Des hommes en arme criblent de balles une voiture dont l'un des occupants est décédé, un autre grièvement atteint
Le jeune Djadjiré Sacko a reçu trois balles dans le dos et une autre dans la nuque. Il est mort sur le coup. Sa copine en a reçu une dans son bassin et se trouve en traitement au CHU Gabriel Touré. Les deux jeunes étaient à bord d'une voiture conduite par Amara Traoré. Ils revenaient d'un restaurant quand ils se sont retrouvés nez à nez avec des hommes en arme à un barrage tenu par ces derniers non loin du cimetière de Hamdallaye dans la nuit du jeudi au vendredi 4 mai. Dans la panique qui s'ensuivit, ils avaient voulu éviter le barrage pour prendre un raccourci. C'était sans compter avec la rage de ces hommes en arme qui ont criblé la voiture de balles tuant du coup Djadjiri Sacko et laissant pour morte la jeune fille qui l'accompagnait.
Décidément, par ces temps qui courent, il ne fait pas bon de s'attarder dans les rues de Bamako. A certaines heures de la soirée, ça tire de partout. Dans la confusion qui prévaut on ne sait plus à quel saint se vouer. Et la vue de ces hommes en arme en ville provoque une psychose générale pour des usagers jamais habitués à ce genre de déferlement.
Amara Traoré, Djadjiré Sacko et une jeune fille dont nous ignorons l'identité étaient loin de se douter que cette soirée leur serait fatale en mettant le nez au dehors. Après avoir fini de déguster un de leur plat favori dans un restaurant, ils ont pris le chemin du retour aux environs de 2 heures du matin. A peine quelques instants, ils tombèrent sur un barrage derrière le cimetière de Hamdallaye. Ils prirent très peur et décidèrent de rebrousser chemin quand les premiers coups de feu atteignirent la voiture. Ces coups de feu seront suivis d'autres plus nourris qui ricochèrent sur la voiture. Djadjiré Sacko est atteint de quatre balles dont trois dans le dos et une balle qui s'est logée dans la nuque. Il n'eut aucune chance et rendit l'âme aussitôt. Sa voisine quant à elle reçut une balle dans son bassin.
Quand la voiture s'est immobilisée, les tireurs se sont approchés pour constater les dégâts. Ils venaient d'ouvrir le feu sur de simples civils ne représentant aucune menace. Pis, ils ne se sont pas préoccupé des blessés et sont retournés sur la pointe des pieds.
C'est le conducteur Amara Traoré légèrement atteint qui alerta les services de la protection civile. La jeune fille fut d'abord conduite à la clinique Pasteur avant d'être évacuée aux urgences du CHU Gabriel Touré.
Nous comprenons que les forces de sécurité soient en état d'alerte pour palier tout risque d'insécurité. Mais faudrait-il que cela se fasse avec beaucoup plus de retenue pour ne pas confondre de simples civils à des assaillants.
Les Maliens dans leur majorité ne sont pas habitués à un tel déploiement d'hommes en arme en ville à certaines heures de la nuit. La vue d'un tel arsenal créé une situation de peur pour beaucoup d'entre eux.
Alassane DIARRA
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