Du moins c’est ce que l’on peut dire par rapport à la crise du Nord du Mali qui se corse. Lentement mais sûrement. Les actes posés, ces derniers mois, par les protagonistes en est illustration brillante.
Après la signature de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale les 15 mai et les 20 juin derniers par les différentes parties en conflit, rien n’était encore sûr au Mali, en témoigne les violents combats qui ont suivi cette signature. Mais depuis quelques semaines, la situation évolue positivement.
Une délégation d’experts de l’administration malienne vient de sillonner la région de Kidal pour évaluer les besoins urgents dans les domaines de la santé, l’administration et de l’école. C’est la première fois qu’une délégation malienne se rend à Kidal après l’aggravation de la situation suite à la visite Moussa Mara dans la région.
A l’issue de leur mission, la délégation a fait savoir que tout manque ou presque en termes d’infrastructures administratives et scolaires dans la région de Kidal. La réaction des autorités, face à cette situation ne s’est pas faite attendre. Celles-ci ont assuré que des dispositions immédiates seront prises pour le retour de l’administration et la réouverture des écoles dans la région de Kidal.
Plusieurs sources annonçaient la réouverture officielle des classes à Kidal pour le 19 octobre dernier. En tout cas, il semble qu’il n’y a plus d’obstacles à la réouverture des classes à Kidal qui n’avait plus vu ses enfants sur la route de l’école depuis quatre ans. La réouverture prochaine des classes à Kidal «la rebelle» est considérée comme un signe d’espoir dans la gestion de la crise qui a longtemps affecté le Mali.
Autre signe d’espoir, la rencontre, la semaine dernière, entre les responsables de la Plateforme et de la CMA. Rencontre à l’issue de laquelle, les deux parties ont signé un communiqué conjoint consacrant, entre elles, la fin des hostilités. Du moins théoriquement. Ledit communiqué conjoint a été signé le 16 octobre dernier, par Alghaba Ag Intallah de la CMA et
Abidine Ould Mohamed de la Plateforme.
Ce communiqué conjoint, ont indiqué ses signataires, marque un tournant décisif dans la crise malienne en ce sens qu’il confirme la volonté «des ennemis d’hier» de mettre fin à la violence qui se poursuivait dans plusieurs localités des régions du Nord après la signature de l’Accord. Cette décision d’enterrer la hache de guerre a été prise par la CMA et la Plateforme sans le gouvernement, ni la Minusma, lesquels se réjouissent de ce bond en avant dans la résolution de la crise qui n’a que trop duré.
En dépit de la signature de cet « Accord pour la paix »…. pardon communiqué de paix entre CMA et Plateforme, de nombreux Maliens sont toujours sceptiques. Pour ceux-ci,
beaucoup de choses opposent encore les deux parties dans la pratique et sur le terrain, parce que les branches militaires et politiques n’ont pas non seulement la même vision, mais elles n’ont ni les mêmes objectifs.
Maintenant, c’est à la CMA et la Plateforme de prouver le contraire à ceux qui doutent de leur bonne foi d’avoir signé la paix.
M’Pè Berthé
Source : Delta-News