Coup d'Etat au Mali: la situation toujours confuse, la junte de plus en plus isolée
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Deux priorités pour nous : le rétablissement de la paix dans le Nord et l'organisation d'élections libres, transparentes et democratiques.Tiébilé Dramé, président du Parena, le Parti pour la renaissance nationale, condamne fermement ce putsch. Il demande le retour au pouvoir du président Amadou Toumani Touré pour gérer la crise actuelle, puis sa démission pour mettre en place un gouvernement de transition.
Dans un contexte démocratique comme celui du Mali, un coup d'Etat n'est pas justifiable. Il porte les germes de la partition du pays et de la guerre civile.Le Forum des organisations de la société civile affirme quant à lui, via la voix de son président Adama Diakité, qu'il prendra toute sa part à un gouvernement de transition que mettrait en place la junte.
Le Forum des organisations de la société civile prendra toute sa part à un gouvernement de transition que mettrait en place la junte.Pour sa part, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly qui vit au Mali depuis près de 9 ans, n'est pas resté indifférent. Dans son dernier album, l'artiste engagé incite à la transition démocratique en Afrique. Dans une de ses chansons, il rend notamment hommage au président Amadou Toumani Touré qui avait annoncé son intention de quitter le pouvoir le 8 juin prochain.
C'est une surprise totale pour moi. Je croyais que la démocratie était ancrée dans le comportement des Maliens. Le Mali mérite de retrouver l'élan démocratique qu'il avait.Inquiet, Tiken Jah Fakoly lance aussi « un coup de gueule » sur la situation alimentaire au Sahel. Pour lui, (qui s'est notamment rendu dans l'est du Burkina Faso) les derniers développements au Mali vont aggraver une situation déjà très précaire dans la région.
Les derniers développements au Mali vont aggraver une situation déjà très précaire dans la région.Sur le terrain Une certaine accalmie règne dans la capitale mais aussi dans le reste du pays, ce qui n'empêche pas beaucoup d'afficher une certaine inquiétude pour l'avenir du Mali. A Tombouctou, les gens vaquent de nouveau à leurs occupations, les boutiques sont ouvertes mais pas toutes, nous ont dit des habitants. Les administrations sont fermées, elles ouvriront leurs portes mardi. C'est tout du moins la consigne émise par les responsables de la junte. L'aéroport, comme tous ceux du pays, est fermé. Le MNLA, le Mouvement national de libération de l'Azawad, tient une grande partie du nord du Mali et les gens redoutent que les rebelles ne profitent de la confusion et d'un relâchement au niveau de la protection de la ville, pour entreprendre une offensive sur Tombouctou. Certains ont même cru que les tirs d'hier, tirs de joie ou affrontement, on ne sait pas, signifiaient le début d'un assaut rebelle. A Gao, la situation est calme. Les mutins ont procédé mercredi à des arrestations de responsables civils et militaires, même scénario qu'à Tombouctou Niorro et Kayes dans le sud-ouest hier. La plupart ont passé plusieurs heures en détention avant d'être relâchés. Les avis sont partagés sur le coup d'Etat. De nombreux habitants, joints par RFI, redoutent que le Mali ne prenne du retard, d'autres sont incrédules devant un coup mené par une junte qu'ils ne connaissent pas. L'épineux dossier du Nord Parmi les nombreux dossiers à gérer pour la junte à Bamako, la guerre au nord du Mali est sans doute le plus difficile. Déjà complexe avant le coup d'Etat, cette crise prend un nouveau tournant. L'argument principal des mutins pour renverser le président Amadou Toumani Touré : le manque de moyens, de munitions dans l'armée pour combattre le MNLA pouvait laisser croire que les putschistes allaient repartir se battre. Sans annoncer de calendrier, ni d'objectifs, le capitaine Sanogo, se dit désormais prêt à négocier avec la rébellion : « Je ne suis pas là juste pour équiper l’armée malienne et aller tuer tout sur le passage. Je ne suis pas un homme de ce genre, si la négociation s’engage demain matin. C’est cela que je souhaite parce que je veux un Mali uni pour le bien-être de tous ». En position de force dans certaines zones du Nord, notamment la ville de Tessalit, le MNLA est également prêt à négocier mais s'inquiète de la faiblesse politique des mutins et demande des préalables avant toutes discussions. Hama Ag Mahmoud, responsable des affaires judiciaires au sein du bureau politique du MNLA, préside la cellule du mouvement actuellement installée à Nouakchott déclare : « Nous sommes toujours prêts à négocier. Il faut que le pouvoir actuel soit bien installé, qu’il ait la classe politique derrière lui et que nous ayons derrière lui la garantie des grandes puissances telles, l’Union européenne, les Etats-Unis , la France, etc…Notre inquiétude, c’est que le régime actuel n’a pas encore suffisamment de légitimité pour se prononcer sur un problème aussi important ». En ce qui concerne l'action militaire, le MNLA rappelle que l'objectif reste l'occupation de la totalité du territoire de l'Azawad, berceau de cette rébellion. En attendant , les rebelles auraient progressé en direction du Sud en s'emparant de positions abandonnées par les forces gouvernementales depuis le putsch. « La situation est très difficile à Kidal », selon le président du conseil régional de la ville. «La rébellion encercle la ville mais nous avons des hommes qui sont très déterminés à résiste », a-t-il ajouté, en présentant comme un repli tactique l'abandon de la ville d'Anefis, à une centaine de kilomètres en direction du sud-ouest. Les conséquences économiques Le coup d'Etat et la fermeture des frontières commencent à engendrer certaines difficultés : les convois de marchandises sont bloqués aux postes de douanes avec les frontières ivoiriennes, sénégalaises ou guinéennes. Cela engendre un double problème pour les exportations de mangues ou de coton maliens, mais également pour l'importation de produits alimentaires dont le Mali a fortement besoin. Les problèmes de circulation de marchandises se posent aussi à l'intérieur du pays. Les régions de production céréalières n'alimentent plus les grandes centres urbains. Cette raréfaction des céréales s'accompagne d'une hausse vertigineuse du prix de l'essence. L'un des responsables de la Compagnie malienne des chargeurs à Bamako, qui préfère garder l'anonymat, affirme que « les camions sont bloqués, les cargaisons de farine,de riz etc..., sont bloquées à ce jour ».
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