Crise du nord du Mali : Quand la France met le feu et joue au sapeur pompier
La crise du Nord Mali tel qu’elle se présente aujourd'hui révèle un échec du plan France-MNLA. Le Mali a pu gérer ses affaires en début de Transition, pendant trois à quatre mois, sans aucun partenaire technique et financier. Les visées de la France par rapport au pétrole malien ont échouées Si le Mali prend l'habitude d'exploiter ses ressources minières en se passant la France, les relations France- Mali n'auront plus le même sens. Cela explique-t-il les raisons de la déclaration sur RFI de François HOLLANDE en faveur du Mali?
La France, mécontente d'une part du régime laxisme d'ATT face aux enlèvements de ses ressortissants par l'Aqmi, et d'autre part voyant l'intention du gouvernement du Mali d’écarter les sociétés françaises dans l'attribution du marché d'exploitation de son futur pétrole au nord, a cherché à faire un deal avec la rébellion touareg. Cet idéal avait pour but de déstabiliser le régime d'ATT et d'inciter les rebelles à réclamer l'Indépendance sinon l'autonomie de leur zone (Azawad). En effet, la France s'était engagée à soutenir financièrement, diplomatiquement et stratégiquement le Mouvement National de Libération d'AZAWAD, MNLA, dans l'atteinte de l'indépendance de la république d'AZAWAD. On a l'habitude de dire que la France n'a pas d'ami, mais des intérêts. La nouvelle république d'AZAWAD s’était s'engagée à éradiquer AQMI du nord du Mali et aussi à confier aux sociétés françaises l'exploitation du pétrole du Nord.
A cause de l’échec de ce plan machiavélique élaboré entre les rebelles du MNLA et Sarkosy, François HOLLANDE, le nouveau président français, a fait une déclaration sur Radio France Internationale, le mardi dernier, pour jouer le rôle du sapeur pompier. Selon ses propos, le Mali a été victime du régime laxiste de Amadou Toumani TOURE favorisant la rentré facile et l'installation d'AQMI ainsi que celle d’armes sophistiquées. Selon lui, des religieux extrémistes sont installés au Nord du Mali et constituent un danger pour toute l'Afrique de l'Ouest. Monsieur HOLLANDE a ajouté que la lutte contre ces islamistes n'est pas une affaire du Mali seul ni de l'Afrique, mais du monde entier. Pour dédouaner la France, il a laissé entendre que le Mali est un pays ami à la France et que la France ne doit pas rester indifférente quand le Mali est atteint. Aussi a-t-il promis d'aider notre pays avec les logistiques de guerre lorsque le Mali décidera de faire la guerre contre les intégristes.
Cette déclaration hypocrite de la France signifie l'échec total de la stratégie France- MNLA. Car qui connaît les réalités de notre problème dira que la France est le siège du MNLA. Par ailleurs, la CEDEAO étant la main gauche de la France en Afrique, elle ne peut que poser des actes à la faveur de la France. C'est pourquoi depuis les événements du 22 mars jusqu'à ce jour, le Mali est victime des sanctions et embargos de cette organisation.
Cette déclaration de François HOLLANDE doit être considérée comme une tentative de la France de retomber sur ses pieds au Mali et de jouir des mêmes prérogatives qu’avant.
Oumar Korkosse
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