Hier lundi 21 mai dernier au Centre International de Conférence de Bamako s’est déroulée une conférence du peuple. La salle du CICB a refusé du monde. Ce qui a fini par obliger les militants à s’éparpiller dans la ville pour exprimer leur colère. Le ras-le-bol était à son comble. La république a tremblé y compris les émissaires de la CEDEAO. Lire le reportage de Bréhima Traoré.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/05/koul_societe.jpg)
Cette conférence qui est programmée pour deux jours, a vu les attentes des organisateurs comblée car, ce sont des milliers de maliens qui ont convergé au CICB prêts à montrer à l’opinion internationale ce que pense le peuple malien des gesticulations et autres humiliations de la CEDEAO et de ses mentors. Mais, ce qui devait être une rencontre d’échanges s’est transformé en une mise en garde sévère contre la CEDEAO et Dioncounda Traoré qui finira par être molesté puis blessé.
Partout où le cortège a passé, on ne voyait que des slogans hostiles à Dioncounda Traoré et ses proches parmi tout comme la CEDEAO et même le Capitaine Amadou Haya Sanogo. On pouvait donc lire : « « Djoncounda Dégage ! Abas la CEDEAO ! Pas une minute de plus, ni un jour de plus après les quarante jours ! ».
En découdre avec le locataire de Koulouba
Dans cette marche qui n’était autre qu’un cri de colère des maliens qui étaient partis du CICB pour se retrouver à la Primature, ensuite ils ont mis le cap sur Koulouba pour en découdre avec le nouveau locataire. La population malienne venu de tout bort et de toutes les localités de Kayes jusqu’à Kidal avec la présence remarquée des chasseurs, et des maliens de l’extérieur, a exprimé hier lundi, date historique pour la transition, son ras-le-bol face à un diktat de la CEDEAO. En effet, les jeunes et même les vieux et les vieilles se sont donnés rendez-vous à ce jour historique pour barrer la route au diktat imposer par la CEDEAO. Les maliens de l’extérieur venus de la France, d’Allemagne, du Sénégal, ont montré leur solidarité par leur présence. Pour ce militant interrogé, il dira que : « Nous allons continuer jusqu’à Mardi 00 H. Oui à la souveraineté du Mali sans la CEDEAO ; le Mali au Malien, vive la convention nationale ! vive le Mali ! Un Peuple un But une Foi et vive la révolution !
Le secrétaire général de la Police salut…
Devant cette manifestation, le secrétaire général d’un corps habillé a salué le patriotisme de tout un chacun des maliens et dira que : «
la police est derrière son peuple et le soutient dans tous ces actes. Pour lui, le peuple est fiers de son armée qui a dégagé ATT et ses complices ». Les manifestants déclarent qu’ils sont d’accords pour la médiation mais pas pour l’ingérence par ce qu’ils pensent que la CEDEAO veut imposer Diocounda au plein ou gré des maliens, une décision qu’ils n’accepteront jamais de leurs vivants. En clair, la solution doit être celle du peuple et celui des voleurs qui ont dépouillé la nation. Très virulents, les manifestants dénoncent « la bande à Dioncounda qui est la même race que celle d’ATT qui ont pillés, volés, cette république », entend-t-on dire. Mieux pour les marcheurs : « La société malienne a pris conscience du danger que représente l’ancien président de l’Assemblée Nationale qui ne fait plus l’unanimité au sein de la population malienne qui ne croit plus à sa crédibilité ». Cet acte de citoyenneté pour défendre le Mali a vu un hommage particulier rendu à l’armée nationale. Raison pour laquelle, des banderoles faisaient état de cela. On pouvait lire entre autres : « Non aux soldats destructeurs de la CEDEAO ! Oui aux soldats Unificateurs du Mali ! et soutient indéfini au CNDRE ».
Montrer un Mali uni et non un Mali de voleurs
A travers cette mobilisation, les organisateurs voulaient montrer au monde entier qu’ils sont pour un Mali unis et non un Mali où les voleurs continuent à exhiber leur butin. Pour les marcheurs : « maintenir Dioncounda, c’est comme si ATT était au pouvoir par ce que ce sont eux qui ont aidé celui-ci à piller, voler et à même vendre le Mali ». Aussi pas de chèque en blanc pour la CEDEAO qu’ils accusent «
d’imposer Dioncounda Traoré, c’est comme si elle tue les maliens à petit feu. Les maliens n’avaient pas besoin de cela de la part de ces politiciens qui ont été auparavant l’espoir de ce peuple, mais aujourd’hui ont trahi l’idée, la volonté et la quiétude de cette vaillante population pour des intérêts personnels et non l’intérêt général ». La crédibilité des politiciens maliens est en jeu et tout acte qu’ils poseront, sera jugé par l’histoire, avertit-on. « Chacun d’entre nous est interpellé à jouer pleinement son rôle dans ce moment difficile de la nation. Seuls ceux qui sont pour le Mali sortiront grandis dans cette affaire ! », Prédit-on.
Rester dans la rue jusqu’aujourd’hui à minuit
Les manifestants qui sont décidés à rester dans les rues jusqu’à demain minuit n’entendent pas baisser les bras tant que Dioncounda n’a pas rendu le tablier, c’est à dire quitter le pouvoir. Ils veulent montrer au monde entier que Dioncounda n’est pas une solution pour le Mali car il fait partir de ceux qui ont détruit ce pays. Donc l’idéale c’est la solution du peuple et non l’intérêt des persona non grata qui sont aux yeux de tout le monde des voleurs de la république et ceux qui ont trahi le peuple avec ATT par la complicité de ce dernier. La population n’entend pas rester là par ce que pour elle : « la CEDEAO veut faire un autre coup d’Etat contre le Mali, une chose que la population malienne n’accepterait jamais. Donc Big Togo, Bassolé doivent s’en aller et laisser place aux maliens !
Les manifestants avaient rencontré Dioncounda
Arrivée à Koulouba, les manifestants ont pu être accueilli par Dioncounda Traoré où celui était d’accord de quitter le pouvoir dès aujourd’hui. Mais une partie de la foule surexcitée et mecontente de rester en marge de la négociation de la CEDEAO, s’en sont pris au président Dioncounda Traoré où il sera molesté et blessé. Il sera acheminé vers l’hôpital «
Gabriel Touré ».
Cette colère des maliens montre la gravité de la situation et dire qu’on n’avait pas besoin de cela pour notre pays. Les manifestants se demandent que si la CEDEAO avait écouté tout le monde, tout ceci ne serait pas produit. Tout le monde est conscient que les maliens doivent se réunir et se ressaisir pour vivre dans la paix et dans la quiétude et que seule la volonté du peuple doit être prise en compte.
Bréhima Traoré