Crise au Mali : Les réserves de Bamako et du MNLA face à Ançardine

Nov 12, 2012 - 08:25
Nov 12, 2012 - 05:59
 0  6
En prenant acte des déclarations d’Ançardine, le mardi dernier à Ouagadougou, Bamako et le MNLA restent sceptiques sur les bonnes intentions d’Iyad Ag Ghaly. Le porte-parole d’Ançardine, qui laisse planer le doute, s’explique sur la stratégie de son mouvement. Le mardi dernier à Ouagadougou, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly, résume la méfiance de Bamako après les déclarations d’Ançardine : «Personne n’a vraiment envie de négocier. Aujourd’hui, hélas, c’est une nécessité. Si les limites que nous avons fixées sont respectées, alors il sera possible de discuter avec un certain nombre d’acteurs quand ils auront décidé de cesser leurs exactions. Mais il est hors de question que les négociations portent sur l’intégrité du territoire malien ou le caractère laïc et républicain de l’Etat malien». Selon Bineta Diakité, membre de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), « les membres d’Ançardine sont nos frères. S’ils veulent discuter, pourquoi ne pas les écouter ? Mais on ne va pas discuter cette fois pour que la rébellion reprenne dans un mois ou même dans deux ans dans le nord du Mali ». Selon un autre haut responsable malien, la déclaration d’Ançardine était «prévisible» : «D’ici l’année prochaine, nous seront fixés sur le sort de chacun. Les Américains ont pressé Alger d’agir rapidement et efficacement, Barack Obama ne veut pas traîner avec ce dossier car il a la Syrie sur les bras et c’est une priorité. Pour les Américains, le conflit dans le Nord du Mali est une extraction chirurgicale qui ne nécessite pas un tel chaos». Le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher, se montre aussi très prudent : «L’ambiguïté et le rapprochement qu’entretenait Ançardine avec les terroristes nous a empêchés d’avancer depuis le mois de mai. Nous souhaitons que ces déclarations ne soient pas uniquement des déclarations d’intention et qu’elles se concrétisent sur le terrain». Si le MNLA n’exclut pas de négocier aux côtés d’Ançardine, «un mouvement de l’Azawad qui a dévié des attentes de la population», il exige qu’au préalable le groupe armé «se démarque davantage des terroristes et renonce à l’application de la charia par la force». Et d’ajouter : «Le fait qu’Ançardine se positionne comme une force politique n’est pas négligeable. Dans tous les pays du monde, les organisations islamistes existent. On n’est pas contre cela. On peut défendre les idéaux de l’Islam, mais de manière démocratique». Serge Lath  

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow