Départ musclé du Premier ministre CMD : Un mal nécessaire

Déc 15, 2012 - 22:10
Déc 15, 2012 - 16:23
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Nommé mardi 17 avril 2012 comme Premier ministre de la transition, Cheick Modibo Diarra, ne s’est acoquiné que de ses proches (cousins, cousines, frères, sœurs, amis, beaux-parents…). Tout comme si le Mali se réduisait à un clan. Entre-temps, il est resté toujours indécis et végétait dans la léthargie. Il ne cessait de fredonner et voyager de capitale en capitale, oubliant que le temps presse.

 Acculé de toutes parts pour incompétence, le premier gouvernement de Cheick Modibo Diarra composé de 24 membres était qualifié de gouvernement de restauration du régime dictatorial du général Moussa Traoré. À peine trois mois de travail, Dr. Cheick Modibo Diarra a étalé ses limites et perdu toute la confiance d’une bonne partie de la classe politique malienne et de la Communauté internationale.

C’est pourquoi, en juillet, la Cédéao a lancé un ultimatum à Cheick Modibo Diarra de former un gouvernement d’union nationale. C’est  ainsi que Pr. Dioncounda Traoré, président de la République par intérim qui était en soin à Paris, est revenu au bercail le vendredi 27 juillet 2012. Le même jour, Dr. Cheick Modibo Diarra a organisé à la primature une conférence de presse sur les 100 jours de son gouvernement. Lors de cette rencontre, le Premier ministre s’est montré intouchable et a laissé entendre qu’il ne «démissionnera pas».

Sous la pression, le président par l’intérim, Dioncounda Traoré a reconduit Cheick Modibo Diarra à son poste de Premier ministre, le dimanche 12 août. Après moult tractations, Cheick Modibo Diarra forme son 2ème gouvernement dit d’union nationale. Une équipe de 32 membres dont 14 nouveaux arrivants, 18 anciens et trois conseillers spéciaux avec rang de ministre.

Avec la formation de ce gouvernement, le Premier ministre pensait avoir carte blanche. Il se donne le droit de regard sur toutes les nominations ; il se déplace souvent en personne pour aller enregistrer ses messages à l’ORTM. Il a même récusé la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Tièman Coulibaly et les groupes armés à Ouaga.

Faut-il rappeler qu’après sa nomination en avril 2012, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, dit de «pleins pouvoirs», avait laissé entendre qu’il va remettre le pouvoir à une autre génération. Le hic, c’est qu’il voulait se substituer au peuple. Mais, entre-temps, il a pris goût au pouvoir. Dès lors, toutes ses actions tendent à assoir ses assises dans l’administration, oubliant même les priorités du gouvernement. Que dire de ses brouilles avec les militaires et le président de la République par intérim.

Cheick Modibo Diarra a tellement méprisé le pays, qu’il disait ne pas savoir à qui remettre sa démission, s’il voulait démissionner. La seule façon de faire partir un homme comme Cheick Modibo Diarra restait la force. Et, il a récolté ce qu’il a semé. Son départ doit être un facteur de déblocage au sommet de l’Etat.

 Diadié MAIGA

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