Crise grecque : Quel enseignement pour le Mali ?

Juillet 24, 2015 - 18:05
Juillet 24, 2015 - 14:35
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[caption id="attachment_1046982" align="aligncenter" width="644"]REFEREBDUM GRECE REFEREBDUM GRECE[/caption] Cette conférence a été l'occasion pour les organisateurs de partager avec la presse leur analyse sur la situation de la Grèce et les enseignements que le Mali peut en tirer. La conférence était animée par Broulaye Bagayoko qui avait à ses côtés le directeur du CAD-Mali, Issaka Kamissoko, ainsi que la secrétaire générale, Mme Assa Bâ Diallo. La Grèce vit une crise sans précédent due à son endettement excessif. En vue de mettre fin à cette situation et permettre à ce pays de rembourser ses créanciers, l'Union européenne, le FMI et la BCE ont imposé à la Grèce une série de mesures. Dans sa présentation liminaire, Broulaye Bagayoko a affirmé que ces mesures ne sont que des programmes d'ajustement structurels imposé aux Etats Africains dont le Mali depuis des années. A l'en croire, ces politiques se caractérisent par des baisses de salaire, le gel de recrutement dans la fonction publique, les privatisations, de faibles dépenses sociales dans le secteur de la santé et de l'éducation. Ces mesures, poursuit-il, imposées au début des années 1980 ont des conséquences pour les populations concernées avec la chute de la qualité des services publics et la disparition de toutes les entreprises étatiques. En ce qui concerne la dette grecque, le conférencier a déclaré qu'elle est odieuse et illégitime dans la mesure où la plupart des dettes contractées ont servi à aider les banques privées qui étaient en difficulté. S'agissant de notre pays, le conférencier a dit que l'encours de la dette au 30 juin 2014 était de plus de 1.813 milliard F CFA et le service de la dette était à la même période à près de 150 milliards F CFA. Pour Broulaye Bagayoko, d'autres mesures différentes de celles des politiques d'ajustement structurel ont été imposées à notre pays. Il a cité le fonds des pays pauvres très endettés (PPTE), les initiatives d'allègement de la dette multilatérale (IADM) et, récemment, la lettre d'intention signée entre le Mali et le FMI. " L'objectif de toutes ces mesures est d'assurer le remboursement de la dette prioritaire par rapport aux besoins sociaux comme la santé, l'éducation, l'emploi, l'alimentation et la sécurité sociale " insiste-t-il. Concernant la lettre d'intention que le Mali a signée avec le FMI le 2 décembre 2013 dans le cadre de la mobilisation  des fonds de Bruxelles pour la reconstruction du Mali, le conférencier de soutenir que les Maliens vivent déjà cette politique d'austérité annoncée dans cette lettre. Il s'agit de l'augmentation des tarifs d'électricité et de gaz et la non accumulation de la dette.        Pour sortir de ce cycle infernal, le conférencier a demandé la suspension du service de la dette ainsi que le gel des intérêts et l'implication des citoyens dans le processus d'endettement. Pour y arriver, Issa Kamissoko et Assa Bâ Diallo ont préconisé la mobilisation de la société civile et des médias pour informer les citoyens sur les conséquences des services de la dette. Tous ont exprimé leur soutien au peuple grec et exhorté les sociétés civiles africaines à la mobilisation. Pour eux, le processus d'endettement n'est autre que ce qui a été décrié par Thomas Sankara, ancien président du Burkina. Celui-ci disait : " la dette est une reconquête savamment organisée pour que chacun de nous devienne esclave financier. Si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourrons pas, soyons en sûrs. Par contre, si nous payons ; c'est nous qui allons mourir et soyons en, également, sûrs. Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n'avons pas de quoi payer, parce que nous ne sommes pas responsables de la dette… "                                                                                    Moussa SIDIBE

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