Crises politique et institutionnelle : La tenue d’une conférence nationale s’impose
Face à une situation sécuritaire déjà accablante et terrible, l’heure ne saurait être aux querelles interne pour un drapeau d’ores et déjà ‘’déchiré’’.
Le sud, devenu le théâtre des affrontements sans cesse, est plongé dans une incertitude plus inquiétante que le problème du Nord. En tant qu’art du mensonge et de la manipulation ; la politique fait de plus en plus d’orphelins et de veuves suite a l’occupation des 2/3 du territoire national par des bandits armés et la prise en otage de Bamako par des manipulateurs de tout acabit. Considéré comme un exemple démocratique et de stabilité sociale aux yeux du monde dans un passé très récent, le Mali a carrément rompu avec ses principes fondamentaux depuis la démission flagrante de ses dirigeants et leur incapacité à faire face à ses problèmes. Cet état de fait n’a pas été sans conséquence pour le Mali. De la rupture au plus haut sommet de l’appareil étatique, suite au putsch militaire du 22 mars dernier, à la situation d’urgence humanitaire dans laquelle se trouvent les populations et déplacés du Nord… le pays continue ‘’sa descente aux enfers’’. Les politiques se livrent à des querelles d’intérêts. Le patriotisme, autrefois une fierté nationale, a perdu toute sa valeur. Les intérêts personnels priment sur ceux de la nation. Le gouvernement actuel, certes beaucoup handicapé sur le plan politique, a réussi des défis salutaires et dans des conditions très peu favorables. La situation actuelle est la conséquence logique de dix années d’échecs politiques et d’irresponsabilité sociétale. La paralysie des institutions de la république et l’émergence de nouveaux types de comportement, les uns aussi immoraux que les autres, ont contribué à la détérioration du climat social ainsi qu’à la déperdition de l’éthique à tous les niveaux de la société. Face à tous ces problèmes, une seule solution parait nécessaire : des assises nationales devant aboutir bien entendu à un double changement de mentalité et de comportement de tous les maliens face aux problèmes que nous connaissons. Le débat de cette conférence nationale a été ouvert depuis les premières heures du coup d’état mais peine malheureusement à s’imposer. Sans remettre en cause les initiatives multipliées de part et d’autre par les acteurs politiques actuels, une solution pérenne et la mieux partagée par toutes les forces vives de la nation passe nécessairement par cette tribune. Les maliens doivent se regarder en face, se dire la vérité, partis sur de nouvelles bases et conjuguer leurs efforts pour la libération du Nord et l’organisation d’élections libres et transparentes. Nous aurons beau tourné en ronds, nous finirons par comprendre la nécessité de cette conférence nationale. Quelque soit la pertinence des décisions qui seront prises dans les jours à venir, elles ne sont pas exempt de contestations si elles n’engagent la responsabilité de toutes les forces vives de la nation. Cet engagement passe par la tenue d’une convention nationale.
FOUSSENI KONE
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