Déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara
![Présentation de la DPG devant les députés](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/04/Moussa-Mara11.jpg)
V ECOLE Mesdames et Messieurs, honorables députés, S’il y a un constat partagé par tous les Maliens, dans un domaine clé de la vie de la nation, c’est bien l’éducation, qui va de mal en pis !!! La qualité des produits de notre système éducatif est insuffisante pour le pays et pour ses enfants. Nos diplômés sont à la peine à l’international mais aussi de plus en plus face à des diplômés de pays voisins sur notre marché. Si nous n’y prenons garde, avec la mondialisation et la libre circulation des compétences, notre marché de l’emploi verra disparaître les citoyens maliens. Il ne restera plus que l’administration et celle-ci ne peut absorber au mieux que 2% des demandeurs. D’où un chômage endémique et structurel, touchant notre jeunesse, la force vitale du pays, hypothéquant son avenir. Nous avons tous en mémoire l’attaque de Konna et son incidence sur le sort de la nation. EH bien ce sont, l’équivalent de plusieurs « attaques de Konna » qui ont lieu, chaque jour, en silence, dans ce secteur et qui constituent, de fait, de lourdes menaces sur la pérennité de notre économie, de notre société, de notre administration et donc de notre pays en tant que nation prospère. Sachons prendre à bras le corps le changement dans le secteur de l’éducation, courageusement, lucidement, dans la durée et ne dévions pas de nos objectifs ! Pour que sur une génération, on puisse voir le pays de nouveau porté par ses enfants issus d’un système éducatif performant. Nous nous engageons dans cette voie. Honorables parlementaires, Notre pays a organisé en 2008 le forum national sur l’éducation, avec la participation de tous les ordres d’enseignement et de tous les acteurs du secteur. Plusieurs centaines de recommandations ont été formulées au sortir de cet exercice. Certaines ont été mises en œuvre, d’autres non ou en partie. Récemment nous venons d’organiser les assises de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Nous n’inventerons pas la roue. Nous engagerons tous les moyens permettant l’application rigoureuse de l’ensemble des recommandations de ces rencontres. Nous communiquerons sur toutes les actions, présenterons toutes les difficultés pour que nos compatriotes soient suffisamment édifiés sur ce secteur dans le redressement duquel chacun doit accomplir sa part de sacrifice. Notre action dans ce secteur sera placée dans le cadre d’une vision globale ; voir l’école Malienne recouvrer le plus rapidement possible les deux vocations essentielles d’un bon système éducatif : construire un bon citoyen et lui procurer une formation qui puisse lui permettre d’avoir un emploi. Cette vision se décline en trois phases d’action : une phase d’urgence à mettre en œuvre sur une période de trois ans (« stabiliser le malade »), une phase intérimaire pour engager les réformes dans le cadre d’un programme décennal (« le redresser et le renforcer ») et une phase de moyen terme pour remettre le dispositif dans un cadre approprié, avec des fondamentaux solides pour le futur (« le transformer en athlète ! »). Mesdames et Messieurs, honorables députés, Nous allons nous efforcer d’obtenir des acteurs de l’enseignement la sérénité indispensable à la conduite des actions de redressement. Les parents d’élèves, les comités de gestion scolaire, les collectivités territoriales, les élèves et étudiants, les enseignants ainsi que leurs organisations syndicales, l’administration scolaire ; tous seront mis face à leur responsabilité de nous accompagner à remettre en état ce secteur. Nous respecterons tous les engagements soutenables (exemple du conseil des ministres de la semaine dernière avec l’octroi de primes et indemnités aux enseignants pour plus de 2 milliards de FCFA) et nous demanderons à tous les acteurs d’accepter de s’impliquer pour avoir un climat adéquat afin de conduire les reformes qui seront forcément douloureuses. Nous comptons sur l’accompagnement du parlement pour y arriver. La phase intérimaire dont j’ai parlé tantôt, qui a déjà commencé à être mis en place se traduira par de nombreuses actions dans chaque ordre d’enseignement. En ce qui concerne l’enseignement fondamental, nous développerons l’éducation préscolaire (construction et équipement de 448 salles d’activités dont 336 jardins d’enfants), nous améliorerons la qualité de l’enseignement à travers l’accroissement de la formation des maîtres mais aussi leur évaluation systématique, nous soutiendrons la performance des enseignants et la mise en place de charte de déontologie tout en soutenant leur meilleur accès aux services de base (logement, protection sociale…), nous allons améliorer les programmes et soutenir leur généralisation en insistant sur la systématisation de l’éducation civique et patriotique, nous lancerons un vaste plan de réhabilitation, reconstruction et d’équipements (construction et équipement de 20 blocs scientifiques, dotation de 105 centres d’animation pédagogique en kits de laboratoire, création chaque année de 1189 salles informatiques, dotation chaque année de 3 567 écoles fondamentales en kit de matériel d’expérimentation en mathématiques et en sciences et en malles scientifiques) pour inverser la tendance actuelle qui voit 20% de scientifiques pour 80% de littéraires dans nos ordres d’enseignement alors qu’il nous faut le contraire, c’est à dire 80% de scientifiques et 20% de littéraires car le développement et le progrès c’est d’abord les sciences et techniques !!!, nous allons soutenir massivement les cantines scolaires pour accroître la fréquentation là où cela est nécessaire notamment au nord du pays. Le domaine de l’alphabétisation fonctionnelle ne sera pas oublié, loin de là, nous mettrons en place un plan général d’alphabétisation en direction des ruraux prioritairement pour soutenir la politique agricole et de création de richesses. En ce qui concerne l’enseignement secondaire, nous poursuivrons le soutien aux sciences dans le cadre d’un programme national d’excellence, améliorerons la qualité de l’enseignement et l’accès à cet ordre pour limiter les déperditions avec la construction de 15 lycées publics, la réhabilitation de 100 classes, la construction et l’équipement de salles polyvalentes dans 78 lycées publics. Le Gouvernement accroitra de manière significative ses efforts vers l’enseignement technique avec comme objectif l’adaptation aux structures de l’économie : développement de 10 filières porteuses dans les domaines industriels et agro sylvo pastoraux intégrant les technologies d’information et de communication, la construction de 3 instituts de formation professionnelle à vocation agropastorale, de 2 à vocation industrielle, la construction ou l’équipement de lycées techniques, la réhabilitation du centre de formation professionnelle d’assistance à l’artisanat de Gao, sont entre autres des actions prévues dans ce segment d’initiatives. S’agissant de l’enseignement supérieur, le Gouvernement interviendra pour améliorer la gouvernance, la construction d’infrastructures (exemple du complexe de Kabala qui sera mis en activité dans les meilleurs délais), une meilleure orientation vers le secteur privé et le marché de l’emploi, instaurer la culture du résultat et de l’excellence, soutenir l’accès des étudiants aux nouvelles technologies à travers leur dotation progressive en ordinateurs individuels (objectif Un étudiant = 1 PC), recruter plus et de meilleurs enseignants dont les conditions seront progressivement améliorées conformément aux dialogues avec les syndicats, créer des pôles universitaires régionaux dont une université agronomique et accompagner ces actions par le recrutement et la formation d’agents spécialisés dans l’administration scolaire et universitaire avec une généralisation des technologies d’information et de communication qui limiteront les fraudes de toutes sortes et accéléront le rythme de l’administration avec des gains significatifs de temps et de ressources. L’amélioration de la qualité de la formation situera l’enseignement et ses outils de travail au cœur du système d’enseignement supérieur. Nous dynamiserons la recherche et valoriserons ses résultats en assurant une forte intégration entre les milieux universitaires et les structures de recherche scientifique. Monsieur le Président Honorables parlementaires, La phase intérimaire d’urgence sera l’occasion pour nous, outre l’application des recommandations du forum et la conduite de toutes les actions présentées ci-dessus, de faire des évaluations utiles pour mettre en place le véritable plan décennal de redressement de l’école Malienne. Il s’agira à ce niveau de revoir le PISE III en termes d’activités et de financements, évaluer le PRODEC, prendre en compte les conclusions des assises de l’enseignement supérieur d’il y a deux semaines, conduire de nombreuses études pour préciser les impacts de toutes les innovations à apporter au système. Nous travaillerons étroitement avec nos partenaires techniques et financiers du secteur, qu’il convient de remercier ici, pour établir une certaine prévisibilité du financement qu’ils peuvent apporter afin de pouvoir nous projeter sur une période de dix ans au moins sans risque d’avoir des surprises désagréables à moyen terme. Le plan décennal sera mis en œuvre dans le cadre de la vision tracée et intégrera quelques objectifs spécifiques majeurs : une éducation orientée sur les besoins du marché de l’emploi ; le renforcement de la qualité dans tous les ordres d’enseignement ; la priorité absolue accordée à la science, aux techniques et à la production dans le système éducatif ; la facilitation de l’accès équitable à l’éducation notamment pour les filles et la baisse des coûts pour les populations ; une meilleure intégration de la décentralisation dans le dispositif ; une meilleure intégration du privé (dont le confessionnel) pour un suivi efficace de ce secteur ; une plus grande participation des partenaires de l’école avec une responsabilisation accrue de chacun ; un encadrement plus cohérent du dispositif avec la systématisation de la culture de l’excellence, la mise en place d’une grande école supérieure de formation des élites dans le domaine de la production, une meilleure organisation de notre dispositif relatif aux boursiers de manière générale et aux boursiers d’excellence en particulier, le retour d’une discipline de fer à tous les niveaux d’enseignement, la restauration de l’autorité de l’enseignant et de l’administration scolaire à qui il sera demandé une exemplarité réaffirmée. Conduit sur une dizaine d’années, avec des cibles annuelles et des résultats à atteindre par chaque partenaire pour en faciliter l’évaluation. Les autorités communiqueront régulièrement sur l’exécution du programme et prendront à témoin la nation sur le redressement de son école pour que chaque segment de notre société soit associé à cette cause nationale. Monsieur le Président Honorables parlementaires, Le programme décennal devrait permettre de faire prendre à notre système éducatif un virage majeur vers la performance avec la dernière phase du redressement, vers l’exemplarité des acteurs et la résorption du chômage des jeunes si nous l’accompagnons tous et si chacun y accomplit son devoir. C’est à cet engagement solennel que je convie l’ensemble des Maliens à travers votre auguste assemblée. Donnons-nous la main pour sortir l’éducation et donc le pays du désespoir et de l’absence de perspectives ! Faisons en sorte que le programme décennal nous conduise à une phase de retour à la normale, de consolidation de tous les acquis, qui verra progressivement nos jeunes entrer dans la vie active, partout sur l’ensemble du territoire, avec des chances de pouvoir exercer une responsabilité, de produire des richesses pour la collectivité, de recevoir des revenus leur permettant de se prendre en charge et de prendre en charge leurs parents. Brisons définitivement le cercle vicieux de la défaite, de la destruction, du repli sur soi, celui où c’est la pension du Papa au lieu du salaire du fiston qui fait vivre la famille ! Ces réformes courageuses nous permettront d’y arriver si chacun s’y engage. L’Etat ne ménagera aucun effort pour y parvenir, nous nous engageons à maintenir l’effort public déployé pour le secteur et qui se traduit par l’affectation d’environ 40% des ressources publiques à l’éducation. VI EMERGENCE ECONOMIQUE Monsieur le Président, Honorables parlementaires, Rien de ce que je viens de proposer, aussi bien dans le domaine du renforcement de nos institutions que de la réconciliation nationale en passant par la sécurité ou l’école, n’est envisageable si nous ne sommes pas économiquement solides. Si nous créons suffisamment de richesses à l’échelle du pays, l’Etat se donnera les moyens pour mener à bien ses initiatives. En revanche si nous continuons à occuper les dernières places des nations pauvres, nous n’aurons pas les marges de manœuvre adéquates pour définir ce qui est bon pour nous, conduire en autonomie les actions du changement et aboutir à des résultats probants. Nous devons nous organiser pour améliorer les performances de l’économie de notre pays. Nous allons relever ce défi. Honorables membres de l’assemblée nationale L’économie Malienne a enregistré une croissance réelle moyenne de 4,4% de 2000 à 2011, tirée principalement par le secteur primaire et, dans une moindre mesure, par le secteur tertiaire. Ce taux est inférieur à ceux des pays d’Afrique subsaharienne, de manière générale et surtout reste en deçà des 7% requis pour réduire la pauvreté qui demeure à un niveau élevé (42,7% en 2012). L’économie est peu diversifiée et les contraintes à son expansion sont nombreuses, notamment : l’insuffisance de main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructures de base constituent un véritable goulot d’étranglement au développement économique, singulièrement dans le secteur de l’énergie et dans celui des routes, la faiblesse des ressources publiques pour les investissements et leur entretien (14,7% de taux de pression fiscale contre une norme UEMOA de 17%), un environnement des affaires peu favorable au développement du secteur privé, la sous exploitation du potentiel agricole, notamment en raison de l’insuffisance d’ouvrages de maitrise de l’eau et de la faible utilisation d’intrants agricoles, l’asphyxie du secteur industriel, et la contribution insuffisante du secteur tertiaire à l’essor économique du pays. Ces obstacles constituent autant de défis que nous avons l’ambition de convertir en opportunités à mettre en valeur au bénéfice de nos compatriotes. Mesdames et Messieurs honorables députés, Au sortir de deux années moroses (2012 et 2013) nous nous attendons à un taux de croissance économique de 6,5 % en 2014 que nous nous efforcerons de reproduire en 2015. Grâce à la mise en place des mesures de soutien qui seront développées ci-après, nous comptons porter le taux de croissance à deux chiffres d’ici 2018, le surcroit d’activité permettant de créer au moins 200 000 emplois. Ces mesures portent sur l’amélioration du cadre macro-économique (performances budgétaires et financières) et de l’environnement économique dans notre pays. Elles concernent le rattrapage de notre pays en matière d’infrastructures et d’énergie. Elles sont relatives à la mise en valeur significative de toutes les potentialités du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, foresterie). Elles traitent également des secteurs industriels et des services pouvant être des moteurs vigoureux de notre économie. Elles abordent enfin tous les autres facteurs de succès pour le développement socio- économique de notre pays et qu’il conviendrait de soutenir pour le bonheur des Maliens. Monsieur le Président Honorables parlementaires, En vue de maintenir la stabilité du cadre macro-économique, le Gouvernement a mis en place ou mettra en place, à brève échéance, des mesures parmi lesquelles, l’amélioration de la gestion de la trésorerie et la qualité de la dépense publique ; des réformes fiscales devant nous permettre d’accroitre notre taux de pression fiscale d’un demi-point chaque année pour atteindre 17% de notre richesse nationale en 2018, ce qui dégagera environ 200 milliards de FCFA de revenus supplémentaires; la consolidation de la politique d’endettement nous permettant d’obtenir des conditions concessionnelles de nos partenaires financiers; le recours à des financements innovants, le renforcement de la tenue de la comptabilité matière dans les administrations publiques et parapubliques pour plus de transparence et une utilisation optimale des biens publics; le renforcement des moyens humains et matériels des structures d’audits et de contrôle et la systématisation du contrôle interne dans les administrations pour une saine utilisation des ressources publiques. Nous poursuivrons les efforts engagés pour maintenir les reformes, dans le cadre du processus de Bruxelles en vue de la mobilisation effective et traçable de toutes les ressources promises en mai 2013. Nous poursuivrons tous les efforts engagés pour soutenir le programme que nous avons avec le FMI dans le cadre d’équilibres macro- économiques nécessaires à la bonne conduite de l’économie. Nous améliorerons, dans le cadre du programme d’action gouvernemental (PAG) et du cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012 – 2017, la mise en place d’un système performant de suivi-évaluation du portefeuille de projets et programmes de développement financés sur concours extérieurs pour les amener vers plus de cohérence et renforcer en même temps les capacités de notre administration en perspective de la systématisation de l’appui budgétaire direct des partenaires. Nous poursuivrons les efforts pour l’amélioration de la gestion des finances publiques, rationaliser les dépenses, l’exigence systématique de la transparence et la communication de toutes les informations aux citoyens pour limiter les opacités facteurs de corruption et de fraudes. A ce titre, nous allons engager des actions vigoureuses de communication autour de la dette intérieure et ensuite, diligenter son apurement pour donner aux opérateurs économiques nationaux des moyens supplémentaires de développement. Nous paierons en 2014, en fonction des disponibilités de trésorerie, une bonne partie des 66 milliards de FCFA prévus à être payés par nos services. Nous nous engageons dans la même veine à accélérer et à communiquer autour de toutes les procédures de paiement des administrations publiques et en particulier du trésor. L’opacité qui entoure ces procédures est, aujourd’hui, un véritable traquenard pour les opérateurs qui travaillent avec l’Etat et qui sont souvent obligés de payer pour se faire payer. Nous stopperons cela et assainirons le circuit de paiement de l’Etat de tous les intermédiaires véreux, spécialistes de la contrebande de factures, de la surfacturation de prestations et d’autres manœuvres ne profitant qu’à eux-mêmes et pénalisant fortement et l’Etat et les vrais opérateurs économiques. La chaine de dépense de l’Etat sera rapide inch’allah et on ne sera plus obligé de facturer plus pour se couvrir contre de longs délais de paiement. Nous reformerons notre fiscalité intérieure, et celle de porte pour améliorer les recettes, conformément aux règles régionales et internationales. La nouvelle carte de la surveillance douanière sera mise en place à travers l’opérationnalisation des structures récemment créées ainsi que l’ouverture prochaine des représentations des Douanes Maliennes aux ports de Tema, Conakry et Nouakchott. En collaboration avec les pays voisins, nous renforcerons les procédures douanières vers davantage de transparence et de traçabilité des biens, des ports jusqu’à leur lieu de mise à la consommation. La fiscalité intérieure sera plus simple, de nouveaux gisements fiscaux seront mis en valeur comme la taxation foncière qui a le double avantage de générer des ressources fiscales et de décourager la spéculation foncière. Monsieur le Président Mesdames et Messieurs les honorables députés, Le Gouvernement lèvera les contraintes fondamentales et mettra en place les conditions favorables au développement du secteur privé du Mali avec l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme d’urgence d’appui audit secteur. Toutes les réformes nécessaires convenues avec les acteurs du secteur privé seront mises en œuvre (réduction des coûts, soutien aux filières porteuses, investissements…). Nous poursuivrons le dialogue instauré avec eux pour qu’ils jouent le rôle de moteur de l’économie Malienne. Pour soutenir les activités de Commerce, il est envisagé, entre autres, le suivi de l’approvisionnement et de la distribution des produits de première nécessité ; le renforcement du contrôle de qualité et de sécurité des produits et services ; la poursuite de la mise en œuvre des Projets d’Appui aux Commerçants Détaillants phase III et de Cadre Intégré du Commerce. Nous comptons également élaborer et mettre en œuvre une stratégie nationale de promotion des exportations. Nous soutiendrons les plus entreprenants parmi nos opérateurs, ceux qui innovent, qui agissent dans les secteurs porteurs de l’économie et les mettent en valeur pour constituer de véritables champions capables de relever le défi de la concurrence internationale, s’installer dans d’autres pays et y porter le savoir- faire Malien. Il ne peut y avoir d’économie forte s’il n’y a pas de grandes entreprises fortes, à capitaux privés, de préférence nationale, gérés selon les standards internationaux et disposant de capacités techniques, financières, managériales et commerciales fortes. Nous nous attèlerons à cela et ferons en sorte que nos compatriotes, sur l’échiquier économique national et international, puissent admirer et être fiers des champions maliens, comme ils le sont des sportifs et des artistes. Mesdames et Messieurs honorables députés, La performance économique est également fonction du pilotage et celui-ci ne peut être efficace si nous ne disposons pas d’informations fiables sur les secteurs économiques. La croissance accélérée nécessite la construction d’une économie moderne s’appuyant sur les instruments de modélisation et de prospective basés sur des statistiques fiables et à jour. A cet effet, les efforts seront axés sur la finalisation du Schéma Directeur Statistique 2ème génération, la réorganisation et le renforcement des structures de planification et de gestion du développement, le renforcement du suivi-évaluation des politiques, programmes et projets, l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Aménagement du Territoire et des Stratégies Régionales en lien avec la politique des villes, la révision de la Politique Nationale de Population, la planification appropriée de notre endettement et de notre stratégie de gestion de la dette dans le temps. Nous devons pouvoir nous ouvrir aux nouvelles formes et alternatives de financement comme le marché financier, le partenariat public privé dans la réalisation des infrastructures tout en ayant une bonne capacité d’adéquation de la soutenabilité de la dette d’une part et de l’acquisition de capacité de financement d’autre part. Mon gouvernement, dans ce domaine comme ailleurs, sera soucieux de restaurer notre capacité à identifier nos priorités, définir nos moyens d’intervention et travailler avec nos partenaires pour aller dans le sens de nos intérêts. Il s’agit d’affirmer et d’agir en tant qu’Etat souverain soucieux de son honneur et de sa dignité et qui entend, aussi pauvre qu’il puisse être, conduire lui-même sa politique économique. Nous mettrons fin aux pratiques qui consistent à nous parler de nos problèmes, à nous montrer les solutions et à les mettre en œuvre à notre place. Le Mali s’endettera pour conduire ses politiques d’investissement. Mais on n’endettera plus le Mali !! Mesdames et Messieurs, Des efforts ont été engagés pour doter notre pays d’infrastructures socio-économiques de base adaptées lui permettant d’assurer son décollage économique. Ces efforts seront soutenus au cours de la période quinquennale 2013-2018 avec la mise en œuvre d’actions décisives et conséquentes. Ainsi, dans le domaine de l’Equipement et des Transports, mon Gouvernement achèvera ou engagera les travaux de construction de la route Goma-coura-Nampala-Léré-Niafunké-Goundam-Diré-Tombouctou, de l’Autoroute 2x2 voies Bamako-Ségou ; de la route du poisson ; de la route Gao – Bourem – Taoussa ; la route de l’Avenue de l’An 2000 à Ségou ; l’Aménagement en 2x2 voies de la section Ségou-San de la RN6 ; l’échangeur au carrefour de Markala ; la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire ; la section Tour d’Afrique-Yirimadio de la RN 6, la voie reliant le 3èmePont à la RN6 avec la construction d’un échangeur au carrefour de la RN 6, la route Gao –Bourem- Kidal- frontière algérienne. L’aménagement de plateformes logistiques et de ports secs sur chaque corridor régional accompagnera idéalement les infrastructures routières. En outre, nous poursuivrons la recherche de financement pour la réalisation de nombreux projets routiers à savoir Ansongo-Ménaka-Andéramboukane ; Kidal-Ménaka ; Tombouctou-Douentza ; Didiéni-Goumbou-Nara-Frontière Mauritanie ; l’Aménagement en 2x2 voies de la route Sikasso-Zégoua ; Bamako-Koulikoro avec le Pont de Kayo et ses voies d’accès, la construction et le bitumage Tien (rive droite du fleuve Niger)-Gouni-Zantiguila sur la RN6 ; la Voie de contournement de l’aéroport Ambodédjo de Mopti ; la Bretelle Katélé (RN7)-Kadiolo-Zégoua,l’aménagement de 10 km de voiries urbaines dans la localité de Kadiolo ; la construction et le bitumage du tronçon malien de la route régionale Kayes-Aourou-Frontière Mauritanie ; la Voie de ceinture Ouest de la ville de Koulikoro ; la construction et le bitumage de Bougouni-Manankoro-Frontière Côte d’Ivoire ; la reconstruction du Pont de Kouoro Barrage sur la RN11 (Sikasso-Koutiala) ; la construction et le bitumage de Somadougou-Wô, Macina-Diafarabé-Ténenkou, Sandaré-Nioro ; la réhabilitation de Koutiala-Koury-Frontière Burkina ; la construction en terre moderne de Tombouctou-Taoudénit ; la reconstruction du pont ferroviaire de Bagoungo. Il s’agira d’assurer le désenclavement intérieur de notre pays et de faire en sorte que chaque cercle de la République puisse être accessible par voie goudronnée. Parallèlement, le Gouvernement intensifiera la recherche des financements nécessaires à la poursuite des travaux de modernisation de l’Aéroport de Bamako-Sénou (engagement de 10 milliards de FCFA déjà obtenu de la BID); à la construction de l’aérogare de Mopti et des aéroports de Kidal et de Taoudénit ; à la démarcation de la frontière Mali-Sénégal et à l’entretien d’environ 6 000 km de pistes en zones CMDT et OHVN. Honorables Députés, En matière d’infrastructures de transport, le Gouvernement prévoit d’assurer l’entretien de 14 500 km de route par an ; de construire ou réhabiliter 1 400 km de route ; de redémarrer les travaux de voiries urbaines suspendus du fait de l’insécurité ; de construire des ponts sur le Bafing et le Baoulé à Bafoulabé ; d’assurer le développement des autres modes de transport à travers la réhabilitation de la voie ferrée Dakar-Bamako, de construire des quais dans les escales fluviales, d’acquérir deux bateaux à faibles tirants d’eau, d’améliorer les capacités des aérodromes du pays. La route joue pour un pays le même rôle crucial que les veines pour le corps humain. Elle permet la circulation des hommes et des biens, favorise le commerce, les rencontres sources de créativité et de richesse, intègre les populations, les brasser pour former peu à peu une nation. Faire des routes n’est pas un luxe mais une nécessité économique et sociale de premier ordre. Cela sera une de nos priorités. Honorables membres du parlement, S’agissant du Secteur de l’Energie, le Gouvernement mettra un accent particulier sur la résorption de nos déficits de production estimés à environ 111 MW en 2013. Pour ce faire il faut s’engager dans l’augmentation des capacités de production d’énergie électrique. A cet effet, au titre de l’année 2014, le Gouvernement dotera EDM-SA d’une subvention de 30 milliards de FCFA (bientôt porté à 35 milliards de FCFA) auquel s’ajoute la contribution de la CEDEAO de 15 milliards de FCFA pour lui permettre d’assurer un équilibre financier conséquent, réviser et louer des groupes, acheter de l’énergie électrique et réaliser des travaux d’urgence et de réhabilitation de ses installations. A terme, la mise en œuvre de ces mesures contribuera à réduire significativement les charges d’exploitation, à baisser le coût de revient du prix du KWh/h et à endiguer ostensiblement le délestage fréquent consécutif aux problèmes liés à l’approvisionnement en carburants et lubrifiants, au déficit de production et aux insuffisances des réseaux de transport et de distribution d’électricité. A court et moyen termes, le Gouvernement accompagnera et facilitera la réalisation des grands projets en cours ou en préparation à savoir, entre autres, les Projets : - d’extension de la centrale hydroélectrique de Sotuba (6 MW) et de celle de la centrale thermique au fuel lourd de Balingué (45 MW) de 23 MW supplémentaires ; de réalisation de la centrale hydroélectrique de Markala (10 MW) ; de la centrale hydroélectrique de Kénié (42 MW) ; de l’Aménagement de Taoussa (25 MW), de Gouina (140 MW) dans le cadre de l’OMVS, pour une capacité totale supplémentaire de 109 MW - la poursuite du projet PASE pour le renforcement du transport et de la distribution d’électricité ; d’interconnexion des réseaux électriques du Burkina, de la Guinée en plus de celui de la Côte d’Ivoire vers un potentiel de 330 MW avec une baisse d’au moins 10% du coût de revient de l’électricité; - la poursuite du projet « Promotion de la production et de l’utilisation de l’huile de jatropha comme agro-carburant durable au Mali » et de manière générale du soutien aux énergies renouvelables. A ce titre, le Gouvernement soutiendra l’installation de kits, de systèmes de pompage, de lampadaires et de centrales solaires ; la poursuite de la réhabilitation des installations endommagées pendant le conflit au nord du pays et l’extension du réseau vers de nouvelles localités (Kita, Tombouctou, Gao, Kidal…). S’inscrivant dans une dynamique de diminution du coût de revient de l’énergie, mon Gouvernement s’inscrira dans une démarche permanente visant à assurer l’augmentation de la part de l’hydroélectricité et des autres sources d’électricité dans le mix énergétique ; le développement des interconnexions pour remplacer la production thermique locale onéreuse par des importations d’énergie électrique aux coûts compétitifs ; le raccordement progressif des centres isolés au réseau interconnecté sur la base de considérations technico-économiques ; l’accroissement de l’efficacité de gestion des réseaux électriques et la limitation des pertes techniques et commerciales ; l’amélioration du recouvrement des coûts, la généralisation du fuel lourd en lieu et place du gasoil comme combustible thermique, quelques ajustements tarifaires modérés en vue de restaurer la viabilité financière de la société Energie du Mali SA sur le moyen terme ; la réduction des coûts de l’électrification rurale par l’adoption de systèmes de production hybrides (petites centrales solaires de 5 MW) ; la recapitalisation à moyen terme d’EDM-SA en vue de restaurer sa capacité à mobiliser des ressources sur le marché pour une couverture partielle de ses charges d’investissement. Un cadre contractuel définira les engagements d’EDM en contrepartie des subventions perçues pour aller progressivement vers un dispositif pérenne et ajustable en fonction de la situation. Nous assurerons une desserte régulière de l’énergie pour les ménages et les opérateurs économiques, dans des conditions de plus en plus améliorées pour faciliter l’essor économique qui est conditionné par cela. Nous ferons en sorte qu’il n’y ait plus de délestage dans notre pays. Mesdames et Messieurs honorables membres du parlement, Durant la décennie passée, le Mali a nourri l’ambition de devenir une puissance agricole capable de produire suffisamment pour assurer la sécurité alimentaire de ses populations et contribuer à celle des populations de la sous-région et éventuellement d’autres pays du monde. Au terme du délai précédemment fixé, à savoir l’année 2012, cet objectif n’a pas été atteint mais il n’en demeure pas moins essentiel, et de nouvelles ambitions doivent être affichées pour mener à terme les efforts déjà fournis. C’est pourquoi nous ambitionnons de faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018. Cela suppose très clairement que la production agricole va augmenter de façon substantielle pour permettre à notre pays de régler la question de l’autosuffisance alimentaire des populations Maliennes, mais également d’exporter vers d’autres contrées. Durant les deux dernières décennies, la production agricole a été soutenue essentiellement par la libéralisation des marchés céréaliers et l’extension des aménagements hydro-agricoles. Ces efforts seront poursuivis par : - l’intensification et la diversification agricoles ; - une meilleure organisation des marchés céréaliers au profit de nos populations et dans le respect de nos engagements internationaux ; - une extension plus grande de nos aménagements hydro-agricoles, notamment grâce à des projets/programmes d’irrigation dont le volet Infrastructures d’irrigation du Projet Accroissement de la Productivité Agricole au Mali, le Programme de Développement d’Irrigation du Bassin du Niger et à Sélingué et le programme de développement de l’irrigation de proximité. Aujourd’hui, il convient de s’atteler à l’accroissement de la productivité qui va nous permettre d’exploiter durablement nos ressources naturelles et à la maîtrise de l’eau qui va nous garantir une exploitation judicieuse de l’atout que représente pour notre pays l’abondance de terres irrigables et de bas-fonds inondables. Le renforcement de nos capacités de maîtrise de l’eau se fera à travers la création d’une Agence d’Aménagement des Terres et de Fourniture de l’Eau d’irrigation, la promotion de la recherche-développement et de la vulgarisation. Un effort sans précédent d’investissement sera consacré à ce sous- secteur pour nous permettre de nous rapprocher de notre potentiel irrigable. Certaines mesures de réalisation de nos ambitions au plan du développement rural, mesures déjà en cours, seront renforcées. Il s’agit entre autres : - de la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole et des grands programmes nationaux et internationaux de mise en valeur des terres agricoles, pastorales et halieutiques ; du plan national de résilience à partir des projets et programmes existants ; du programme national de pistes rurales et d’infrastructures de stockage ; de la politique nationale d’intensification de l’embouche et de l’empoissonnement des plans d’eau ; - de l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique transparente de subvention vers un accroissement significatif de l’utilisation des engrais et autres intrants agricoles; - et enfin de l’élaboration et de la mise en œuvre de la nouvelle politique foncière. Nous prendrons de nouvelles mesures au nombre desquelles : - la promotion d’agropoles qui sont des pôles de développement intégré connectés aux marchés extérieurs (UEMOA, CEDEAO, UA, UE, Moyen-Orient) permettant de développer les capacités exportatrices de l’agriculture et d’accroître ses performances liées à l’accroissement des revenus ainsi collectés; - la promotion de l’agro-industrie par le développement des infrastructures, la création de nouvelles zones industrielles et la restauration, la protection et l’agrandissement de celles qui existent déjà (Dialakorobougou, Ségou, Kayes, Sanankoroba). Les résultats déjà atteints et les perspectives qui s’annoncent en matière de production sont encourageants. La maitrise de l’eau nous rendra moins tributaire de la pluie et accroitra de manière décisive nos capacités de production agricole. Par un appui conséquent aux producteurs agricoles et avec une vulgarisation plus accrue des résultats de la recherche, nous poursuivrons les efforts sur la production céréalière, évaluée à près de 6 millions de tonnes en 2013-14. Il en sera de même pour les cultures de rente comme le coton dont la production avoisine les 450 000 tonnes en 2013-14 et qu’on peut porter à moyen terme à 800 000 tonnes. L’Etat ne se dérobera pas, avec 9,6% des ressources budgétaires orientés sur l’agriculture, notre pays respecte d’ores et déjà les engagements de Maputo. Le Chef de l’Etat a décidé de les dépasser, nous allons poursuivre les efforts pour qu’à terme 15% des ressources budgétaires soient orientées sur le secteur de l’agriculture. La poursuite de cet effort va contribuer à éradiquer la pauvreté et jeter les bases d’une croissance économique solide et durable au bénéfice de nos compatriotes. Mesdames et Messieurs honorables députés, Dans le domaine de l’Elevage, l’intensification des productions animales sera engagée. Ainsi, à l’horizon 2018, les productions de viande contrôlée vont dépasser les 70 000 tonnes toutes espèces confondues et la quantité de lait disponible avoisinera le million de tonnes. Cette tendance sera observée pour les effectifs de volaille, la production avicole et la quantité de cuirs et peaux mis sur le marché. Ces objectifs seront atteints grâce à un programme vigoureux d’action vétérinaire, notamment en matière de vaccination, de production et contrôle des aliments bétail. La transformation de la production, porteuse de valeur, sera notre priorité. S’agissant des Productions halieutiques et piscicoles, l’Etat s’engage à promouvoir rapidement ce nouveau secteur et la production des captures atteindra plus de 85 000 tonnes dès l’année prochaine. Le nombre croissant d’acteurs du secteur privé présents sur ce segment comme on l’a remarqué lors du dernier salon d’agriculture la semaine dernière, augure de bons résultats. Sur le plan de la Sécurité Alimentaire, l’Etat attache une importance toute particulière à l’offre d’aliment en quantité et qualité suffisantes et à un prix accessible aux populations. Aussi, la reconstitution du stock national de sécurité, celles du stock d’intervention de l’Etat et du Fonds de Sécurité alimentaire demeurent-elles des priorités du Gouvernement que nous maintiendrons. Cette année par exemple, le stock de sécurité est en cours de reconstitution pour 38 000 tonnes. Il le sera de manière permanente, au fur et à mesure de son utilisation et, dans la mesure du possible, à partir de la production nationale. L’Etat continuera, chaque fois que de besoin, à approvisionner les régions en difficulté par des distributions alimentaires gratuites, des activités de résilience locales et à réguler le marché céréalier à partir des stocks constitués. Nous sommes actuellement en train de distribuer près de 80 000 tonnes à plus d’un million de personnes, au nord comme au sud du pays, avec l’aide de certaines organisations internationales. Ces actions se poursuivront chaque année et nous nous efforcerons de les rendre inopportunes avec les efforts de développement de l’agriculture décrits ci-dessus. Mais nous serons prêts à intervenir chaque fois que cela sera nécessaire. Honorables membres de l’assemblée nationale, Le débat sur le choix manichéen entre agriculture familiale et agro-business n’a pas de raison d’être : la Loi d’Orientation Agricole (LOA) est claire sur la nécessité de promouvoir les deux formes d’agriculture au profit des populations maliennes. Nous veillerons à la promotion des deux en répartissant entre elles et de façon équitable les ressources que l’Etat consacre au secteur rural. Ce qui importe pour nous, c’est que la politique de développement rural, ici définie, ait un impact positif réel en matière d’amélioration des conditions de vie des populations maliennes en général et rurales en particulier. Ceci est parfaitement possible ! L’adoption de la Politique de Développement Agricole (PDA) et la mise en œuvre de cette politique à travers le Programme National d’Investissement du Secteur Agricole (PNISA) permettent de garantir durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle et d’améliorer les revenus des populations. Mesdames et Messieurs les députés, En matière de gestion des ressources naturelles et de l'Environnement, la politique et les stratégies nationales s’inspirent de l’article 15 de notre Constitution qui dispose que « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l'environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat ». Il faut reconnaître que la croissance démographique et l’accroissement des besoins qui en découle, la persistance des conditions climatiques défavorables et les systèmes d'exploitation inadaptés ont entraîné une forte dégradation des ressources naturelles et ont accéléré le processus de désertification. Cette situation a conduit, en de nombreux endroits, à une rupture de l'équilibre entre les usages pour la satisfaction des besoins des hommes et des animaux et la conservation des ressources de l'environnement. Au Nord, on observe une progression alarmante de la désertification, avec un ensablement continu du fleuve Niger, des mares, des terres agricoles, des pâturages et des voies de communication. Au Sud, la pression sur les ressources naturelles s'accentue de manière inquiétante à travers, entre autres, l’exploitation abusive de bois qui compte pour 81% dans la satisfaction des besoins énergétiques des ménages. Les populations Maliennes aspirent légitiment à vivre dans un environnement sain. Les ressources naturelles constituent le capital premier du développement du Mali. Par conséquent, les défis environnementaux majeurs seront au centre de la problématique du développement durable du pays. Pour ce faire, nous nous engageons à promouvoir un développement durable inclusif pour tous les Maliens à travers une gestion prudente des ressources naturelles, la protection de l’environnement et la promotion d’une qualité de vie meilleure. Notre défi, dans le contexte actuel de changements climatiques, est de parvenir à valoriser le capital naturel productif tout en conservant l’environnement et le stock des ressources naturelles dans le but d’améliorer les conditions et cadre de vie des populations Maliennes. La gestion rationnelle des ressources naturelles se fera à travers une gestion intégrée et durable des ressources forestières, fauniques et aquatiques, le renforcement de la compétitivité des filières de production et la satisfaction des demandes relatives à ces ressources. Les actions prioritaires porteront notamment sur le reboisement, la préservation des fleuves et de leurs bassins versants (dans le cadre de l’OMVS, l’ABN,…) la lutte contre la désertification, la mise en œuvre de la « Grande Muraille Verte », la lutte contre l’ensablement du fleuve Niger (une priorité pour le Président de la république), la conservation de la biodiversité et de la faune sauvage, l’intégration des aires protégées existantes au sein d’un réseau coordonné, la prise en compte des mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques dans les plans de développement locaux et dans les projets et programmes, la promotion du Partenariat Public-Privé en matière de gestion des ressources forestières et fauniques, l’utilisation des énergies nouvelles et renouvelables comme alternative à la consommation de bois énergie et la mise en place des règles de bonne gouvernance environnementale. Mesdames et Messieurs les honorables députés, L’industrie constitue un des parents pauvres de nos politiques publiques. Or, nous en convenons tous, il ne saurait y avoir de prospérité sécurisée et durable sans un tissu industriel varié. Or la part de l’industrie dans notre économie a diminué de moitié en dix ans. Le Mali compte trois fois moins d’unités industrielles que le Sénégal et dix fois moins que la Côte d’Ivoire. Cet écart ne se justifie nullement par l’avancée économique de ces pays sur le Mali mais par le volontarisme de leur politique industrielle. Nous devons être à l’offensive dans ce secteur. Nous le serons !! Les efforts en cours seront poursuivis en vue notamment de la création de nouvelles zones industrielles ; la poursuite de la déconcentration du Guichet Unique dans les régions administratives de Kayes (semaine dernière), Sikasso et Ségou bientôt; et la création de centres incubateurs de projets dans les filières porteuses pour servir de base à l’essor de l’agro-industrie dans notre pays. Nous travaillerons main dans la main avec le patronat dont notamment l’organisation patronale des industriels (OPI) pour la mise en œuvre diligente des mesures contenues dans le livre blanc qu’ils ont rédigé et soumis au Gouvernement. Une attention particulière sera accordée à la nécessité de protéger nos industries contre la concurrence déloyale. L’administration sera engagée à assurer cela. Mesdames et Messieurs honorables Députés, Dans le domaine des Mines, l’action de mon Gouvernement s’articulera autour de quelques axes: a) la réaffirmation du rôle majeur de l’Etat dans le secteur pour le progrès global de la Nation, b) la mise en œuvre d’une stratégie de développement industriel basée sur l’exploitation et la valorisation des substances minérales autres que l’or, c) la conjugaison du développement minier avec la concrétisation opérationnelle d’une nouvelle politique d’Aménagement du territoire. L’activité minière s’inscrira désormais dans un projet global de développement et non plus se dérouler au sein d’enclaves déconnectées du reste de l’activité économique nationale. Cette stratégie globale sera déclinée dans une Loi de Programmation décennale de développement industriel du secteur minier (2014-2024) qui définira très clairement les responsabilités de tous les acteurs intervenant dans le secteur. Mon gouvernement envisage notamment le Développement/Encadrement de l’Orpaillage et de Sécurisation des Sites Miniers (un secteur qui emploie des centaines de milliers de maliens aujourd’hui mais très mal encadré avec des risques sanitaires, sécuritaires, fiscaux…). Nous doterons ce secteur d’un cadre institutionnel, soutiendrons la formation, le renforcement des organisations professionnelles, mettrons en place des services financiers d’accompagnement…) Le processus de Kimberly engagé par le Gouvernement pour lutter contre le commerce illicite des Diamants bruts sera renforcé par le Bureau d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des Diamants Bruts. Honorables Députés, Plus globalement, l’Etat s’attèlera à la réalisation des cinq mesures vers une industrie minière de qualité : Le développement et le renforcement des capacités nationales de gestion du secteur industriel et minier, La réalisation de l’Ecole Africaine des Mines à Bamako, l’intensification des investissements privés étrangers; la promotion d’un entreprenariat national dans les métiers miniers; le renforcement des capacités des collectivités locales pour mieux bénéficier du secteur et une meilleure rentabilisation de la participation de l’Etat dans les entreprises du secteur. En soutien à la reprise effective des activités de recherche pétrolière dans le pays le Gouvernent entend procéder à la relecture du Code Pétrolier. Les efforts seront également poursuivis pour la confirmation du potentiel pétrolier de notre pays. Afin de favoriser une transformation structurelle de l’économie en utilisant les ressources minières comme catalyseur d’une croissance multisectorielle inclusive, nous engagerons des mesures de diversification de ce secteur vers d’autres ressources et surtout la mise en place progressive d’industries minières à travers le soutien aux autres fonctions du secteur. La réalisation de cet objectif nécessitera des actions ciblées pour la transformation sur place des ressources minières, le développement de la sous-traitance et des services associés à l’activité minière. A ces mesures incitatives, s’ajouteront des projets de désenclavement routier et d’électrification des régions minières, la mise en place d’un mécanisme de financement des petites mines et la création de couloirs d’orpaillage. Il sera demandé aux acteurs miniers de s’impliquer davantage dans le renforcement économique des zones d’action et dans la mise en œuvre d’actions de soutien social aux bénéfices des populations environnantes des mines. A cet effet, des mesures seront prises pour améliorer la qualité des conventions minières et pétrolières en vue de prendre en charge des aspects sociaux notamment ceux liés au développement communautaire et la gouvernance locale des ressources générées. L’efficacité des mesures envisagées sera accrue par le renforcement des capacités de l’administration minière pour exercer ses responsabilités de contrôle et de suivi des compagnies minières. Mesdames et Messieurs honorables membres de l’assemblée nationale, En ce qui concerne le Tourisme et l’Artisanat, il est prévu l’instauration d’une certification de la qualité des prestations de services artisanales et touristiques ; la mise en place d’une structure d’accueil des touristes à l’Aéroport de Bamako ; la mise en place d’infrastructures d’appui à la croissance de la production artisanale (villages artisanaux, centres de ressources professionnelles) ; et l’instauration d’un mécanisme de financement des petites et moyennes entreprises (PME artisanales et touristiques). Les efforts dans ces domaines porteront également sur la mise en œuvre d’une stratégie de développement de la sous-traitance en faveur des entreprises artisanales ; la relecture du Code de l’artisanat du Mali pour son harmonisation avec le Code Communautaire de l’Artisanat de l’UEMOA ; la restructuration du réseau des Chambres de Métiers du Mali suite à l’adoption du Code Communautaire de l’Artisanat de l’UEMOA ; la poursuite de la mise en place des infrastructures de base et des services d’appui aux Secteurs de l’Artisanat et du Tourisme ; la diversification de l’offre touristique et le développement du tourisme d’affaires pour donner à Bamako un nouveau lustre sur ce segment d’affaires dans le sillage du grand sommet Afrique France sur la sécurité de 2016 ; le soutien au tourisme interne (celui des maliens à la découverte du pays) le renforcement du partenariat entre le Secteur public et le Secteur privé, la Société civile et les organisations communautaires ; la poursuite de la mise en œuvre du programme régional de développement du tourisme de l’UEMOA. En travaillant avec les organisations professionnelles, nous nous mettrons en position d’identifier les propositions pertinentes et les mettre en œuvre rapidement au bénéfice du secteur et de l’économie du pays. Monsieur le Président Mesdames et Messieurs honorables députés, Le secteur de la culture est souvent ignoré dans les discours publics alors qu’il peut être un inducteur fort de développement pour un pays comme le Mali. La protection du patrimoine culturel, le développement des infrastructures culturelles (maisons de la culture, musées régionaux, grande bibliothèque, bibliothèques municipales et régionales), l’appui à la production cinématographique et de téléfilms, la sauvegarde des manuscrits de Tombouctou à travers leur transcription, leur traduction, leur publication, leur enseignement et leur édition, l’appui à l’action culturelle notamment à la création, à la promotion d’événements culturels comme les festivals et les rencontres culturelles, la protection des droits liés à la propriété artistique…constituent des initiatives que nous encouragerons. Nous jetterons les bases d’une véritable industrie de la culture, pourvoyeuse d’emplois et porteuse du message de la réconciliation nationale. La musique, les chants, le théâtre, les arts, la cuisine, l’ameublement ou l’habillement constituent autant des supports de nos traditions que des moyens puissants de création de richesse. Nous protégerons les créateurs, artistes, acteurs de la culture, leur donnerons des outils et infrastructures d’expression, soutiendrons la création et la formation et les inciterons à exporter leurs produits. Ce qui donnera autant d’occasion d’exporter notre culture, faire connaître et aimer le pays, et amener les autres à voir le Mali avec un regard positif. Le rayonnement d’un pays dépend aussi de sa capacité à convaincre les autres de la richesse et de la variété de son histoire, de ses traditions et cultures. Plusieurs nations l’ont démontré par le passé et sont arrivés à avoir une certaine influence internationale, non pas en raison de leur puissance militaire mais grâce à leur rayonnement culturel. Le Mali peut en faire autant avec ses potentialités culturelles. Nous allons emprunter cette voie. Cela passera par une forte protection des créateurs, c’est pourquoi nous allons mener une lutte implacable contre la piraterie et la contrefaçon qui sont pires que la criminalité car un pirate tue une culture et une tradition, ce qui est au moins aussi grave que de tuer un homme. Nous éradiquerons la mafia de la piraterie au Mali. Mesdames et Messieurs honorables parlementaires, Pour ce qui est des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), outils pouvant d’ailleurs soutenir la culture, une déclaration de politique sectorielle des télécommunications et une stratégie d’accès à l’internet à haut débit sont disponibles. Nous poursuivrons les efforts dans ce sens. Nous faciliterons la diversification de l’offre audiovisuelle nationale avec la création de nouvelles chaînes publiques et privées de TV à diffusion nationale et d’autres à diffusion régionale/locale. Dans la phase test, chaque région sera dotée d’une chaîne. La presse écrite publique est elle aussi concernée avec la dotation de l’Agence Malienne de Publicité (AMAP) d’une nouvelle imprimerie moderne. Nous accompagnerons la presse privée, important outil d’ancrage démocratique, pour qu’elle se renforce par la professionnalisation et l’auto régulation avec à terme la mise en place de grands groupes de presse, privés, donnant à ce secteur une crédibilité nécessaire aujourd’hui. La réorganisation du secteur avec la mise en place de la Haute autorité de la communication sera menée dans cette optique. S’agissant de l’internet, la couverture du pays sera améliorée à travers la poursuite de la construction de réseaux en fibre optique et l’acquisition d’une capacité de connexion de 200 Méga bit/seconde. Le Gouvernement poursuivra l’accélération de la modernisation et du renforcement de la compétitivité de l’opérateur public postal et gérera la transition numérique vers une généralisation de ces technologies dans notre pays. Monsieur le Président Mesdames et Messieurs honorables députés, La ville constitue aujourd’hui un pôle d’attraction humaine important dans notre pays. Les villes croissent de manière significative et bientôt il y a aura autant de citadins que de ruraux. Loin de constituer une menace, l’urbanisation peut être source de création de richesse dans les domaines primaire (agriculture péri urbaine et fortement mécanisée) et surtout tertiaire (la concentration des habitants crée la nécessité de nombreux services à rendre à ceux-ci et donc constitue autant d’opportunités de création d’entreprise et de production de richesses). Si le Nigeria est aujourd’hui la première puissance économique d’Afrique, devant l’Afrique du sud, il le doit à sa population et à la forte concentration de celle-ci dans les villes. Nous considérerons donc nos villes, dont Bamako, comme autant d’opportunités de création de richesse. C’est tout l’intérêt de la politique nationale de la ville et du programme de développement des villes dont la finalité est de faire de la ville Malienne un espace sûr et convivial, porteur de richesses et donnant au citadin un cadre d’expression lui permettant d’étrenner sa citoyenneté. Pour ce faire, nous allons réunir les partenaires de la ville pour repartir les niveaux d’effort entre l’Etat, les collectivités territoriales, les entreprises privées, les citoyens et les partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre ce programme. A terme, nous aurons réglé les problèmes d’accès aux services de base (logement, assainissement, foncier sécurisé, eau, électricité, santé…) tout en développant l’économie des villes, améliorant la citoyenneté des citadins et renforçant les gestionnaires des villes que sont les collectivités locales. Nous aurons ainsi une centaine de villes maliennes aptes à jouer pleinement leur rôle dans le développement du pays. Il n’y aura plus d’antagonismes entre villes et campagne mais harmonie, elles se compléteront au bénéfice du pays. Bamako, notre capitale est la vitrine de notre pays. Nous allons la transformer en cinq ans à travers le plan de développement « Bamako 2030 » qui porte sur l’aménagement des berges du fleuve comportant la réalisation de voies traversant la ville de part en part sur 17 km, la réalisation de grands projets immobiliers sur les berges aménagées avec des investissements d’au moins 400 milliards de FCFA en première phase soutenus par le secteur privé et le partenariat public privé, la relocalisation des casernes militaires ailleurs qu’en centre-ville permettant de réaliser des opérations d’aménagement, d’embellissement et d’équipement de la ville, la mise en place d’au moins deux autres zones d’activités économiques majeures en plus du centre- ville actuel qui sera réaménagé. Bamako changera de visages et le pays avec. De nombreux autres efforts d’investissement seront engagés dans tous les domaines touchant la vie des citadins. Nous allons créer à Bamako 5 stations d’épuration des eaux usées et d’ouvrages annexes, réaliser 250 km de caniveaux, 125 km de collecteurs, 10 dépôts de transit, 3 décharges finales et achever les travaux de la décharge finale de Noumoubougou. Nous allons jeter les bases de la valorisation des déchets solides avec au moins deux usines de traitement à Bamako produisant l’électricité et des engrais organiques. La journée de salubrité sera institutionnalisée. Le surcreusement et l’aménagement de collecteurs naturels, la libération des servitudes des cours d’eau, l’amélioration de la mobilité urbaine, la construction d’équipements marchands dans les villes constituent, entre autres des investissements d’amélioration du cadre de vie, dans le cadre de ce programme. Au bénéfice de chacune des villes retenues. Le secteur urbain, comme l’artisanat ou la culture, constitueront bientôt des moteurs supplémentaires de notre économie. Moteurs contribuant à la résorption significative du chômage, notamment celui des jeunes. Honorables membres du parlement, Les mesures et actions envisagées, aussi bien sur le plan de la gestion macro- économique que du dispositif de pilotage, en passant par les mesures sectorielles (agriculture, industrie, services, …) et les supports que sont les infrastructures ou encore l’énergie portent sur ce qu’il faut faire pour ajuster notre système économique à court terme pour le rendre apte à servir le développement du pays dans les cinq ans à venir. A l’instar de ce que j’ai proposé pour l’éducation, il nous faut jeter les bases du long voire du très long terme en matière économique pour doter notre pays d’un référent solide en la matière qui nous guide et oriente nos partenaires sur ce qu’il faut faire pour mettre le Mali en position économique favorable sur le continent. Ces bases à fixer pour une génération serviront de socle aux programmes économiques à concevoir avec le soutien de tous nos amis. Nous nous attèlerons à la confection d’un plan de développement économique qui contiendra ce qu’il faut faire pour assurer l’émergence économique de notre pays par la bonne gestion des enjeux de long terme, la modélisation des différents scénaris de développement et l’identification des stratégies à mettre en œuvre pour ce faire. Le Plan « Mali Emergent », souhaité par le chef de l’Etat, prévoira les voies et moyens permettant au Mali de négocier les grandes transitions socio- économiques à venir, au mieux de ses intérêts, pour les mettre à son profit et en faire des facteurs clés de succès. Il s’agit de : La transition démographique : maîtrise de la croissance de la population par l’effet conjugué des politiques publiques, de l’urbanisation, de l’éducation et de l’implication marquée des femmes dans les sphères de décision pour entrer dans le cercle vertueux de la croissance économique et de sa répartition équitable entre les citoyens à un niveau qui améliore leur existence, leur procurant des capacités supplémentaires inductives de croissance et de richesses supplémentaires. La transition énergétique : maîtrise des technologies de production énergétique sans impact négatif sur l’environnement et sur le cadre de vie (énergie solaire et énergies renouvelables), à des coûts efficients permettant une plus grande création de richesse, la mise à disposition des services de base aux populations dotées de moyens pour les payer dans des conditions normales d’exploitation permettant la viabilité du secteur et la soutenabilité du modèle à l’échelle de la nation. Cela va créer là également un système de croissance vertueuse, auto entretenue, profitable au plus grand nombre et donc au pays. La transition productive : vers une agriculture intensive, soutenue par une forte professionnalisation des agriculteurs et une bonne maîtrise des outils de production (techniques, eau, intrants…), vers un marché intérieur solvable et rémunérateur permettant aux agriculteurs de vivre décemment quel que soit la nature de leur activité (petits producteurs, grande unité industrielle, coopératives de producteurs) au point de pouvoir orienter le surplus vers l’exportation ou d’autres formes de transformation. La transition numérique à réussir : vers la maitrise du tout numérique, base d’une grande démocratisation de l’information et du savoir de manière générale, la généralisation des techniques d’information et de communication dans tous les secteurs, à commencer par l’éducation, la forte maîtrise par les populations, y compris rurales, la capitalisation de la maitrise dans le développement d’une industrie de services liés à ces outils, la vulgarisation de la culture malienne…vers la création d’un autre secteur économique créateur de valeurs et intégrateur social. Le Ministère en charge de l’économie numérique a pour vocation de nous faire réussir cette transition. Enfin la transition démocratique qui verra les citoyens acteurs, informés, conscients, impliqués et fortement renforcés, individuellement et collectivement pour exiger des leaders de l’exemplarité et de la rédévabilité, donnant une bonne vigueur à la démocratie Malienne, renforçant nos institutions et les amenant, à travers des règles précises, à s’auto réguler et à se renforcer au bénéfice du plus grand nombre et du pays. Si le Mali gère au mieux ces cinq transitions, il entrera dans l’ère de l’émergence, cela sera d’autant plus pérenne qu’il arrivera à le partager avec ses voisins, ce que nous allons intégrer dans les fondamentaux du plan « Mali émergent ». Il sera conçu avec la participation la plus large des Maliens. Nous nous emploierons à convoquer le génie Malien pour jeter les bases du « Mali émergent ». C’est un exercice prospectif majeur que nous lancerons et qui balisera la plupart de nos politiques publiques, indépendamment des pouvoirs politiques pour dégager les horizons de notre pays sur une génération. C’est la seule condition pour que le Mali retrouve son lustre d’il y a quelques siècles ! Nous devons ce legs à nos enfants et petits-enfants. VII DEVELOPPEMENT SOCIAL Mesdames et Messieurs honorables députés, L’économie, aussi forte et prospère qu’elle soit, ne suffira pas à mettre les citoyens dans les conditions sociales souhaitables pour une collectivité. C’est pourquoi le Président de la République a fait du développement social un corollaire indissociable du développement économique. Nous nous emploierons à donner corps à ces orientations. Dans le cadre de la promotion du dialogue social, le Gouvernement a inscrit parmi ses priorités la mise en œuvre d’une politique active de développement social axée sur le dialogue avec tous les acteurs socio-économiques en vue de l’instauration d’un climat social apaisé. A cet effet, il est envisagé de poursuivre l’actualisation des Conventions collectives. Cette action, qui vise à mieux prendre en charge l’amélioration des conditions de vie et d’activité des travailleurs, sera partagée avec les employeurs. Soucieux du bien-être de toutes les catégories sociales, le Gouvernement a placé au cœur de ses préoccupations l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées. Aussi, a-t-il initié en leur faveur un important Plan d’actions dont la mise en œuvre impliquera tous les Ministères. De manière générale, toutes les catégories sociales fragiles (handicapés, femmes, enfants, personnes âgées) font l’objet de politiques sectorielles spécifiques que nous continuerons à améliorer en rapport avec les acteurs institutionnels appropriés (collectivités territoriales) pour que la société Malienne n’oublie pas ces couches sensibles et qu’elles puissent croire en de lendemains meilleurs. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs honorables députés, Les problèmes de Santé de notre pays demeurent toujours préoccupants pour la grande majorité des Maliens, malgré les résultats importants atteints par la mise en œuvre du Programme de Développement Sanitaire et Social (PRODESS). Les indicateurs sanitaires montrent une nette amélioration de la santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile, une progression de la couverture et de l’accessibilité des populations aux centres de santé communautaires fonctionnels, une expansion de la qualité des soins grâce à la construction et à la modernisation des établissements sanitaires hospitaliers et à l’intensification de la lutte contre la maladie, notamment le VIH/SIDA, le paludisme et la Tuberculose entre autres. Cependant, trois défis majeurs restent à relever : Le premier défi est la modernisation des équipements et des infrastructures techniques. Notre ambition à cet effet est d’élever le niveau de la qualité des soins de santé, d’amorcer graduellement la gestion des maladies de la transition épidémiologique au sein de nos formations sanitaires de référence et de garantir à chaque usager, chaque malade, un accueil humain, digne et de qualité au sein des hôpitaux du Mali. C’est pourquoi, l’Etat va déployer des efforts exceptionnels pour la remise à niveau (en matériel, en personnel et en ressources financières) des formations sanitaires ayant subi des dégradations pendant l’occupation. Tous les plateaux techniques médico-chirurgicaux et de biologie clinique des hôpitaux seront renforcés et adaptés aux exigences des standards de l’Organisation Mondiale de la Santé. Le second défi est l’intensification de la lutte contre la maladie, grâce au renforcement des programmes nationaux de santé publique, ayant un impact sur la santé des populations vulnérables, en particulier la Mère et l’Enfant. Le Gouvernement améliorera la santé de la Mère et de l’Enfant, en soutenant toujours la gratuité de la césarienne, du traitement du paludisme aigu chez l’enfant, de l’accès gratuit aux médicaments pour la prise en charge du Sida, du Cancer du sein, des moyens de contraception et de planification familiale, de la vaccination de routine contre les maladies de l’enfant et celles émergentes de la Mère. En plus, le Gouvernement assurera bientôt la gratuité d’un examen mammographique annuel pour toutes les femmes enrôlées dans une campagne de prévention en plus du test systématique de dépistage du cancer du col de l’utérus. Une attention particulière sera accordée à la formation du personnel sanitaire. Le troisième défi est le financement adéquat de la santé des Maliennes et des Maliens. La part relative de l’accroissement du budget récurrent de l’Etat pour couvrir les dépenses de santé sera améliorée. Ainsi, l’Etat utilisera toutes les modalités pour faciliter l’accès aux soins de santé. L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), en marche déjà pour les travailleurs en activité des secteurs public et privé et les travailleurs à la retraite, ainsi que leurs ayants droits, sera renforcée et complétée par des mécanismes comme les systèmes de mutualité, le système de tiers payant pour les enfants malades, les contrats de prestations subventionnées dans le cadre d’un tarif unique pour les populations défavorisées et l’accélération de l’extension de l’Aide Médicale pour les populations indigentes. Nous allons engager la phase de l’assurance médicale relative aux professions libérales, aux entrepreneurs individuels en adaptant le concept à leurs activités pour que la majeure partie des acteurs économiques bénéficient d’une couverture contre les maladies. La promesse du Président d’une couverture maladie universelle des maliens sera réalisée par étapes sur l’ensemble du mandat. A cet égard, le Gouvernement engagera des stratégies de dialogue et de concertation sur l’amélioration urgente des conditions d’hygiène et du cadre de vie pour tous, dépourvu de périls infectieux de tout genre. Toutes les politiques urbaines qui touchent la famille, les collectivités, l’individu, les milieux dont l’Ecole, le mode de vie dont l’alimentation, les us et coutumes, seront accompagnées par des stratégies volontaristes de promotion de l’hygiène à tous les niveaux. C’est un changement qualitatif de cap, afin de rendre l’environnement du citoyen sain, agréable et dépourvu de périls infectieux qui impactent la santé. La santé de tous dépend de l’hygiène à tous les niveaux. Mesdames et Messieurs honorables membres du parlement, Le Président de la République a décidé de faire de l’accès à l’eau potable un axe majeur de la politique sociale de son mandat. Dans cette perspective, le Gouvernement mobilisera les moyens pour l’achèvement des chantiers en cours dans le secteur hydraulique et relatifs à la réalisation de 1 303 Equivalents points d’eau modernes (forages équipés, puits modernes, puits citernes, mini adduction d’eau et bornes fontaines) répartis sur l’étendue du territoire national ; la réhabilitation de 454 points d’eau dans certaines localités des Régions de Koulikoro, Ségou, Mopti et Gao ; la réalisation de 6 500 branchements dans les centres urbains et semi-urbains à travers la mise en service des stations compactes de Missabougou et de Kalabancoro ; les adductions d’eau potable des villes de Koro, Bankass et Sofara (Région de Mopti), de Baraouéli, Konobougou, Dioro, Macina et Niono (Région de Ségou) et de l’adduction d’eau de Sénou (District de Bamako) ; le renforcement des adductions d’eau de Dioïla (Région de Koulikoro) et de celles de Bla et de Tominian (Région de Ségou) ; la réalisation des travaux de renforcement de la capacité de production d'eau potable pour les centres de Kati, Koutiala et Sikasso ; et la réalisation d’adductions d’eau potable et assainissement dans 70 centres semi-urbains en 1ère, 2ème, 5ème et 6ème Régions. Pour améliorer l’accès à l’eau des populations du District de Bamako et de sa périphérie urbaine, le Gouvernement s’emploiera au démarrage des travaux de construction de la station d’alimentation en eau potable de Kabala (investissement de plus de 170 milliards de FCFA) qui permettra à un million de bamakois de résoudre définitivement leurs problèmes d’eau. Nous allons aussi renforcer le système d’alimentation en eau potable des villes de Sikasso, Koutiala, Kati et Kayes pour 25,5 milliards de FCFA. Nos différentes actions ont pour objectif de faire en sorte que 80% de nos compatriotes aient accès à l’eau d’ici 4 ans contre de 60% aujourd’hui. Monsieur le Président Honorables députés En adoptant, le 24 novembre 2010, la Politique Nationale Genre du Mali, notre pays entendait concrétiser ses engagements nationaux et internationaux au regard d’une société démocratique et d’un Etat de droit dans lequel l’égalité entre les femmes et les hommes constitue une valeur fondamentale, conformément aux dispositions de la Constitution. Dans ce cadre, il convient de noter l’élaboration en cours d’un projet de loi fixant les modalités d’augmentation des chances d’accès des femmes aux fonctions électives du Gouvernement et dans l’Administration. Cette initiative se veut une approche incitative visant à accroitre la présence des femmes dans la sphère publique et politique et par conséquent à promouvoir une démocratie inclusive. L’accroissement de la contribution des femmes au développement économique et social demeure une aspiration forte des pouvoirs publics. Parmi les principales actions envisagées par le Gouvernement pour l’atteinte de ces objectifs figurent : - le lancement d’une initiative en matière d’éducation des filles ; - le lancement d’un programme de prise en charge des jeunes filles déscolarisées « l’école de la deuxième chance » ; - le lancement d’un programme d’alphabétisation fonctionnelle et d’acquisition de connaissances de base, « apprendre à se prendre en charge » ; - le lancement d’une initiative « Gérons notre quartier » soutenant l’implication des femmes dans la gouvernance locale. - Le soutien aux programmes destinés à mettre en place dans chaque village du Mali une plateforme multifonctionnelle au bénéfice des femmes (5000 plateformes, l’Etat paie 6 milliards de FCFA, le reste soutenu par le PNUD) ; En outre, le Gouvernement prévoit la mise en œuvre d’actions visant la réduction de moitié du taux d’abandon des filles au sein de tous les ordres d’enseignement d’ici fin 2017 ; la réinsertion économique et sociale des filles/femmes déscolarisées et l’accès de groupements de femmes au financement des activités génératrices de revenus. Honorables membres du parlement, Dans le domaine du Logement, le Gouvernement finalisera la réalisation du nouveau projet de construction de 1 000 logements Co financés par l’Etat et la Banque Islamique de Développement, l’achèvement avant la fin de l'année 2014 du programme de construction de 1 922 logements sociaux à Bamako et dans les régions, la réalisation dans le cadre du Programme Présidentiel de 50 000 logements sociaux en Partenariat Public-Privé d’ici 2018 ; et la construction des voies d'accès aux logements sociaux des Coopératives d'Habitat de Gouana et de Sébénicoro. Nous allons engager les reformes appropriées pour améliorer les capacités du système national de construction des logements sociaux impliquant l’administration, les entreprises, les partenaires financiers et ouvrir d’avantage le secteur aux investisseurs extérieurs pour que les besoins du pays, estimés à 400 000 logements, puissent être couverts à moyen terme. Monsieur le Président Honorables Députés, Les questions de jeunesse sont au cœur des préoccupations du Gouvernement. La création d’un département entièrement dédié aux questions de jeunesse, auxquelles a été ajoutée la construction citoyenne démontre notre volonté de faire de la jeunesse et du renforcement de sa citoyenneté et de son patriotisme une priorité de l’action publique. Un pays bâtit son avenir en faisant du temps de jeunesse celui de l’émergence de la citoyenneté. A cet égard, nous envisageons quelques initiatives utiles : - le renforcement des capacités des structures d’encadrement de la jeunesse mais aussi l’accompagnement de ces structures dans la mise en œuvre de leur programme, elles connaissent souvent mieux que l’Etat les aspirations réelles des jeunes; - la création de maisons des jeunes pour la promotion des activités socio-éducatives et culturelles ; - le lancement d’une « Carte jeune » donnant accès à certains services à des coûts modérés mais comportant également des devoirs à souscrire; - le lancement d’un programme spécial de détection de jeunes à fort potentiel dans les différents domaines de la vie nationale (éducation, sports, arts, culture…); - le développement des compétitions interscolaires et universitaires dans différents domaines ; - le lancement du projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ) à hauteur de 25 milliards, celui du projet de formation professionnelle, insertion et appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux à hauteur de 30 milliards, projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation à hauteur de 4,5 milliards de FCFA - la recherche de financement pour l’exécution du programme décennal de développement de la formation professionnelle et pour la dotation du fond spécial de soutien aux activités génératrices de revenus. Par la création d’au moins 200 000 emplois pendant le mandat du Chef de l’Etat, nous devons donner à la jeunesse la place qu’elle mérite dans la société et lui accorder toutes les attentions pour qu’elle puisse faire de même avec les futures générations. Honorables Députés, Préoccupé par les questions d’Emploi des jeunes et de leur insertion sociale et professionnelle, le Gouvernement s’engage à lancer des programmes d’installation de jeunes non diplômés dans l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le tourisme et l’environnement. Dans le même sens, il sera procédé : - au renforcement des capacités de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) : promotion des TIC, Portail Internet, Plateforme « Stages » et « Emploi », forum « Emplois », dotation du fond national pour l’emploi des jeunes de 2 milliards de FCFA supplémentaires ; - à l’accueil de 100 000 jeunes déscolarisés ou non scolarisés dans les dispositifs d’apprentissage dont 30 000 filles ; - à la professionnalisation de 15 000 jeunes sans emploi à travers des stages de qualification dans les entreprises publiques et privées dont 5 000 femmes ; - à l’élaboration d’un statut de « jeune professionnel » ; - à l’encouragement des jeunes à la maîtrise accélérée des TIC. Ce sont là des dispositifs d’aide à l’emploi qui viendront s’ajouter à tout ce qui est tenté sur le plan sectoriel par de nombreux acteurs. Il faut cependant noter que c’est par la réforme du système éducatif et surtout par l’amélioration significative de notre système économique comme cela est visé par les politiques précédemment décrites que nous pourrons réduire de manière significative le chômage des jeunes. Mesdames et Messieurs les Députés, Prenant la pleine mesure de la place du Sport dans l’éducation et l’épanouissement des jeunes, le Gouvernement envisage de développer la pratique du sport de masses et d’élite à travers l’élaboration d’un document de politique nationale de développement et de promotion du sport ; la réhabilitation et la construction d’infrastructures et d’installations sportives dans les communes, cercles et milieux scolaires et universitaires ; la professionnalisation des clubs en vue de rehausser le niveau de nos championnats et permettre aux clubs de se prendre en charge ; et l’instauration du partenariat public-privé dans le cadre du sponsoring. Le département en charge des sports, bénéficiant d’une plus grande liberté en tant que ministère plein, s’évertuera de donner une impulsion nouvelle à ces orientations pour que le secteur des sports retrouve une nouvelle vigueur au service de la société et du pays. Monsieur le Président Honorables députés Aider les populations à avoir accès aux services de base est une chose, leur permettre d’avoir des revenus en est une autre. C’est dans ce cadre que sont situées toutes nos initiatives de soutien à l’emploi des jeunes pour cette catégorie importante de notre société. C’est dans ce cadre que nous mettrons également en œuvre plusieurs initiatives originales de soutien à l’activité économique d’une part et d’assistance aux couches les plus défavorisées de notre pays d’autre part. 70 milliards de FCFA sont prévus pour des mesures d’urgence de relance économique. Le 15 mai prochain, nous alerterons nos partenaires pour que ces sommes puissent soutenir de nombreux opérateurs économiques dans l’attente. Il s’agira d’indemniser les victimes de la crise, d’aider des opérateurs à redémarrer leurs activités, de reconstruire des équipements marchands, de soutenir l’activité d’opérateurs économiques en facilitant l’intervention des établissements financiers, de soutenir le redéploiement des banques au nord… Nous allons soutenir le pouvoir d’achat de certaines couches démunies dans les grandes villes et particulièrement à Bamako en généralisant une expérience conduite en commune IV de Bamako par le VSOS et qui consiste à prendre en charge certaines dépenses sociales de la famille (école, santé, assainissement…), soutenir l’exercice d’une activité génératrice de revenus (pisciculture, aviculture intra domiciliaires, petits commerces…) permettant à la famille d’accroitre ses revenus et retrait progressif du soutien sur une période de 3 ans. Nous allons investir 10 milliards de FCFA dans cette activité et en fonction des résultats accroître la contribution publique pour sortir de la pauvreté 5000 familles condamnées jusque-là. Cette politique sera menée avec les collectivités territoriales qui prendront le relais dans le cadre de l’approfondissement de la décentralisation. Nous conduirons parallèlement une action concertée avec le fond de solidarité nationale qui ciblera 166 communes parmi les plus pauvres du pays pour y améliorer l’accès aux services sociaux de base. Cette mesure sera précédée par le soutien en pouvoir d’achat, dans les semaines à venir, sous forme d’augmentation de salaires et de paiement de primes et d’indemnité pour 11 milliard de FCFA. Nous demanderons aux entreprises du secteur privé de faire un effort dans ce sens. Le Gouvernement engagera plusieurs autres mesures pour atténuer le coût de la vie, souci majeur de nos populations. Il s’agira pour nous, de manière urgente et en concertation avec les opérateurs économiques de faire assurer un approvisionnement conséquent du pays en produits de première nécessité en vue du ramadan. Le ministère du commerce s’emploiera ensuite à faire en sorte que les produits de première nécessité demeurent toujours dans une fourchette de prix accessible avec l’objectif d’une baisse sensible. Nous varierons les circuits d’approvisionnement, accroîtrons la concurrence, systématiserons les contrôles et utiliserons, le cas échéant, la fiscalité pour permettre d’atteindre et de maintenir les objectifs affichés en la matière. Monsieur le Président Honorables députés Notre pays, le Mali, se distingue sur l’échiquier international par notre histoire, notre civilisation, notre humanisme, nos cultures et traditions qui constituent les racines de notre nation. C’est grâce à elles que l’irréparable ailleurs est évité ici. C’est grâce à elles que les chocs les plus rudes sont amortis au point de nous permettre de les surmonter. Ces racines, dont font partie également nos religions, doivent être préservées, nourries pour être encore plus fortes et jouer leur partition dans la stabilité sociale, préalable indispensable à toutes les autres formes de stabilité. Conscient de cela, nous nous évertuerons à protéger et à promouvoir les racines de la société Malienne. Nous allons mieux lutter contre toutes les atteintes aux mœurs, outiller davantage les brigades en charge de cette question, rendre plus contraignantes les conditions d’ouverture et d’exploitation des établissements de tourisme dont certains deviennent rapidement des maisons closes et autres lieux de débauches, mieux encadrer l’exercice d’activités nocturnes par les jeunes mineurs, traquer la vulgarisation des images et attitudes obscènes au niveau de la jeunesse et rendre inacceptable l’intolérable qui devient malheureusement banale dans notre société. A ce titre, nous allons prendre les mesures en vue de la réintroduction de la tenue scolaire dans tous les ordres d’enseignement en standardisant non seulement l’uniforme mais aussi les types de couture. Les autorités traditionnelles, religieuses joueront un plus grand rôle, dans le cadre de l’approfondissement de la décentralisation mais aussi dans les rapports avec les autorités centrales. L’Etat est laïc, cela ne fait aucun doute car il repose sur une société fortement laïque mais la laïcité ne signifie nullement être contre les religions. Nous ferons en sorte que les religions jouent leur rôle de stabilisation de la société. Monsieur le Président Honorables députés La prise en compte de la protection et de la promotion des personnes handicapées comme un élément clé des politiques publiques sera une réalité. Les handicapés représentent 16% de la population, ce qui n’est pas négligeable. Ils peuvent être facteur de création de richesse si des efforts sont fournis pour leur épanouissement. C’est pour ce faire que nous envisageons quelques mesures significatives à prendre à leur profit : La mise en œuvre dans la mesure du possible des principales recommandations de la plateforme de propositions du réseau Handi Actions développement et perspectives (RHADP) vers la promotion des handicapés; La réhabilitation et le renforcement du centre national d’appareillage orthopédique ; l’adaptation accélérée des lieux publics aux personnes handicapées comme des passages pour tricycles, rampes d’accès ; La création d’au moins deux écoles spécialisées et équipées pour les handicapés et le renforcement de toutes les structures existantes sous l’égide des collectivités locales; La ratification et l’application des différentes conventions internationales de protection et de promotion des droits des handicapés, la vulgarisation de ces textes sera effective ; L’allocation d’une subvention annuelle de 50 millions de FCFA chaque année au réseau de la FEMAPH, la poursuite des initiatives de facilitation de l’accès à la fonction publique, le soutien aux initiatives de création de richesse par les handicapés ; La promotion de l’image des handicapés dans la société et la fermeté à l’égard des discriminations faites aux personnes handicapées; Le soutien des organisations d’handicapés et des fédérations régionales et nationale des personnes handicapées dans la conduite d’initiatives permettant la génération de revenus pour les handicapés : dix projets majeurs par région et par an avec une subvention globale de 300 millions de FCFA chaque année. Les personnes démunies, défavorisées, les marginaux sont tous susceptibles de bénéficier de concours de l’Etat. Nous ne laisserons tomber aucune catégorie sociale de la nation. Nous renforcerons les moyens et les capacités des centres pour déficients mentaux (exemple de l’AMALDEM en commune IV ou du centre du point G) pour améliorer les conditions de traitement, de rééducation, de formation et d’apprentissage pour les enfants déficients mentaux ; Le Gouvernement multipliera et professionnalisera les centres d’écoutes communautaires qui seront dotés d‘ateliers d’apprentissage de métier pour offrir un métier décent aux jeunes gages de leur participation au développement du pays ; nous renforcerons la capacité des villages SOS d’enfants et augmenterons leur nombre pour assurer une meilleure prise en charge des enfants abandonnés ; les orphelinats seront soutenus en collaboration avec les collectivités locales. Le Gouvernement réorientera les activités du mois de la solidarité, pour éviter le folklore et privilégier le concret avec les activités dotées de résultats tangibles. Ainsi ce mois deviendra un moment de bilan des apports de la solidarité nationale à l’égalisation des chances et à l’insertion socio- économique des personnes handicapées. VIII SORTIE DE MATIERE Monsieur le Président Honorables députés Après avoir présenté les six axes majeurs de notre politique, dans le cadre des orientations fixées par le Président Ibrahim Boubacar KEITA, ceux d’entre vous qui ont eu la chance d’assister à d’autres déclarations de politiques générales, peuvent légitiment se dire qu’ils ont déjà entendu des annonces similaires, reçu des promesses semblables sans forcément que les actes aient suivi les paroles. Ils ont peut-être raison. Mais sachez que cette fois, dans le contexte socio-économique qui est le nôtre, nous n’avons pas le droit de décevoir. Nous n’y avons pas droit car les Maliens nous regardent, avec une attention plus soutenue que jamais, avec espoir mais surtout anxiété. Comme l’une des dernières cartouches d’un soldat, le mandat actuel revêt une importance vitale pour notre pays. Le Président l’a dit, avec l’aide de Dieu il fera ce qu’il a promis. Nous le disons, avec l’aide de Dieu, nous ferons ce que le Président a promis aux millions de Maliens qui lui ont fait confiance. Monsieur le Président Mesdames et messieurs les membres de l’assemblée nationale La méthode de travail compte aujourd’hui, au moins autant que le travail lui-même tant l’Etat a perdu de nombreuses bonnes habitudes. C’est pourquoi nous avons décidé d’imprimer à l’action gouvernementale quelques règles essentielles qui vont accroître ses chances de succès. Notre méthode se fonde sur la culture de résultats ; de résultats en termes d’impact sur le bien-être de nos compatriotes. Le Gouvernement a des résultats à atteindre. Chaque Ministre a des résultats à atteindre et chacun sera évalué périodiquement sur l’atteinte des objectifs avec des suites à réserver en cas de bonne ou de mauvaise performance. Nous ne pourrons jamais obtenir de nos collaborateurs des performances et des résultats si nous ne donnons pas cet exemple. L’activité de chaque ministre sera évaluée chaque semestre pour ce faire. Le Premier ministre que je suis ne fera pas exception si vous avez écouté le discours prononcé par le chef de l’Etat lors de notre premier conseil des ministres le mercredi 16 avril. La méthode c’est aujourd’hui des règles d’éthique claires à respecter, auxquelles chaque Ministre a souscrit en signant le document rédigé en la matière. Ces règles gouverneront l’action de chaque chef de département et constituent des références qui seront strictement observées sans tolérance aucune pour leur manquement. La loyauté envers le Président de la République et envers le Gouvernement sera une règle cardinale, il ne peut y avoir de ministre que s’il est loyal envers le Président, son Gouvernement et ses projets. Le sens de l’Etat et l’amour de la Patrie seront la règle dans nos discours, nos actes et notre comportement quotidien. La solidarité et la complémentarité entre les membres du Gouvernement sera recherchée. La diligence et la réactivité dans le traitement des dossiers seront des soucis constants pour accélérer le rythme de l’administration au service des usagers. L’intégrité absolue du Ministre, la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance seront des valeurs cardinales. La satisfaction de l’usager sera notre souci constant et nous observerons une équité méticuleuse vis-à-vis des agents et des usagers pour que chaque citoyen, indépendamment de son genre, son ethnie, sa situation socioéconomique, ses croyances religieuses, reçoive ce qu’il mérite. Les Ministres seront des responsables de terrain. Fini la bunkerisation et la distance. Nous tenons nos responsabilités des Maliens, nous les exerceront à leur profit et à leur côté. Nous communiquerons sur nos actions, nos succès mais aussi nos difficultés. Nous serons respectueux du bien public et veillerons à son utilisation conforme à la Loi. Monsieur le Président Mesdames et messieurs les députés Nous n’avons rien à cacher et nous ne cacherons rien. Nous respecterons les règles de confidentialité là où la loi le prescrit mais nous nous efforcerons de donner les informations partout où cela sera permis pour que le citoyen Malien, le représentant du peuple et tous les corps intermédiaires aient l’éclairage le plus précis sur l’action publique. Je prends cet engagement devant votre auguste assemblée. J’ai eu à le dire à Vous, Monsieur le Président, lors de ma visite de courtoisie. Les ministres et moi-même seront absolument disponibles pour répondre aux questions et interpellations, participer activement aux questions d’actualité, exercice auquel je souscris parfaitement, recevoir les missions et enquêtes parlementaires et pour toutes autres sollicitations vous permettant d’effectuer votre travail de représentant du peuple et de défenseur de ses intérêts. C’est dans cette collaboration avec les institutions que nous ferons faire à notre démocratie le bond qualitatif qu’elle mérite. Nous irons dans ce sens. IX CONCLUSIONS Monsieur le Président Honorables députés J’ai choisi volontairement de faire une déclaration de politique générale très longue, trop longue pourront dire certains, mais je crois fermement que nous devons proposer des solutions détaillées, précises, évaluables, à la mesure de l’ampleur du mal. La profondeur de la crise qu’a traversée notre pays ne nous laisse plus le choix des réponses à y apporter. Agir de manière superficielle, animé de bonnes intentions nous expose à une réplique qui peut être dévastatrice. Nous devons courageusement faire face aux défis de ce pays, tenir un langage de vérité, rappeler avec force et détail ce qui peut être fait et par qui, nous fixer des objectifs à la dimension de nos problèmes et nous saisir de tous les moyens disponibles pour aller au combat. Souhaiter ensuite que nous soyons évalués, à la lumière des ambitions affichées. On ne peut évaluer que ce qu’on connait, Monsieur le Président, honorables députés. Je suis donc venu vous détailler, secteur par secteur, département par département, ce que nous comptons faire, quelques fois année par année, voir semestre par semestre. C’est pour vous affirmer clairement que nous nous soumettrons à vos évaluations et serons prêts à venir nous expliquer. Il est temps que le leadership dans notre pays s’astreigne à l’obligation de rendre compte et de produire des résultats. Nous nous inscrivons dans cette optique et nous demandons à l’Assemblée Nationale mais aussi à tous les acteurs de renforcement de nos Institutions et de notre démocratie d’être intransigeants à notre égard. En contrepartie, je demande à vous tous, à l’ensemble de nos compatriotes de se serrer la ceinture, de s’engager pour le pays, afin que tous ensemble, nous tirions le Mali de la mauvaise passe. Unis, comme le disent si bien nos nombreux adages, rien ne peut être au-dessus de nos forces. Monsieur le Président Honorables députés Conformément à l’alinéa 1er de l’article 78 de la Constitution, j’ai l’honneur d’engager la responsabilité du Gouvernement sur la présente déclaration de politique générale. Pour conduire la politique dont je viens d’exposer les différents éléments constitutifs, le Gouvernement sollicite votre confiance et votre soutien. Je vous remercie pour votre aimable attention.
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