[caption id="attachment_57447" align="alignleft" width="344" caption="Des manifestants favorables aux putschistes ont défilé jeudi 28 mars à Bamako REUTERS/David Lewis"]
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C’est ce jeudi 29 mars 2012 qu'est attendue à Bamako une délégation des chefs d’Etat de la Cédéao, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, avec à sa tête Alassane Ouattara, son président en exercice. Leur objectif : faire plier la junte qui a renversé la semaine dernière le président Amadou Toumani Touré et obtenir un rétablissement de l’ordre constitutionnel. Amadou Toumani Touré est l'invité de RFI-Afrique ce jeudi 29 mars.
Première inconnue de ce jeudi décisif pour l’avenir du Mali : comment les putschistes réagiront-ils sous la pression des présidents ouest-africains ? Rien n’a filtré du huis clos qu’ils ont eu hier avec les chefs d’état-major de la sous-région.
Mais ces deux derniers jours, entre l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale et l’organisation d’une manifestation de soutien à leur cause dans les rues de la capitale, les tombeurs d’ATT ont d’avantage affiché leur volonté de conserver un temps le pouvoir que de rentrer dans leurs casernes sans broncher.
Deuxième inconnue de cette journée : la tension va-t-elle remonter à Bamako ? La coalition de partis qui dénonce le coup d’Etat a appelé ses militants à se réunir ce jeudi matin à la Bourse du travail pour soutenir l’action de la Cédéao alors que les plus fervents partisans de la junte, eux, pourraient se mobiliser pour protester contre cette intervention régionale. Dans ce contexte, des incidents sont toujours à craindre.
Enfin troisième inconnue : si les putschistes acceptent une solution négociée et que le président de l’Assemblée nationale est désigné pour conduire les destinées du pays avant les prochaines élections, comment la classe politique malienne réagira-t-elle ? Si les principaux partis ont publiquement condamné le coup d’Etat, tous les leaders ne partagent pas le même agenda et selon plusieurs sources certains candidats déclarés à la présidence ont déjà noué des contacts avec le capitaine Sanogo en vue de former un gouvernement de transition.
Amadou Toumani Touré et la Cédéao sur l'antenne de RFI
Le contexte lui est plutôt favorable mais c'est un président Amadou Toumani Touré peu combatif qui s'est exprimé sur nos antennes. Les dirigeants de la Cédéao ont pourtant décidé de l'envoi d'une délégation afin de le réinstaller dans son fauteuil, si tel est son désir. Mais à la perche tendue par les dirigeants de la région, le président malien affirme que «
le plus important aujourd'hui pour lui, ce n'est pas sa personne mais plutôt son pays le Mali». Une façon polie de refuser l'offre de la Cédéao qui consiste à ce qu'il soit réinstallé dans ses fonctions de président de la République mais qu'il démissionne aussitôt.
Amadou Toumani Touré préfère donc que la Cédéao tende plutôt la perche à ses compatriotes qu'il appelle d'ailleurs à soutenir ce plan de sortie de crise.
Quant aux putschistes qui sont dos au mur, Amadou Toumani Touré préfère sans doute ne pas avoir à gérer leur sort. Leur marge de manoeuvre étant réduite, ils négocieront de solides garanties avant un retour serein dans leurs casernes.
RFI