Des engins anti-char et anti-aérien de la libye utilisés à Wagadou-Nara :-12 véhicules de l’armée mauritanienne détruits (AQMI) -L’armée malienne en spectateur … -L’opposition politique mauritanienne entre doute et inquiétude …

La guerre des communiqués à bien commencé après l’affrontement meurtrier de Wagadou dans le cercle de Nara.

Selon l’Etat-major de l’armée mauritanienne, 15 combattants islamistes et 02 soldats de l’armée mauritanienne ont péri lors de l’affrontement. Le communiqué indique que «le campement» d’Aqmi qui se trouvait dans la forêt du Wagadou, longue de 80 km et large de 40, située à 110 km de la frontière mauritanienne dans le nord-ouest du Mali, «.

Le porte-parole  d’AQMI cité par l’agence Nouakchott d’Informations (ANI), n’est pas du même avis. AQMI aurait plutôt détruit douze des 17 véhicules 4X4 ayant pris part aux opérations.
 
L’Etat major mauritanien annonce en outre que l’ennemi a fait usage d’engins lourds, dont de l’armement anti-char et anti-aérien de provenance libyenne. Le communiqué précise que «la base était une forteresse aménagée par les criminels qui ont creusé des tranchées très profondes et posé des mines tout autour»... Ils constituaient une véritable menace pour notre pays (...)».

Rien de rassurant, pour l’opposition mauritanienne qui, par la voix du président du groupe parlementaire de l’Union des Forces de Progrès (UFD) exige un bilan détaillé des affrontements. L’élu mauritanien craint en outre « des répercussions négatives sur le dialogue » mauritanien sur la question. Et le parlementaire de s’interroger : « pourquoi mener cette bataille au moment où le président de la République se trouve en Afrique du sud et le Premier ministre à Téhéran? ».

L’armée malienne n’a pas pris part aux combats
Certainement dans le but de contenter Bamako, le Colonel Teyib ould Brahim de l’armée mauritanienne a indiqué que l’opération avait été menée conjointement par les autorités maliennes et mauritaniennes. Dans les faits et sur le terrain, l’armée malienne n’a pas pris part aux combats, quand bien même présente sur le théâtre des opérations. 

Une attitude en phase avec la dernière réunion de Bamako préconisant une action commune de tous les pays de la sous-région.

C’est donc à propos que s’interroge l’opposant mauritanien : « pourquoi la Mauritanie s’engage seule dans ces combats, alors que les pays de la sous région sont d’accord pour mener des actions communes ? ».

Ce n’est pas la première fois que le pays de Mohamed Ould Abdel Aziz se livre à une pratique similaire en territoire malien.
Rappelons que 24 heures avant les affrontements, les présidents maliens et mauritaniens se sont envolés dans le même avion pour l’Afrique du Sud où ils sont pris part au sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la Libye.
B.S. Diarra