Crise institutionnelle et sécuritaire au Mali : Madani Tall propose son schéma de sortie de crise

Avr 9, 2012 - 19:52
Avr 9, 2012 - 19:50
 0  9
Jeudi 05 avril, Madani Tall, président parti ADM (Avenir et développement du Mali) a animé une conférence de presse pour proposer son chéma de sortie de la crise institutionnelle et sécuritaire qui frappe notre pays. Adepte de la démocratie, Madani Tall « condamne fermement le putsch » du 22 mars. Selon lui, la crise est intervenue au moment où le Mali gagnait en termes de bonne gouvernance et de démocratie, où il était cité en exemple dans le monde entier. Aussi, le putsch est un coup contre la démocratie, la loi, le droit et la Constitution. Il faut donc un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Cela devrait être d’autant plus facile que les « mutins ont été entrainés malgré eux dans des événements qui les dépassent » Maintenant, ils doivent revenir à la raison et accepter la Constitution. Le premier pas de conciliation serait de remettre en liberté les dignitaires qui sont en « détention abusive et arbitraire ». Ensuite de remettre le pouvoir aux civils. « La vie des casernes est certes dure » mais les militaires doivent y retourner ou aller se battre au front contre les groupes rebelles qui menacent l’unité nationale, la cohésion sociale et l’intégrité territoriale de notre pays. Pour le conférencier, les mutins sont tentés de garder le pouvoir parce que non seulement cela les grise, mais des gens les poussent dans ce sens. Des commerçants qui leur donneraient de l’argent espérant des faveurs, les acteurs politiques qui s’agenouilleraient devant eux, les courtisans qui partiraient les voir nuitamment. Concernant Amadou Toumani Touré, tant que la Cour constitutionnelle n’aura pas constaté la vacance du pouvoir, il reste aux yeux de l’ADM le président de la République. Et la « loyauté (de Madani Tall) lui reste acquise jusqu’au 08 juin 2012. Toutefois, s’il ne veut plus revenir au pouvoir, la procédure prévue dans la Constitution doit être mise en marche. Qu’on permette donc à la Cour constitutionnelle de constater la vacance du pouvoir et ensuite de déclencher la période de transition. Cependant, constate M. Tall, la classe politique ne semble pas tomber d’accord sur cette option. C’est pourquoi il demande « aux gros calibres », Ibrahim Boubacar Kéita, Modibo Sidibé, Tiébilé Dramé, Soumaila Cissé, etc. d’arrêter les agitations et manœuvres dilatoires pour s’aligner derrière le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, intérimaire constitutionnel, « afin de jeter les bases d’une transition paisible » En effet, il s’agit de ne plus retomber dans les erreurs du passé. Selon le secrétaire général, Boubacar Makanguilé, qui a précédé Tall au micro, pendant 20 ans, la démocratie s’est bâtie sur l’alimentaire et les intérêts personnels. Ça ne pouvait pas marcher de même que le consensus a montré ses limites. Quelques heures après sa conférence de presse, l’histoire semble donner raison à Madani Tall dont le schéma de sortie de crise est la copie conforme de celui proposé et retenu par la Cedeao. C.T

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow