Crise au Nord-Mali : À quoi joue la France ?

Fév 9, 2012 - 08:00
Fév 9, 2012 - 08:01
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La question mérite d'être posée au regard du comportement déjà suspect des médias français les plus prisés au Mali et qui vient d'être corroboré par les déclarations incendiaires à friser la démesure, de la part d'un chef de diplomatie.

 

En abordant la question du septentrion malien sur RFI, avant-hier, Alain Juppé, sans la moindre retenue due à sa tunique  diplomatique, n'a trouvé mieux que de blesser les Maliens dans leur orgueil par des propos qui frôlent la jubilation. ''La rébellion a engrangé des succès'', a-t-il laissé entendre, allusion faite visiblement aux assauts sporadiques d'éléments armés sur certaines contrées du Nord-Mali. Ménaka, Tessalit, Aguelhoc, Anderamboukane, etc, ont été soit définitivement soit temporairement abandonnés aux positions rebelles parfois par mesure stratégique.

Quoi qu'il en soit, le succès auquel le Ministre français des Affaires Étrangers fait allusion est entaché d'exactions graves et même passibles de comparutions  devantla Cour PénaleInternationale. Il s'agit des abus commis sur les soldats maliens après qu'ils se soient rendus, abus dont les images ont fini de faire le tour du monde et d'horrifier les internautes de la planète entière. Au lieu d'attirer les attentions sur ces horreurs dignes de la barbarie d'un autre âge, Alain Juppé semble visiblement mettre les intérêts dela Francesur celle de l'humanité. En effet, une telle perception de l'évolution de la situation dans le Nord-Mali, pour peu qu'on est attentif, ne peut s'expliquer que par la détention d'une poignée de citoyens Français par l'AQMI dans la zone. Il se trouve, selon des sources dignes de foi, que la collusion d'intérêts entrela Franceet la rébellion est de plus en plus manifeste. Leur collaboration, de même source, a même atteint une certaine proportion depuis que l'AQMI, principal ennemi de Paris, a essuyé une lourde perte à la suite d'un récent accrochage avec les positions rebelles du Mali. Se servir des rebelles maliens pour combattre les islamistes et autres preneurs d'otages. Telle est, en définitive, la logique qui vaut au Mali l'indifférence de l'ancienne métropole face aux horreurs que subissent ses vaillants combattants sur le front septentrional. Il ne lui a donc pas suffi que son ancienne colonie ait fait violence sur elle en compromettant ses rapports de bon voisinage avec des pays limitrophes (Algérie et Mauritanie) par la libération de leurs terroristes contre celle du Français Pierre Camate.

A.Keïta

 

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