Cote d’Ivoire : Conflit entre Pêcheurs Bozos et Agni à Ayamé : La hache de guerre enterrée
Dans la ligne droite du Gouvernement Ivoirien, le Consul Général du Mali, Monsieur Mamy Coulibaly, à son tour, a effectué une mission de sensibilisation au sein de
Aux Chefs traditionnels et aux jeunes pêcheurs Agni, présents en grand nombre, le Ministre Adjoumani, a dit, lors de son intervention, que le lac ne doit pas être un facteur de division entre jeunes pêcheurs Agni et leurs frères Bozos venus du Mali, mais au contraire, un trait d’union, comme il en a toujours été par le passé.Tout en évoquant la grande inquiétude du Gouvernement de voir la situation se dégrader à Ayamé, il annonça l’entrée en vigueur de nouvelles mesures prises par son Département pour règlementer la pêche dans le lac Bia. « Tous les pêcheurs, aussi bien autochtones qu’allogènes doivent se conformer à cette nouvelle règlementation. Il n’est pas question de chasser qui que ce soit du lac… », Avait-il martelé. Parmi ces mesures citées par le Ministre, figurent en bonne place, l’identification de chaque pêcheur en activité sur le lac, l’immatriculation des embarcations, l’instauration du permis de pêche pour tout le monde, la mise en place d’un service de surveillance du lac à qui, chaque pêcheur doit déclarer ses prises et faire contrôler ses engins de pêche, etc..
Dans la droite ligne de la politique d’apaisement prônée par le Gouvernement ivoirien, le Consul Général du Mali à Abidjan, Monsieur Mamy Coulibaly a lui aussi effectué le déplacement d’Ayamé le Mardi 17 Janvier 2012, pour se rendre compte de la situation auprès des autorités administratives, Chefs traditionnels et rencontrer ses compatriotes pêcheurs. Au cours de cette visite, il a prodigué beaucoup de conseils aux Maliens en leur demandant une bonne cohabitation avec leurs frères Agni. Tout en remerciant les autorités administratives et coutumières qui se sont impliquées dans le règlement pacifique de ce conflit, qu’il a d’ailleurs mis sur le coup des incompréhensions entre des frères qui ont toujours su cohabiter en bonne intelligence depuis des décennies. Cependant, le diplomate s’est montré ferme à l’égard des nôtres qui ont une obligation de se soumettre aux lois et règlements en vigueur dans le pays accueil,
Je demande aux Chefs traditionnels d’accepter les excuses et le pardon de nos compatriotes pour les fautes commises. Le gouvernement malien, à travers ma personne demande pardon à la population d’Ayamé », a dit Monsieur le Consul Général à l’endroit des autorités administratives et coutumières d’Ayamé présents dans la salle. Le Consul Général leur a, par ailleurs, confié nos compatriotes maliens, tout en demandant de les accepter, surtout de le tenir au courant de tous les agissements de ses ressortissants qui vont à l’encontre des règles établies. Il a beaucoup insisté auprès de nos compatriotes sur le strict respect des mesures arrêtées par le gouvernement ivoirien pour règlementer la pêche. « Si vous respectez ces mesures, vous allez nous faciliter à tous la tâche, dans le cas contraire, vous les compliquerez et ce sera une situation fâcheuse pour tout le monde », a-t-il conclu.
Une visite chez le Chef traditionnel d’Ayamé a constitué le clou du déplacement du Diplomate Malien. Au domicile de l’autorité coutumière, le chef Gnou Behira, le Consul Général mettra l’accent sur la légendaire hospitalité ivoirienne pour qualifier l’accueil dont il a été l’objet lors de cette visite dans le Royaume du Sanwi, depuis Aboisso jusqu’Ayamé. Lors de cette rencontre, le Chef des Agni d’Ayamé a situé l’arrivée des premiers Bozos dans la cité, vers la fin des années 1950. Cette visite très appréciée par le premier responsable traditionnel de la ville, a une fois de plus donné l’occasion au Consul Général de demander pardon au nom de ses compatriotes, à la population d’Ayamé pour les fautes commises par les pêcheurs Bozos dans l’exercice de leur métier sur le lac. Satisfait de toute cette marque d’attention à son égard, le Chef des Agni affirma publiquement devant l’auditoire de mettre tout en œuvre pour que les frères Bozos et Agni recommencent à vivre en frère comme le souhaitent les autorités des deux pays. Il a indiqué par la suite qu’après une telle rencontre, le Consul Général pouvait considérer comme oublié tout ce qui s’est passé à Ayamé.
Cette mission du Consul Général du Mali à Abidjan faisait suite à une première sortie effectuée dans les localités de Tiassalé et de Divo, dans la région du Sud Bandama, où il a véhiculé les mêmes messages à ses compatriotes dont le bien être reste se principale préoccupation. Dans les deux cités, la visite du Diplomate a été beaucoup appréciée aussi bien par nos compatriotes que par l’Administration et la chefferie traditionnelle. Deux mois seulement après sa prise de fonction, les différentes sorties du Consul Général vers ses compatriotes à l’intérieur du Pays, contribueront à n’en point douter, à la consolidation des liens fraternels séculaires entre les Maliens et leurs hôtes.
De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan
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