Démission du PM Cheick Modibo Diarra : Kati demeure toujours maître du jeu

Déc 21, 2012 - 05:08
Déc 21, 2012 - 05:08
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Aujourd'hui la question qui taraude l'esprit des Maliens est de savoir quand est-ce que le pays sortira de cette crise institutionnelle, pour faire face à la réunification. Le dernier feuilleton en date est la démission forcée du Premier ministre de "pleins pouvoirs" tard dans la nuit du lundi 10 décembre dernier. Dès l'annonce de cette nouvelle, les Maliens étaient restés sur leur faim en entendant une déclaration officielle expliquant les contours du départ précipité de Cheick Modibo Diarra de la primature. Ainsi dans cette tourmente totale, le chef des ex-putschistes fait son apparition sur le petit écran pour tenter d'expliquer les circonstances de la démission du PM. Mais hélas cette intervention a produit l'effet contraire car les téléspectateurs sont partagés entre déception et désespoir  pour un avenir incertain. [caption id="attachment_66709" align="alignleft" width="300"] Capitaine Amadou Haya Sanogo[/caption] Depuis l'éclatement de la plus grave crise que le Mali ait jamais connue dans son existence, le peuple malien dans sa globalité souffre dans sa chair et dans son âme. Bientôt un an que notre pays est frappé par une crise multidimensionnelle et plus les jours passent plus les lignes de l'horizon s'assombrissent. Dans cette marche marathon de sortie de crise et le retour timide des partenaires techniques et financiers, les éléments de l'ex-junte ont contraint à la démission le Premier ministre sous la menace des armes. La nouvelle est allée  comme une trainée de poudre dans les grandes villes africaines et du reste du monde. Les Maliens dans leur majorité ont accueilli avec une très grande réserve comme pour dire attendons de voir la suite. Le lendemain mardi 11décenbre, pour tenter d'éclairer la lanterne de l'opinion sur cet incident, le Capitaine Amadou Haya Sanogo fait son apparition au cours du journal de 20 heures après le discours du Président de la république. Le chef de la junte dans son réquisitoire a tenté d'élucider les circonstances du départ prématuré de l'astrophysicien de la primature en l'accusant de tous les maux d'Israël. Malheureusement pour l'homme fort de Kati son intervention a produit l'effet contraire car interprétée de différentes manières. A travers cette arrestation et démission forcée du PM, le Capitaine a étalé au grand jour ce que la communauté internationale soupçonnait, à savoir que la réalité du pouvoir est entre les mains des militaires putschistes. Et par ricochet les conséquences se feront sentir sur la reprise de la coopération avec les partenaires au développement. Cet acte soulève une grande inquiétude qui avait en son temps nourri les discussions, la sécurisation des institutions de la république. Au cours de sa déclaration  le Capitaine Sanogo a  martelé "même si un autre premier ministre ne fait pas correctement son travail, l'armée prendrait ses responsabilités" comme pour dire que le retour à l'ordre constitutionnel promis est un leurre et que la soumission de l'autorité militaire à l'autorité civile est loin d'être une réalité au Mali. D'autres observateurs de la scène politique voient tout simplement une campagne de dénigrement contre l'ex-locataire de la Cité administrative. La majorité des Maliens dévoués à la cause des militaires depuis l'éclatement de la crise sécuritaire commencent à émettre des réserves sur les vraies intentions des hommes en treillis. Maintenant que l'argument du manque d'équipement pour libérer les zones occupées par des terroristes de tout acabit ne tient plus, que nos armes bloquées dans les différents ports de la sous régions ont été libérées, les militaires maliens ne seraient-ils pas en quête d'autres arguments pour ne pas lancer l'offensive  pour déloger les occupants ? Le Capitaine Sanogo, à travers ses propos, a créé un sentiment de déception et de pessimisme chez la plupart de ses compatriotes qui ne souhaitent que la résolution rapide de cette crise qui n'a que trop duré. En tous cas si on s'en tient à la réalité sur le terrain le chef de l'ex-junte a raté l'occasion de se taire. Que Dieu sauve le Mali. Boubacar PAITHAO

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