Contribution : Je suis scandalisé
![Alassane Souleymane](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/04/alassane-souleymane.jpg)
Dans un reportage réalisé en 2013, le site d’information en ligne www.journaldumali.com écrivait : « A l'Hôpital Gabriel Touré, le service de pédiatrie est débordé. Les lits d'hospitalisation ne suffisent plus et c'est dans les couloirs que le médecin ausculte les enfants… Selon le directeur, Lanceni Konaté, le taux d’occupation global des lits est de 76%, il peut atteindre 111% en pédiatrie ».
Le récent accord maliano-marocain de construction d’un hôpital pédiatrique à Sébénicoro à Bamako est une réponse mais une portion de début de réponse à ces difficultés.
Laisser moi vous glisser cet autre chiffre dans l’éducation : le Ratio élèves / maître dans les écoles primaires publiques est de 58,6/1 en 2008-2009 et est projeté à 50/1 en 2014-2015. Ces maigres statistiques soulèvent toutes les interrogations sur nos systèmes éducatifs et sanitaires en Afrique. On peut comprendre ces petits chiffres pour des spécialités comme l’hématologie, la néphrologie, etc. (qui du reste ont toute leur place) mais pas pour la pédiatrie qui concerne le début et la fin de notre développement à la fois individuel et sociétal. J’avoue que cette cécité de nos gouvernants en Afrique depuis 50 est effarante. Du coup l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement en 2015 ressemble à de l’utopie. Au même moment le Rwanda, en dépit d’un génocide qui l’a marqué il y a juste vingt ans, est crédité de pourvoir la réussir à terme dû. BOUGEONS-NOUS! Finalement quelle guerre faut-il réussir en ce 21è siècle des crises répétitives, des invasions sournoises, des envahissements sauvages, des exploitations cyniques ? Ca restera toujours pour nous la guerre du développement avec l’homme, l’enfant donc, au cœur de toutes les politiques. Pour balayer devant ma porte, je partage une anecdote me concernant. En 2001, je fus associé à une équipe britannique de télévision qui tournait un sujet sur le Mali à l’orée de sa CAN 2002. Dans le programme, une interview du président Alpha Oumar Konaré. Après l’enregistrement de l’interview, alors que le président prenait congé de nous, je courus après lui en l’interpellant. « M. le président, j’ai juste une préoccupation à partager avec vous ». Le président s’arrêta pour m’écouter et je m’empressai de lui confier ceci : « je suis étudiant malien au CESTI de Dakar (Ecole de journalisme de l’université Cheick Anta Diop). J’ai fait le concours national d’entrée en 1997 et je suis en terminale. Monsieur le président, nous étions deux à passer au compte du Mali. Depuis 1997 le Mali n’organise plus de concours et nous allons quitter cette école et rien n’est fait pour que d’autres maliens puissent avoir la chance de s’y former ». Le président, après m’avoir écouté, a juste redemandé la précision sur la dernière année d’organisation du concours et me promit de s’enquérir de la question auprès de ses conseillers. Ce que je retiens, c’est que le concours n’a repris qu’une décennie après au Mali et pendant ce temps la chance que j’ai eue n’a pas été donnée à d’autres de mes compatriotes. Le dépérissement de créneaux viables de formation est aussi une explication des difficultés que notre presse traverse. Et tout cela concourt à freiner le développement global et harmonieux de nos pays. Nous n’avons pas les bons taux, ni les bons chiffres qui puissent nous rendre fiers de l’évolution de nos pays. Entre mauvaise gouvernance et calamités naturelles, nous n’avons jamais su, en Afrique, où mettre le pied pour avoir la tête haute. Je ferai un clin d’œil à la récente formation du gouvernement au Mali. Je mettrai de coté les implications politiques au regard des différences politiques des acteurs choisis ; cela pour que ‘’la politique politicienne’’ soit aussi mise de coté afin de faire face aux défis qui se posent à notre pays. Des défis comme nous n’avons jamais connus depuis 1960. L’intégrité de notre pays est menacée avec face à nous des intérêts aussi hétéroclites que puissants entretenus par des lobbies de toutes sortes. L’unité des Maliens est la première des forces que le pays doit compter. Et cette unité ne peut se forger sans un certain délaissement des « égos individuels, politiques et sociaux ». Si dans cinq ans, nous parvenons à doubler le nombre de pédiatres (de 40 à 80)- je l’espère pour nos frères centrafricains aussi- cela voudrait dire qu’on aura réussi à mettre en place des politiques viables développements et qu’au même moment nous avons enregistré un nombre élevés de techniciens, d’ingénieurs, de médecins, de journalistes, d’enseignants…Ne me dites pas que c’est trop visé ! Pendant ce temps, il nous faudrait de bons maçons, menuisiers, carreleurs, tailleurs. Dans ces corps, allez savoir d’où nous viennent les meilleurs ! Les défis nous n’en manquons pas au Mali. Qu’on nous dise à haute et intelligible voix : maliens de tout le pays, bougez-vous ! Alassane SOULEYMANE JournalisteQuelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)