. Au grand dam des adeptes du séparatisme.
N’Tji Diarra