Culture : le « to», un pan du patrimoine gastronomique malien menacé

Jan 28, 2021 - 03:15
Jan 28, 2021 - 08:27
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Culture : le « to», un pan du patrimoine gastronomique malien menacé
Alors que les notions de « diplomatie culinaire » et de « gastrodiplomatie » font leur petit bonhomme de chemin, le « to » un mets traditionnel au Mali est concurrencé, voire menacé par les plats modernes avec la complicité parfois des médias. Un homme qui lapide avec une chaussure, sa femme en train de préparer le « to ». « Si je ne tue pas le to, c’est toi que je vais tuer », s’emporte-t-il. Et de se justifier « Elle ne fait qu’augmenter ma pauvreté en me préparant toujours du to ». Cette comédie diffusée sur le social Tik tok a fait le tour des autres réseaux sociaux, le mois dernier, au Mali. En vérité, si la courte vidéo a été autant partagée c’est parce qu’elle porte sur un problème réel. En effet, le to, (nom bambara) est un mets commun en Afrique, particulièrement en Afrique de l’ouest. Son nom peut varier d’un pays à un autre. Il est à base de farines des céréales : mil, sorgho, maïs, riz, blé. Au Mali, le To est le repas de base dans plusieurs régions au sud du pays. Dans les zones rurales, le to, aliment de base, est consommé tous les jours à l’exception des jours de fête où le riz ou le finio est préparé à titre exceptionnel. Cette considération a donné au to, l’étiquette de « repas pour pauvre » (fantan doumini, en bambara). Un plat contre l’obésité En dépit de cette étiquette, le to est un mets à priser et même à exporter au-delà du Mali. Au Laboratoire de Technologie Alimentaire (IER/LTA) du Centre de Recherche Agronomique (CRA) de Sotuba, le chercheur DIARRA Mohamed a mené une étude sur le to. L’étude, qui devait déterminer la consistance du to par localité au Mali, a porté sur 60 échantillons de to de 100 g chacun. Les échantillons ont été prélevés deux fois, à 2 h et à 12 h après la préparation. Au cours de sa recherche, le nutritionniste a mis l’accent sur la valeur nutritive du to. « La consistance des aliments influe sur leur temps de transit à travers le tractus digestif », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Moins l’index glycémique d’un aliment est faible, moins le consommateur risque des maladies telles que l’obésité ». L’étude présentée à la Journée de la Renaissance Scientifique de l’Afrique en juin 2018 a conclu que « la consommation de to de consistance dure ou très dure pourrait réduire le risque de l’obésité ». Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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