Après le choc du 17 janvier dernier, le pays est en proie à une incertitude qui n’en dit plus son nom. En effet, la situation délétère qui est la cause du départ du Général fuyard de Koulouba est reléguée au second plan. Le mot «repli tactique» qui est en vogue risque de se transformer en repli définitif si l’on n’y prend garde.
Cela rappelle bien les propos du Professeur Aly Nouhoum Diallo: «Si tu dis à notre armée de se rendre à Gao ou à Kidal, elle s’arrête à Sévaré pour dire repli tactique». Mais à quel prix ? On peut imaginer rapidement avec cette dérive de notre armée sa nécessaire réorganisation. La chute du président ATT nous à permis de comprendre que nous avons hérité, durant les deux mandats de ce dernier, d’une armée à problèmes. Nous pouvons citer entre autres: effectifs excessifs, corruption des hauts gradés, impunité, indiscipline, insubordination, manque d’instruction et de formation, recrutements non réglementaires, des activités criminelles et des promotions fantaisistes.
La liste est longue et cela semble être à la base de ce refus de notre armée de se rendre devant l’ennemi pour défendre la patrie. Est-ce qu’il faut croire que les armements présentés le jour anniversaire du cinquantenaire sont factices ? On peut évoquer aussi le budget alloué à l’armée durant les dix ans de gestion du président en cavale et qui empruntait des circuits douteux contrôlés par quelques hauts gradés.
L’un des défis majeurs est de connaître les effectifs exacts de l’armée. Le problème de notre armée sous ATT est qu'il a promu des gens qui profitaient des situations pour régler des comptes, en toute impunité. Le peuple a été victime d’une poignée de hauts gradés et d’ignorants politiques qui parlent en son nom tout en l’envoyant à l’abattoir. Au lieu de se rendre au front Nord, c’est Bamako qui est devenu la terre de prédilection des forces armées et de sécurité. Les frères d’armes se sont massacrés. Personne n’a pris en compte l’ampleur et la profondeur de ce qui se passe dans le septentrion. Si on ne prend pas le problème au sérieux, ce sera la fin du Mali.
Destin GNIMADI