Convaincre la junte militaire à regagner sa caserne

Peut 9, 2012 - 04:28
Peut 9, 2012 - 04:32
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C’est la principale préoccupation. Mais aussi, celle des chefs d’Etat de la CEDEAO et de la communauté internationale. Surtout, après affrontements entre différents corps de l’armée et les arrestations. Depuis l’évènement du coup d’Etat du 22 mars dernier qui a fait chuter le régime du général Amadou Toumani Touré, le mercure ne cesse de grimper dans la classe politique malienne divisée en deux groupes. D’un côté, les pro-putschistes qui saluent, non seulement, le coup d’Etat mais aussi, estiment que les auteurs du Putsch doivent jouer un rôle fondamental dans la transition. De l’autre, les anti-putschistes qui réclament, le rétablissement de l’ «ordre ancien»… pardon de l’ordre constitutionnel. Selon ces derniers, si la junte a un rôle à jouer dans la transition, ça doit être la reconquête du territoire national dont les 2/3 se trouvent,  aux mains des bandits armés qui parlent même de la création d’un Etat indépendant : République de l’Azawad. Cette position est celle de la CEDEAO dont l’une des missions fondamentales est de faire face aux foyers de tension en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi cette organisation, sous-régionale exige le rétablissement de l’ordre constitutionnel ; mais également le retour de la junte dans leurs casernes. Aussi, elle est prête à appuyer l’armée malienne pour la reconquête des régions du nord-Mali. Si la CEDEAO a réussi à amorcer le processus de rétablissement de l’ordre constitutionnel par la signature d’un accord-cadre, l’investiture d’un président intérimaire, la nomination d’un premier ministre et la formation d’un gouvernement de transition, force est de constater que des inquiétudes demeurent quant à la gestion de la transition. Qui sera le président de la transition après la période intérimaire ? Le capitaine Sanogo veut-il diriger la transition ? Il s’agit, entre autres, de questions sans réponses. Du moins, pour l’instant. Le silence du chef de la junte militaire est diversement interprété par les Maliens comme un «refus indirect» de retourner dans la caserne. Sans préciser s’il prendra oui ou non les commandes du bateau Mali à l’issue de l’intérim des 40 jours, Amadou Haya Sanogo a indiqué  que le CNRDRE veillera au grin. Mais la junte militaire a besoin d’être  rassurée, avant de rentrer dans les casernes. Surtout quand on n’est pas sans savoir que le coup d’Etat, quelle que soit sa justification, est considérée par la constitution du 25 février 1992 comme un crime imprescriptible. Toute chose qui fait dire à nombre d’observateurs que la junte a peut-être la volonté de regagner sa caserne. Mais, elle a besoin de garanties.  Et l’aide dont elle a besoin n’est-elle pas le vote de la loi d’amnistie générale prévu dans l’accord-cadre en sa faveur ? Une certitude : Les membres du CNRDRE ne s’effaceront pas tant qu’ils ne se sentiront pas en sécurité. Abou Berthé   

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