Depuis le début de la crise, les soldats en situation de détresse appellent leurs parents ou leurs proches dans la ville de Bamako pour chercher des bénédictions et donner leur état d’esprit sur le terrain. C’est dans ce cadre qu’un soldat blessé dans l’attaque d’Haguel’Hok qui a requit l’anonymat nous a parlé de la réalité du terrain et d’autres soldats des autres coins militaires se sont manifestés.
Pour ce soldat blessé au front : «
C’était comme un film de guerre, mais c’était la réalité et personne n’a pu comprendre ce qui s’est passé. Ils sont venus en pik up pour ordre de tuer toutes les personnes. Une chose qu’ils ont réussie à faire par ce que moi et quelques uns seulement ont pu se sauver grâce à Dieu et à la bénédiction de nos parents et de tout un pays. Dans ces endroits les renforts tardent à venir et dès fois ça ne vient même pas et que dire de la nourriture qui nous manque sur le terrain, ce qui amène les frères d’armes militaires à mourir de faim. Pour nous tous, l’honneur est de défendre notre pays mais aujourd’hui on ne sait plus quoi faire par ce qu’on est abandonné à nous et nos sors sont entre les mains de dieu».
Pour d’autres toujours au front que nous avons pu joindre par téléphone :
« On nous a envoyé dans le bourbier et dans la boucherie pour nous tuer. On ne nous donne même pas de moyens pour se défendre et les renforts sont toujours stagnés à Gao. N’en parlons pas des hélicoptères sont cloués au sol et nous, nous sommes comme « Rambo » dans la jungle mais la seule différence est que nous, nous sommes dans le désert. Malgré cette situation difficile et désespérante, nous allons continuer à nous battre pour notre pays jusqu’à la mort. Mais l’Etat doit comprendre que ces gens là ne sont pas venus pour faire des otages, ni pour chercher des rançons. Ils sont venus uniquement pour tuer. Maintenant, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités par ce que beaucoup de nos frères d’armes ont déjà péri dans cette guerre et d’autres s’en suivront si l’Etat ne change pas sa stratégie».
Au-delà de ces massacres de nos militaires que dire de l’attaque de l’IFM de Tessalit, des civils sans défense qui se forment pour servir notre pays dans les années à venir, ont vu leur cité attaqué par ces gens sans crédibilité et ni de loyauté. Une attaque qui a vu mourir des personnes sans armes, ni de défense. Toutes les conventions du monde entier condamnent la mort des innocents dans une guerre mais malheureusement il n’y a pas de loi, ni de largesse chez ses bandits sans crépuscules. Que dire encore de la déclaration du Président de la République ? En réalité, cette déclaration sur la chaîne nationale coïncide également avec la manifestation des femmes militaires de Kati vers Koulouba pour exhorter les autorités à prendre des décisions claires et nettes : donner les moyens nécessaires à leurs époux, enfants ou proches (armements) ou les faire rapatriés à la maison. L’appel du fameux Capitaine sur une des radios privées de la place qui accable le sommet de l’Etat et les tueries des étudiants et des élèves qui se sont passées jeudi dernier. Certains de nos compatriotes pensent que le pouvoir actuel a atteint ses limites et doit laisser l’Armée agir pour rendre justice au malien qui ont perdu des frères dans ce combat. Ainsi les dirigeants de notre pays sont face à l’histoire et chacun d’entre eux a rendez-vous avec l’histoire, ce qui doit les précipiter à prendre des décisions le plus vite que possible, car ce sont les maliens qui souffrent et qui continuent de souffrir. Et pour cela, nous demandons qu’il n’y ait plus de réintégrations, ni de négociations, rien que la solution militaire