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![Groupe G5](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/02/g5dusahel.jpg)
Le groupe du G5 (photo AFP)[/caption]
Même si c’est à titre posthume, l’appel pour la conjugaison des efforts dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée dans le Sahel maintes fois lancé par Amadou Toumani Touré, semble avoir été entendu par les présidents des Etats qui partagent le vaste étendu de cette région. Cela s’est matérialisé par la création d’un « G5 du sahel » pour la sécurité et le développement.
Pendant qu’il était aux affaires, Amadou Toumani Touré à maintes fois alerté ses pairs dont les Etats partagent le vaste étendu du Sahara sur la nécessité de conjuguer les efforts pour pouvoir faire face à la menace terroriste dans le Sahel.
Mais cet appel maintes fois lancés à ses pairs est tombé sur l’oreille de sourd.
En effet, la menace terroriste sur le sahel ne date pas d’aujourd’hui même si les pays de la région ont toujours émis une certaine réticence à communier leurs efforts dans la lutte contre ce phénomène.
Pourtant Amadou Toumani Touré, ex-président du Mali a toujours tiré la sonnette d’alarme. En vain.
Un appel qu’il va réitérer après l’assassinat crapuleux du Lieutenant-colonel Lamana Ould Bou à Tombouctou par des éléments se réclamant d’AQMI.
En effet, cet officier de l’armée malienne, membre de la securité d’Etat a été froidement exécuté à son domicile le 10 juin 2009. Son péché serait qu’ il est à l’origine de plusieurs arrestations d’islamistes et a contribué à la libération d’otages européens.
Cet officier qui avait rejoint très jeune la légion islamique libyenne et ayant combattu au Liban, a, à son retour au Mali, adhéré au Front Islamique Arabe de l’Azawad (FIAA). Avant d’intégrer l’armée malienne après la signature des accords de Tamanrasset. Et de devenir vite un officier de la Sécurité d’Etat.
Très connu dans la région de Tombouctou et maitrisant cette zone comme les traces de la paume de sa main, il va lutter efficacement contre le terrorisme islamiste. Ce qui va conduire à l’arrestation de plusieurs terroristes liés à la nébuleuse AQMI.
Par la suite, il luttera aussi contre la rébellion dirigée par Ibrahim Ag Bahanga.
Cependant, l’arrestation d’un terroriste mauritanien dans la mosquée de Tombouctou va faire de lui la cible d’AQMI.
Ce qui va conduire à son assassinat le 10 juin 2009 par Aqmi après celui de l’otage britannique Edwin Dyer, exécuté quelques jours plutôt.
Après cet acte barbare, Amadou Toumani Touré met en branle l’armée malienne et les services de renseignement. Cela va conduire à l’arrestation des présumés auteurs de cet acte ignoble.
Et face à la menace qui ne cesse de croitre, il fait savoir à ses paires du sahel que la menace est réelle et que la conjugaison des efforts dans la lutte contre ce fléau est urgente. Mais rien n’y fit. Une fois de plus, cet appel ne sera pas entendu.
Pendant ce temps, les terroristes se préparaient à envahir la région en commençant par le nord du Mali.
Ces appels plusieurs fois lancés par ATT n’ont pas été écoutés. Mais, l’éclatement de la crise du nord du Mali à travers l’alliance entre les rebelles touaregs et les terroristes a mis les chefs d’Etat de la région et le monde entier devant les faits accomplis : Le sahel n’était plus menacé par le terrorisme, il faisait plutôt l’objet d’une sanctuarisation de la part des organisations terroristes.
L’histoire donne raison à ATT !
Conscients de la menace sur le Sahel et de la nécessité de conjuguer les efforts dans la lutte contre l’insécurité, à l’initiative du président Mauritanien, les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Niger se sont retrouvés à Nouakchott. Objectif : l’harmonisation de leur position pour faire face aux défis communs.
Présents à ce mini-sommet, qui est une première du genre, les présidents Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Idriss Déby Itno du Tchad, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, on décidé de créer cette organisation dénommée « G5 » dont l’objectif est de renforcer la coopération sur le développement et la sécurité dans la région du sahel.
Selon le communiqué final, le groupe des cinq du sahel a estimé qu’ «
il n’ya pas de développement durable sans sécurité pas plus qu’il n’ya de sécurité sans développement réel ».
Selon le président Mauritanien, «
nous sommes convenus d’unir nos efforts pour nous attaquer à ce double défi : la sécurité et le développement du sahel ».
A travers la création de cette organisation, l’histoire a donné raison à ATT qui avait toujours clamé sur tous les toits, la nécessité de conjuguer les efforts dans le sahel en matière de sécurité puisque, selon lui, un seul pays est incapable de juguler cette menace. Et l’occupation des trois régions du nord du Mali a été le fait qui a les chefs d’Etats de la région devant les faits accomplis.
Georges Diarra