Pour Fatou Bensouda, il existe un « risque concret » que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne prennent la fuite avant une éventuelle poursuite de leur procès. La procureure estime également que les juges de la chambre de 1ère instance ont commis des « erreurs » de droit. Elle est persuadée que son appel sur le fond sera suivi et engendrera la poursuite du procès.
Autre argument : la Côte d'Ivoire, pays signataire du
Statut de Rome, n'a pas donné de signes convainquant d'une franche collaboration avec la CPI ces derniers mois. Une allusion aux déclarations d'Alassane Ouattara, le 4 février 2016, qui affirme qu'il n'enverra plus d'Ivoiriens devant la CPI.
C'est lors d'une visite à Paris que le président ivoirien avait fait cette déclaration.
En témoigne « l'échec » selon la procureure de la Côte d'Ivoire à livrer l'ex-Première Dame,
Simone Gbagbo, amnistiée le 6 août 2018, mais sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI.
En cas de remise en liberté, Fatou Bensouda recommande de placer les deux personnes acquittées dans un pays qui coopère avec la Cour. Si aucun pays n'est volontaire pour les accueillir, la procureure demande leur maintien en détention.
Enfin, les avocats de la défense et la représentante légale des victimes ont jusqu'au 29 janvier pour soumettre leur réponse à ce mémoire. Et le greffe devra fournir à la même date une note sur les «observations» émises par les probables pays d'acceuil contactés.