Déboutée hier devant la Cour suprême à propos de la CENI L'opposition va-t-elle boycotter ou perturber le processus électoral ?

Octobre 11, 2011 - 18:30
Octobre 11, 2011 - 18:30
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Les partis politiques de l'opposition regroupés autour du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance (SADI) de l'honorable Dr Oumar Mariko ne cessent de menacer de perturber le processus électoral s'ils venaient à être exclus de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le verdict  d'hier de la section administrative de la Cour suprême les déboutant de leur requête de voir annuler le décret du ministre Kafougouna Koné  va-t-il les pousser à mettre à exécution ces menaces ? Oumar Mariko et ses amis vont-ils finir par boycotter le processus électoral dont le scrutin le plus attendu est la présidentielle d'avril 2012 à laquelle il est candidat ?

Les partis de l'opposition avaient organisé le samedi 8 octobre 2011 au Carrefour des jeunes de Bamako, un grand meeting de protestation contre ce qu'ils ne cessent d'appeler " la mise en place truquée de la CENI ". Avec la requête qu'ils ont introduite devant la section administrative de la Cour suprême le 26 septembre et le meeting de samedi, les partis de l'opposition ne cachent plus leurs intentions de battre le pavé. Modibo Sangaré de l'UNPR Faso Dambé ne disait-il pas déjà que les rues de Bamako sont maintenant suffisamment larges pour faire entendre raison au Gouvernement?

Il faut reconnaître toutefois  que l'opposition n'est pas représentée au sein de la CENI. Le ministre Kafougouna Koné, lui, persiste et signe qu'elle y occupe un siège à travers le parti PSD. Or, le PSD, qui aurait un moment appartenu à l'opposition, a fini par faire route ensemble avec une partie de la majorité regroupée au sein des Partis Unis pour la République (PUR).

Rappelons que dans le temps, les 10 postes de la classe politique étaient partagés 5 pour la majorité, 5 pour l'opposition) et la société civile  a aussi 5 au sein de la CENI. La loi électorale, la loi 06-044 du 4 septembre 2006, a parlé d'une «répartition équitable» de 10 sièges entre la majorité et l'opposition. L'ancien terme répartition égalitaire a été purement et simplement élagué du texte après sa relecture en 2006. Selon la majorité, l'équité ne veut pas dire l'octroi de 5 sièges à chacune d'elles. Raison pour laquelle, elle a exigé et obtenu 9 des dix sièges. Il y a eu des médiations parrainées par la société civile et qui auraient proposé une répartition 7 pour la majorité et 3 pour l'opposition. Mais ces propositions n'auraient pas été acceptées par la majorité.

Selon Dr Oumar Mariko, Secrétaire général du parti SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance, seul parti de l'opposition représenté à l'Assemblée Nationale), "le ministre de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, au lieu d'attendre la fin des négociations, a procédé à la mise en place de la CENI".

L'opposition entend " user de toutes les voies légales de recours, notamment les marches de protestation, sit-in, pour se faire entendre en vue de l'annulation de la décision du gouvernement relative à la CENI, qui a été mise en place le 7 septembre 2011".

Avec le rejet de leur recours par le juge hier, Oumar Mariko et ses amis vont-ils boycotter les prochaines élections ? Joint au téléphone hier soir, Sidi Ongoïba du parti SADI a déclaré que les partis de l'opposition vont se concerter rapidement avant d'adopter une démarche commune qui sera portée à l'attention de la presse. Attendons donc pour y voir clair.

                    Bruno D SEGBEDJI

 

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