Transparency International, l’organisation non gouvernementale, engagée dans la lutte contre la corruption à travers le monde, a publié le 28 janvier son rapport sur l’Indice de perception de la corruption en 2020. Sur 54 pays africains, le Mali est classé 26e le plus corrompu.
Transparency International, l’organisation non gouvernementale, dresse un tableau sombre de l’état de la corruption dans le monde. Selon l’organisation non gouvernementale, alors que la plupart des pays n’ont guère progressé dans la lutte contre la corruption en près de dix ans, plus des deux tiers des pays ont un score inférieur à 50.
Dans son rapport sur l’indice de perception de la corruption (IPC), publié le 28 janvier, Transparency International montre que la corruption non seulement fragilise la réponse sanitaire mondiale à la COVID-19, mais elle contribue également à approfondir la crise démocratique en cours.
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La COVID-19 n’est pas seulement une crise sur le plan sanitaire et économique. C’est également une crise sur le plan de la corruption. Et pour l’instant, nous n’arrivons pas à l’endiguer», a écrit Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International sur le site de l’organisation.
Le Mali dans la zone rouge
L’Indice de perception de la corruption est mesuré sur une échelle de 0 à 100. Quand le score d’un pays est proche de 100 points, le pays est considéré comme moins corrompu et le pays qui se rapproche de 0 est plus corrompu. Avec 30 points (le même nombre que le Malawi et le Gabon), le Mali est le 26e pays le plus corrompu du continent africain. Il gagne tout de même une place. Dans l’espace Cédéao, le Mali se classe 5e pays le plus corrompu. Sur le plan mondial, le Mali est classé 129 pays le moins corrompu sur 180.
Le Mali reste malgré tout dans la zone rouge. Selon le président de l’association malienne contre la corruption et l’enrichissement, Moussa Ousmane Touré, le pays doit fournir de nombreux efforts et cela à tous les niveaux (police, justice, administration). Il demande pour cela la relecture des textes comme celui de l’Office central de lutte contre l'enrichissement illicite (OCLEI) dont l’Union nationale des travailleurs (UNTM) réclame la relecture.
- Touré demande avec insistance l’audit de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM), la Loi de programmation relative à la sécurité intérieure, de l'Assemblée nationale, la présidence de la République etc. Moussa Ousmane Touré souhaite aussi le renforcement des capacités financières et humaines des structures de contrôle de l’Etat.
L’Afrique subsaharienne est la région la moins performante sur l’IPC, avec un score moyen de 32. Elle affiche selon Transparency International peu d’amélioration par rapport aux années précédentes.
Avec un score de 66, les Seychelles obtiennent systématiquement les meilleures notes de la région, suivies du Botswana (60) et du Cap Vert (58). Au bas de l'indice se trouvent le Soudan (16), la Somalie (12) et le Soudan du Sud (12).
L’organisation se veut toutefois optimiste. Selon elle, les données montrent qu’en dépit de certains progrès, la plupart des pays ne parviennent toujours pas à lutter efficacement contre la corruption.
Abdrahamane SISSOKO