Côte d'Ivoire: violences, peur et fossé grandissant entre communautés à Toumodi
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"Dégoût et désolation"
A quelques encablures de chez M. Yahot se trouve la maison calcinée également de Félix Kouadio, professeur de lycée. Sac en bandoulière, M. Kouadio se promène sur les débris noircis par le feu, pour tenter de sauver ce qu'il peut. "J'ai retrouvé seulement les cahiers de mes enfants. Tous mes livres depuis le lycée jusqu'à l'université et mes diplômes ont disparu dans les flammes", raconte-il, le coeur brisé. "Compte-tenu de la tension ambiante, j'avais évacué toute la famille. Dimanche on m'appelle pour m'annoncer que ma maison est en train de brûler. C'est triste", poursuit l'enseignant, y voyant un coup porté à la cohésion sociale dans cette ville paisible où vivaient en harmonie toutes les communautés. "J'éprouve un sentiment de dégoût et de désolation. Ceux qui on fait ça n'ont pas de coeur, car les habitants d'ici n'ont rien à faire avec la politique" ajoute-t-il. Samedi, répondant à l'appel de "désobéissance civile" de l'opposition, les jeunes Baoulés avaient dressé des barricades pour empêcher la tenue du scrutin présidentiel. Des heurts ont alors eu lieu avec les Dioulas. Dimanche, les affrontements entre les deux communautés ont repris et des Dioulas ont fait une descente sur Toumodikro."Finis à la machette"
"Le marché central a été incendié par les Baoulés en représailles des actes commis par les Dioulas à Toumodikro", explique sous anonymat une source sécuritaire. Lundi, des inconnus ont tué deux jeunes de l'entourage du ministre de l'Equipement Amedé Koffi Kouakou, qui tentaient d'aider le frère du ministre pris dans une échauffourée. "Ils ont été tués avec du calibre 12 et ils ont été finis à la machette", a souligné une source proche de la famille. Le fossé se creuse entre les deux communautés et la police a été déployée entre les deux zones pour éviter de nouveaux affrontements. Une dizaine de jeunes volontaires ont sillonné mercredi la ville pour faire passer des "messages de paix et de retour au calme" en dessinant des graffitis sur les murs avec comme slogan: "Je suis Toumodi, non à la violence !". "Jeune de Toumodi, tu brûles boutiques, maquis, marchés, demain on fait comment ?" pouvait-on lire sur un mur calciné. 05/11/2020 12:04:02 - Toumodi (Côte d'Ivoire) (AFP) - © 2020 AFPQuelle est votre réaction ?
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