Nous ne comptons pas faire l’oiseau de mauvais augure. Cependant, le développement de la situation dans le nord du Mali ces derniers temps n’est pas de nature à nous rassurer quant à une issue pacifique de cette crise. En effet, si l’accord préliminaire de Ouaga nous avait fait voir une lueur d’espoir sur une résolution pacifique de cette crise qui persiste dans le nord de notre pays, cependant, force est de constater que cet espoir se dissipe peu à peu vu le rapport de force en présence.
Nul n’ignore qu’après la visite du Premier ministre Moussa Mara et la déroute de notre armée lors des affrontements qui sont suivi cette visite à Kidal le 17 mai, que les groupes armés, sous la houlette du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont renforcé leur position par l’occupation totale de toute la région de Kidal et au-delà.
Aujourd’hui, même si ces groupes armés ont été contraints d’aller à la table de négociations à Alger, comment les voir renoncer facilement à leur vœu si cher qui est la partition du pays. Surtout quand ils sont rassurés du soutien de la France et de certains pays frontaliers présents à cette négociation d’Alger ?
Le gouvernement malien, sous la pression interne, pourra-t-il se faire voiler la face pour se plier au diktat de la France et du MNLA ? Face à cette équation, il est certain que le troisième round des négociations débutées en Algérie ne sera pas chose aisée. A notre avis, même si la volonté est affichée de part et d’autre de trouver une issue heureuse qui ne portera pas atteinte à l’intégrité et à la laïcité de notre pays, nous ne devons pas perdre de vue que la délivrance viendra du ciel. Nous devons comprendre que si nous la liberté, elle a un prix. La liberté n’est jamais offerte, mais arrachée et cela au prix du sacrifice ultime.
Nous devons nous fier totalement à cette communauté internationale laxiste et à une France complice pour reconquérir notre paix et notre tranquillité légendaires. Nous nous sommes engagés en tant que Maliens, dans notre hymne national que si l’ennemi découvre son front au dedans ou au dehors, que débout sur les remparts, nous sommes résolus de mourir pour l’Afrique et le Mali.
Aujourd’hui, l’heure est venue de tenir cette promesse. Ce n’est pas par des marches ou en composant des chansons pour la paix ou en organisant des concerts, des jeux, des rencontres sportives ou nous ne savons quoi d’autres pour la paix qu’elle se présentera gentiment. Non, c’est pendant la guerre qu’on prépare la paix. Cela pour paraphraser le chanteur sénégalais, Ismaël Lô, ce que nous n’arrivons pas à gagner par les armes comment comptons- nous les garder par les larmes ?
Daouda DOUMBIA