Contre un ministère aux « Musulmans » : « Zou fait preuve de courage et de patriotisme »

Août 29, 2012 - 21:36
Août 29, 2012 - 15:38
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Une bonne partie de l’opinion a apprécié la position du Dr. Soumana Sako par rapport à l’attribution d’un ministère aux « Musulmans », et plus précisément au  Haut Conseil Islamique. [caption id="attachment_87378" align="alignleft" width="276"] Soumana Sacko[/caption] Un observateur attentif de la vie de la nation a eu, à propos du positionnement clair du parrain de la Cnas contre l’octroi d’un fauteuil ministériel au Haut conseil islamique, ce mot : « il a fait preuve de bravoure et de patriotisme ». Un autre tente de le corriger en disant qu’ «  il ne faut pas dire que Zou est contre. C’est le Mali qui est contre. Il faut dire que les Maliens sont contre. » Un modérateur improvisé intervient pour nuancer et ajouter que beaucoup ne vont pas comprendre cette prise de position du premier PM d’une transition au Mali. En disant cela ; force est de constater qu’il résume bien la situation ; car l’enfant de Niamina ne va pas manquer de se faire des ennemis avec sa sortie sur une radio qui s’auto proclame mondiale. Il réagissait à un événement qui venait de se produire au Mali pour la première fois de son histoire. En effet, le lundi 20 août les Maliens ont découvert un nouveau gouvernement dans lequel figurait un Ministère attribué au Haut conseil islamique. Ce poste est-il  pour les musulmans. Un de ses éminents membres, Cherif O. Madani Haïdara, a expliqué sur les ondes de la Radio FR3 le samedi  dernier qu’un  tel Ministère était une demande des « musulmans » depuis quelques temps.  L’on se rappelle aussi que lors de la rencontre des forces vives à Ouaga,  c’était l’association des jeunes musulmans (Ujma) qui avait exigé ce poste pour les musulmans ; en présence de Mahmoud Dicko et des autres chefs. Et c’est ce denier qui vient de proclamer au 26 Mars que ce qui sort de la bouche du petit ‘’bala’’ vient du grand ‘’bala’’. Donc le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte est bel et  bien la propriété privée des « Musulmans ». Au passage, l’on peut se demander qu’est que cela signifie que d’attribuer un Ministère aux musulmans dans un pays musulmans à 95% et dont les chefs d’Etat, chef de gouvernement et président de l’Assemblée nationale sont musulmans à 100% ? Le Mali divisé Et c’est cette attribution qui a fait sortir Soumana Sako de ses gonds. Le sujet, assurément, divise les Maliens. Il y a des pour et des contre ; mais il s’agit d’une innovation qui n’a laissé personne indifférent. Beaucoup sont contre mais n’osent pas afficher leur sentiments par crainte : au Mali, la liberté d’expression s’arrête à la porte de tout ce qui touche à l’Islam. L’hypocrisie est de mise et l’auto censure qui va avec. Ceux qui s’inquiètent du mélange Islam et politique sont progressivement en augmentation et l’affaire du « ministère », puis de la réclamation véhémente de la tête du DG de l’Ortm par le président du Haut Conseil Islamique a élargi leur cercle. On commence à prendre peur en se rappelant qu’ailleurs un tel mélange a conduit au désastre. Un qui n’a pas cette peur est le parrain de la Cnas Faso Hèré en qui, les antis ont trouvé un porte-voix providentiel. Car à peine la liste des ministres rendu publique, il est monté au créneau pour accuser les deux têtes du pouvoir d’avoir « cédé devant l’intégrisme  musulman » pour dire que cela était » un véritable danger ». Pour lui, l’appétit venant en mangent il faut s’attendre à d’autres exigences. Zou a été clair sur le sujet : « Nous sommes contre ». La sortie de Soumana Sako, toutes autres considérations mises de coté, est à saluer pour sa rapidité, sa clarté et son courage politique ; voir physique. Car en s’attaquant à un tel avantage accordé à des leaders qui drainent derrière eux une meute de fanatiques,  une institution inattaquable et  des gens devant qui, tout le temps s’aplatit, Sako tourne le dos au populisme, prend le risque de se faire des ennemis et de perdre des électeurs. C’est donc la voix de la conviction et du patriotisme qui a parlé comme l’a signalé l’autre. Il s’agit là d’un comportement dont on aimerait voir adopter par nos hommes politiques. Car si le Mali est là où il est aujourd’hui c’est en grande partie à cause de la cécité politique de nos hommes politiques, cécité provoquée par la couardise, la cupidité et le gain facile. Que les Maliens le veulent ou pas, ils retrouveront dans l’obligation de regarder la problématique de l’intégrisme islamique dans les yeux. Plus vite ils le feront, mieux cela vaudra. Ils peuvent aussi choisir de jouer aux autruches. En ce moment là leurs descendants iront un jour cracher sur leur tombe (merci Boris Vian). Amadou Tall

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