Crise au Mali : le médiateur Blaise Compaoré va tenter d'aboutir à une solution négociée

Déc 4, 2012 - 03:29
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[caption id="attachment_108555" align="alignleft" width="315"] Blaise Compaoré, le 29 juin 2012, à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire
© AFP[/caption] Les acteurs de la crise malienne se trouvent à Ouagadougou, au Burkina Faso, depuis le décembre. Le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, doit recevoir ce mardi 4 décembre pour la première fois ensemble des émissaires du pouvoir malien et des groupes armés Ansar Dine et MNLA.
Le président burkinabé, Blaise Compaoré, a reçu lundi à 16 heures (TU) à la présidence une délégation du gouvernement malien constituée de quatre personnes, dont le ministre des Affaires étrangères Tieman Coulibaly. La rencontre n’a duré qu’une vingtaine de minutes. « Il s’agit de contacts préliminaires. On est en phase pré-exploratoire », a indiqué à RFI un membre de la délégation. La position du gouvernement de Bamako pour ces discussions est claire en tout cas. « Nous voulons la restauration de la souveraineté du Mali sur chaque centimètre carré du territoire, la restauration de l’ordre républicain et laïque sur l’ensemble du territoire », indique cette même source. Dès la fin de la rencontre à la présidence, le centre de gravité des discussions s’est déplacé vers un grand hôtel de Ouagadougou, où se trouvent les différentes délégations. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, est arrivé, les représentants de groupes armés du nord se sont dirigés vers une salle de réunion. Mais quels groupes ont eu des contacts avec la médiation et qu’est-il sorti de ces discussions ? On l’ignore pour l’instant. La première rencontre avec toutes les parties Le président Compaoré, médiateur dans la crise malienne, recevra ce mardi après-midi pour la première fois ensemble des émissaires du pouvoir malien et des groupes armés Ansar Dine et MNLA, Mouvement nationale de libération de l'Azawad. Quel est l'état d'esprit de ces deux groupes à la veille de cette rencontre? Au MNLA, on joue la carte de l’ouverture communautaire : c'est un Songhaï, le vice- président du mouvement, Mahamadou Djiré Maïga qui conduira la délégation chargée de rencontrer les représentants maliens. Selon un membre du MNLA, cette première prise de contact est un signal favorable donné par Bamako. En revanche, le MNLA se dit hostile à toute discussion en présence d'Ansar Dine. Pas question de parler avec des terroristes, disent-ils, les islamistes ont leurs revendications, « nous on a les nôtres » conclut ce membre du MNLA. Chez Ansar Dine, on refuse de commenter cette polémique. Mais on reste ferme sur les revendications : l'application de la charia dans certaines zones du Nord. Les islamistes posent leurs conditions pour discuter avec Bamako : le Mali doit cesser ses hostilités contre les populations civiles du Nord, assure Alghabass ag Intalah selon lequel l'armée malienne s'est attaquée, ces derniers jours à des camps nomades dans la région de Nampala. Et si la rencontre de Ouagadougou échouait? Ansar Dine n'est pas inquiet. Au même moment, ont lieu d'autres discussions avec un autre interlocuteur : l'Algérie qui rêve de reprendre son rôle favori de médiateur des crises maliennes. Moktar Belmoktar claque la porte ll y a quelques semaines, il était entré en disgrâce et destitué de la katiba, unité combattante qu'il dirigeait. Dans un communiqué diffusé auprès de sites islamistes, Moktar Belmoktar, une grande figure algérienne d'al-Qaïda au Maghreb Islamique a annoncé qu'il quittait les rangs de l'organisation terroriste, qui occupe le nord du Mali où se trouvent également le MNLA et Ansar Dine. Il a très peu apprécié la décision de sa hiérarchie. Il s'est même senti, selon des sources sécuritaires, «humilié ». Surtout qu'entre temps, pour remplacer un chef d'Aqmi dans le nord du Mali tué lors d'un accident de la circulation, c'est un ennemi de Belmoktar qui a été choisi. Depuis lors, avec son fils prénommé Oussama (comme Ben Laden), il vit dans la région de Gao, pour se rapprocher, semble t-il, du Mujao, Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. Aujourd'hui, en annonçant la rupture définitive avec Aqmi, il devient pour le moment un électron libre. Surnommé dans les années 1980, Mister Malboro, pour avoir un moment trempé dans un trafic de cigarettes dans le Sahara, Moktar Belmoktar est avant tout un jihadiste. Il a combattu en Afghanistan contre les troupes soviétiques. De retour dans son pays, l'Algérie, on le retrouve au début des années 1990, au sein du GIA, Groupe s islamique armée. Très rapidement, il se dirige vers le sud de l'Algérie, membre actif, du GSPC, Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui deviendra Aqmi, Belmoktar a aidé les jihadistes à s'installer dans le nord du Mali. Une de ses épouses est originaire de la région de Tombouctou. RFI / 04/12/ 2012

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